La Juventus Turin, sur le toit de l’Europe en 1996
La finale de la Ligue des Champions de l’UEFA 1995-1996 a opposé l’Ajax d’Amsterdam, entrainé par Louis Van Gaal, à la Vieille Dame, sous la houlette de Marcello Lippi. Une finale d’anthologie opposant le champion des Pays-Bas face au champion sortant d’Italie. Un magnifique duel entre d’un côté, les frères de Boer, face à la Juve de Deschamps et Del Piero. Dans un Stadio Olympico de Rome, hôte de la finale, la Juventus s’imposera finalement au terme des tirs au but. Les italiens remportent leur deuxième titre après celui de 1985.
Une victoire qui fait encore débat
La Juventus Turin, après sa victoire en 1996 en finale de la C1, a subi des accusations de dopage par l’ensemble des acteurs du football européen. Presque trois décennies plus tard, le débat siffle encore dans les oreilles de certains. En 2013, une chaîne d’information néerlandaise, NOS, a relayé des informations à ce sujet. D’après elle, les joueurs de la Juventus Turin se seraient dopés pour disputer cette rencontre contre l’Ajax Amsterdam. La chaîne justifie ses informations par l’intermédiaire de témoignages et résultats d’analyses de deux scientifiques italiens, Giuseppe D’Onofrio et Alessandro Donati.
D’après ces deux scientifiques italiens, réputés comme des spécialistes du dopage, les résultats sont formels. Des conclusions claires ont été tirées suite à la perquisition de certains documents dans les locaux du club en 1998. Il ne plane plus un nuage de doute, en ayant analysé ces documents, que la Juventus Turin soit impliquée. Les experts ont également retrouvé des analyses d’échantillons sanguins de joueurs. Les joueurs de Turin étaient donc prêt à recevoir une dose d’EPO avant le match.
Suite à ces perquisitions, le club turinois a été convoqué à un procès. À l’issue duquel le médecin du club, Riccardo Agricola, avait été condamné, six ans plus tard, à presque deux années de prison ferme pour fraude sportive. Or, la condamnation n’a pas donné suite. Un acquittement en appel au motif que la loi sur la fraude sportive n’incluait pas la question de dopage à l’époque où les faits se sont déroulés.
Une affaire qui a ternie le club et les joueurs
Au sein de cette affaire de dopage, certains joueurs emblématiques de 1996 ont dû endosser cette mauvaise image qui planait sur leur club. Parmi eux, l’actuel sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps. Il fut soupçonné à de nombreuses reprises d’avoir utiliser de l’EPO au cours de sa carrière. Aux côtés de Deschamps, jouaient également Fabrizio Ravanelli, Gianluca Vialli et le mythique Alessandro del Piero. C’est à travers les révélations de la télévision néerlandaise que le football italien replonge dans ses années noires. On repense forcément à l’entraîneur de l’AS Roma, Zeman, qui avait demandé à son sport « de sortir des pharmacies ».
À l’aube de la saison 1996-1997, une légende du football français rejoint les rangs de la Vieille Dame. Aux côtés de Didier Deschamps, Zinédine Zidane forme alors avec son compatriote, un duo solide au milieu de terrain de la Juventus. Or, « Zizou » a lui aussi été mêlé à cette affaire. Le médecin de l’Équipe de France de football en 2006, avait témoigné ses soupçons. Il déclarait que Zidane et Deschamps présentaient des variations qui semblaient un peu anormales lors des examens médicaux. D’après les spécialistes italiens, cela pouvait être la conséquence de la prise d’EPO.
Zidane déclarera plus tard, avoir pris de la créatine quand il a joué à la Juventus. Substance alors autorisée à l’époque, mais selon certaines doses. Le football aura pris un sacré coup derrière la tête en entendant ces déclarations. Comme ce sont les idoles de l’époque, il semblait impossible que cette histoire tienne débout. Or, on découvre encore aujourd’hui que les preuves sont réelles et ne peuvent échapper à ce sombre passage dans le vestiaire d’un des clubs les plus mythique d’Italie.