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JO 2024 : Entre pollution et transition écologique

Dans un an et demi, Paris va devenir un énorme complexe sportif. Entre déconstruction et reconstruction, les Jeux olympiques polluent aux dépens des habitants.

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En 2021, Tokyo a émis 3,6 millions de tonnes de CO2. Photo : Paris2024
En 2021, Tokyo a émis 3,6 millions de tonnes de CO2. Photo : Paris2024

Le village des athlètes est en pleine construction. Depuis 2019, les travaux se succèdent, mais à quel prix ? La création de nouveaux bâtiments spécialement pour les Jeux olympiques n’est-elle pas trop polluante ? 

Centre aquatique olympique en construction. source : Sport&Société

Le problème, c’est que pour construire il a fallu déconstruire. « Ces investissements gigantesques, dont se vantent les promoteurs des JO, cachent une longue liste de destructions, de pollutions, d’expulsions et de spéculation ». Selon des collectifs environnementaux, les JO ne vont pas améliorer la situation de Paris. 

6.5 hectares d’espaces verts ont été détruits à Dugny. Ces derniers seront artificialisés par la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). L’entreprise bâtit actuellement 700 logements pour répondre aux besoins des journalistes et des techniciens. Pour ne pas prendre de risque la société s’engage à renaturer la zone. Une question légitime se pose : “à qui profiteront ces logements ? Certainement pas aux Dugnysiens, puisque ce seront près de 80 % d’accession à la propriété et 20 % de logements sociaux haut de gamme ! Or ici, la majorité de la population a peu de moyens”, déclare avec colère France Boulay, membre du Mouvement national de lutte pour l’environnement.

De nouvelles constructions aux dépends des habitants

Il y a aussi le groupe scolaire Pleyel-Anatole France, à Saint-Denis, mis en danger par les JO. La justice administrative de Paris a autorisé la construction d’un échangeur d’autoroute. Objectif : que les athlètes arrivent à l’heure au Stade de France ou au stade aquatique. Mais ce projet impacte les habitants du quartier. Ni le comité des JO ni la justice administrative ne prennent ce détail en compte. Hamid Ouidir, membre de la Fédération des conseils de parents d’élèves du 93 déclare que “le quartier est déjà pollué et envahi de voitures, mais, comme si ça ne suffisait pas, deux nouvelles bretelles d’insertion et de sortie de l’A86 vont être construites”. Le groupe scolaire sera pris en étau. 

En mai 2020, la Cour administrative d’appel de Paris avait suspendu les travaux d’échangeur en raison de leurs “conséquences sanitaires négatives” et de leur “impact au niveau de la dégradation de la qualité de l’air”. Cependant, cinq mois plus tard, cette même instance accepte le projet et va jusqu’à dire qu’il va améliorer la qualité de l’air. Bien évidemment, la ville de Paris y voit ses avantages. La création d’un échangeur sur l’A86 va permettre la fermeture de l’autoroute A1, au niveau de la porte de Paris. 

“Soyons clairs : avec ce projet, on dit clairement aux enfants de Saint-Denis que leur vie est moins importante que les JO 2024 ou les intérêts des investisseurs”.

Hamid Ouïdir

Qui dit disparition de cette bretelle dit nouvelles constructions. Les investisseurs vont avoir champ libre pour créer de nouveaux bureaux et logements. Paris voit ici des avantages socio-économiques. “Soyons clairs : avec ce projet, on dit clairement aux enfants de Saint-Denis que leur vie est moins importante que les JO 2024 ou les intérêts des investisseurs », s’indigne Hamid Ouïdir.

À la liste des travaux pharaoniques s’ajoutent la modernisation de l’ancien réseau de métro. Ainsi, avec l’extension du RER E et de la ligne 14 ainsi que la création de quatre nouvelles lignes de métro (15, 16, 17 et 18), les athlètes pourront se déplacer rapidement. À l’échelle des Parisiens, ces extensions sont-elles nécessaires ? Sans les besoins des JO, la ville avait-elle besoin d’ajouter des lignes supplémentaires ?. “Plus vite, plus haut, plus fort”, telle est la devise des Jeux olympiques. Cependant, avec un impact carbone qui devrait s’élever à 1.5 million de tonnes de CO2, reste à savoir si l’environnement en ressortira plus fort. 

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