Diverses revendications défendues dans plus de 160 manifestations
Au sein des différents cortèges, les manifestantes et manifestants dénonçaient, entre autres, la précarité et les inégalités salariales. Selon l’INSEE, les femmes gagnent en moyenne 23,5% de moins que les hommes dans le secteur privé en 2022. À l’instar de l’Islande ou encore de l’Espagne, plus d’une cinquantaine d’associations et de syndicats ont appelé à la grève du travail et des tâches domestiques.
Mais, ce 8 mars fut par ailleurs placé sous le signe de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Les associations et syndicats réclamaient, dans une grande majorité, la restauration de la CIIVISE dans son but initial, ainsi qu’une augmentation du budget pour lutter contre les violences. On parlait aussi de la mise en place d’une éducation non sexiste à la vie affective et sexuelle, passant par une éducation au consentement et à l’égalité.
Dans d’autres cortèges, la situation des femmes à l’étranger était aussi dénoncée, comme à Lille ou à Bordeaux, où les drapeaux afghans et palestiniens pouvaient surplomber la foule, traduisant une solidarité avec les femmes du monde entier. En Italie, ainsi qu’en Turquie, en passant par le Pakistan et la Belgique, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour manifester contre les violences faites aux femmes.
Une cérémonie marquée par l’inscription de l’IVG dans la Constitution
Le cortège, partant de la place Gambetta pour se terminer place de la Bastille, comptait dans ses rangs de nombreuses figures féminines de la gauche, dont certaines sont habituées à battre le pavé. On pouvait entre autres apercevoir dans le cortège les organisations syndicales (CGT, FO, Solidaires…), ou encore la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Mais la présence la plus remarquée s’est fait ressentir au crépuscule de ce rassemblement, avec l’actrice Judith Godrèche, qui est apparue place de la Bastille, aux côtés du collectif #NousToutes. Le mouvement rendait alors un “femmage” aux victimes de féminicides, qui s’élèvent à 900 depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.
Quatre jours après le vote du Congrès à Versailles, ce vendredi 8 mars a laissé place à la cérémonie de pose du sceau de la Constitution, afin d’y entériner l’inscription de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse. La députée et présidente du groupe parlementaire insoumis Mathilde Panot, ainsi que la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, pionnières du projet de loi, étaient présentes sur l’estrade, auprès du Président de la République et du Garde des Sceaux.
La Marseillaise revisitée et féminisée
Dernière intervenante de la cérémonie, la chanteuse des Rita Mitsouko, Catherine Ringer a marqué cette journée en adaptant l’hymne national au contexte. Elle était accompagnée du chœur de l’armée française, au gré de l’évènement célébré. L’artiste a ainsi ajouté “aux armes citoyens, citoyennes”, et a remplacé le “sang impur abreuve nos sillons” par “une loi pure dans la Constitution”. Sa prestation a été reçue par un tonnerre d’applaudissements.