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Jordann Perret : « Une chance d’avoir pu jouer la Ligue des Champions et les championnats du Monde ! »

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jordan perret hockey-sur-glace

Aujourd’hui pour le journal CS Politique Business & Sport, c’est Jordann Perret qui nous fait l’honneur de nous accorder de son temps. Jordann est hockeyeur professionnel dans le club de Mountfield HK en République Tchèque après avoir effectué tout son hockey mineur et ses débuts en professionnel en France. Entretien avec un joueur ouvert et très avenant pour répondre à toutes nos questions.

Jordann, nous te laissons te présenter pour les lecteurs du journal.

« Bonjour à tous, je m’appelle Jordann Perret j’ai 26 ans, je suis hockeyeur professionnel et je joue actuellement en Équipe de France et en République Tchèque, à Hradec Králové pour le Mountfield HK. J’ai commencé le hockey très jeune sur mes terres natales, à Villard-de-Lans dans le Vercors avant de rejoindre Grenoble en 2011 où j’ai joué pendant cinq ans et j’ai pu faire une année en Ligue Magnus de plus sous les couleurs de Rouen. J’ai ensuite quitté la France et découvert le championnat Tchèque (ExtraLiga) avec Pardubice en 2017 et je joue maintenant pour Mountfield depuis 2019 toujours en République Tchèque. »

Tu as effectué tes premières années de ta carrière en France avant de partir à 22 ans à l’étranger, que t’ont apporté toutes ces années sur le sol français ?

« Je me souviens qu’à l’époque où je jouais en France en mineur, nous n’avions pas vraiment d’exercices comme du maniement avec la crosse ou même une préparation physique en général. Je peux comparer aujourd’hui avec mon petit frère qui joue lui aussi au hockey (Tommy, 17 ans, à Rouen) et déjà à son âge ils ont ce type d’exercices ou encore des séances de musculation régulière. C’est une vraie avancée pour le hockey en France car cela est important dès le plus jeune âge et cela devrait permettre de sortir de très bons joueurs dans les générations futures. Même si j’ai tout de même beaucoup appris en France, toutes ces années m’ont permis d’être là où j’en suis aujourd’hui et ces aménagements sont une très bonne chose ! »

Aujourd’hui tu joues en ExtraLiga en République Tchèque, as-tu été marqué par certaines différences entre ce championnat et la Ligue Magnus en France ?

« Pour résumer je dirais que tout va plus vite. Il y a plus d’intensité, le jeu va plus vite avec un niveau vraiment relevé. L’exécution des gestes est plus rapide, il faut s’adapter quand tu arrives ici, c’est un championnat dans le Top 5 européen donc forcément le niveau de jeu n’est plus le même. C’est un championnat que je qualifierais de plus homogène, chaque équipe peut surprendre une autre même si en France cela peut arriver. Tu as quand même des équipes qui dominent le championnat depuis plusieurs années comme Rouen ou encore Grenoble. Ce qui est moins le cas ici en ExtraLiga. »

L’an passé, tu as pu disputer la Ligue des Champions (CHL) avec ton équipe de Mountfield, vous avez accédé à la finale (perdue malheureusement) et tu es le premier français à réaliser cette performance. Retiens-tu un moment qui t’a marqué durant cette superbe épopée ?

« J’avais déjà connu cette expérience quand j’étais plus jeune avec Rouen et Grenoble mais nous n’avions pas passé le tour préliminaire car c’est difficile de sortir de poules quand tu te retrouves avec l’élite du hockey européen. Mais c’était déjà une expérience mémorable de la jouer en étant jeune et avec un club français, nous étions déjà heureux de la disputer et de nous frotter aux meilleures équipes européennes. Mais l’année dernière, nous avons enchaîné les bonnes performances et c’est vrai que cela reste un super souvenir voire un de mes meilleurs ! C’est toujours une bonne chose de pouvoir te comparer à des équipes suisses, finlandaises… Même si nous nous sommes inclinés face à Frolunda, c’est toujours de superbes souvenirs et puis nous n’avons rien à regretter, nous étions moins en forme que lors des matches précédents et nous avons fait preuve de quelques lacunes sur ce match et forcément face à des équipes comme ça, cela ne pardonne pas. »

Tu portes aussi les couleurs de l’Équipe de France, avec toutes les compétitions que tu as pu disputer sous ce maillot, as-tu un souvenir marquant avec cette équipe ?

« Mon meilleur souvenir sous le maillot des Bleus reste le match où nous avons battu la Finlande (5-1) chez nous, à Paris, devant notre public lors des championnats du monde de 2017. C’est la première fois de son histoire que la France battait la Finlande et c’est forcément un souvenir qui reste gravé. Tous les championnats du Monde restent de bonnes expériences sauf peut-être le dernier où nous sommes descendus d’une division. Cette année nous n’aurons pas l’occasion de remonter car les championnats du Monde pour notre division ont été annulés mais nous aurons le tournoi de qualifications olympiques fin août et nous avons pour objectif d’accrocher cette qualification pour aller aux Jeux. »

Nous avons forcément une petite question en rapport avec la situation actuelle, comment-vis-tu cette période compliquée ?

« C’est vrai que cela nous est tombé dessus brutalement, la saison a été arrêtée lorsque les confinements commencés à être annoncé un petit peu partout en Europe et dans le monde. J’étais avec ma famille en République Tchèque et nous sommes donc rentrés en France juste avant le confinement du mois de mars. C’est vrai qu’au début j’étais plutôt content car j’ai pu me reposer et retrouver ma famille, ce qui fait du bien après une grosse saison même si celle-ci n’était pas encore finie (arrêt des matches en play-offs). J’ai passé trois semaines sans vraiment faire grand-chose pour avant tout me reposer mais il est vrai qu’au bout d’un moment, je commençais à trouver le temps long et il a fallu reprendre petit à petit la préparation. J’ai donc effectué une bonne partie de la préparation chez moi avec ce que j’avais sous la main (sac de ciment…) car nous ne pouvions pas nous déplacer à plus d’un kilomètre. Puis nous avons petit à petit retrouver quelques libertés et j’ai pu retrouver la salle de sport pour être en forme à la reprise car nous jouons ici normalement dans le championnat, même si nous sommes à huis clos contrairement à certains championnats où il est plus difficile de fixer un calendrier identique à la normale par rapport aux autres années. Nous avons eu une coupure d’un mois car beaucoup d’équipes du championnat étaient touchées par le virus mais nous avons réussi à reprendre même si le manque de spectateurs se ressent. »

Comment trouves-tu l’ambiance dans ce championnat Tchèque maintenant que tu le connais bien ?

« Ici, c’est le sport numéro 1 dans le pays ! Les fans remplissent la patinoire à presque tous les matchs (environ 7000 personnes) et cela trois fois par semaine ! C’est une ferveur vraiment impressionnante, les supporters ont tous le maillot du club, ils chantent tout le long du match, tu sens quand tu joues ici que le public peut vraiment te pousser dans les matchs importants comme moins importants !  Cela te motive aussi et t’apporte une dose d’adrénaline qui te donne envie de sortir de grosses performances à chaque match. »

Tu as donc pu affronter des joueurs de tous les horizons avec tes expériences en club et en équipe de France, as-tu en tête un joueur qui t’as marqué le plus par rapport à d’autres ?

« Il n’y en a pas un forcément qui ressort, j’ai affronté Connor McDavid avant qu’il rejoigne la NHL et c’était déjà très costaud, Jack Eichel, le capitaine des Buffalos ou encore Patrick Kane. Grâce à ces matchs en équipe de France, j’ai pu jouer contre des stars de la NHL aujourd’hui et cela est toujours sympa de te frotter à ce type de joueur en match. »

Tu as 26 ans aujourd’hui, tu arrives à un moment important de ta carrière, as-tu des projets pour la suite ?

« J’ai prolongé mon contrat avec Mountfield HK il y a peu de temps et c’est avec plaisir que je reste ici en République Tchèque. Tout se passe bien, nous avons une bonne équipe, je m’entends bien avec de nombreux partenaires et nous avons envie de remporter le championnat ensemble, c’est pour cela qu’il me paraissait important de continuer à jouer ici, à Hradec Králové. En cette période, il est aussi compliqué de partir car nous ne savons pas réellement de quoi est fait demain et nous pouvons le voir aujourd’hui, pas mal de joueurs se retrouvent sans jouer dans les différents championnats aujourd’hui car les clubs perdent beaucoup financièrement. J’avais des contacts dans des pays comme la Finlande mais j’ai préféré assurer en restant ici car je m’y sens toujours aussi bien mais aussi pour ne pas prendre de risques inutiles. Mais pourquoi pas voir autre chose un jour ! »

Pour conclure cet entretien, as-tu déjà été impliqué dans des interviews comme celle que nous réalisons pour un journal étudiant… ?

« C’est une super initiative ! Le hockey est encore trop peu médiatisé aux yeux du grand public et c’est avec des associations comme la vôtre que nous pouvons le démocratiser un peu plus ! J’ai pris du plaisir à vous répondre et si cela peut permettre au hockey mais d’autres sports moins connus de toucher un nouveau public chaque jour c’est vraiment un très bon projet ! »

Jordann Perret hockeyeur français
Jordann Perret sous les couleurs de son club actuel, Mountfield HK

Pablo HENRIQUES et Nathan RAPOSO – 15/02/2021

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