« Vous me parlez de ces quatre-là ? Oui, oui, ceux-là, c’est un chemin sans retour », dit la candidate du Pas-de-Calais au micro d’Yves Calvi sur RTL. Après un silence médiatique, Marine Le Pen et le Rassemblement National se lancent à l’assaut des législatives. Tout comme Éric Zemmour, candidat dans la 4ème circonscription du Var avec son parti Reconquête!. C’est sans rechigner que les deux partis d’extrême droite concourent dans une course, qui pourrait finir par leur être défavorable par la suite.
Contrairement à leurs opposants, choisissant une stratégie collective pour tenter d’avoir le plus de sièges à l’Assemblée. Le Rassemblement National et Reconquête! se perdent de vue et choisissent la stratégie de ne faire confiance qu’à eux-mêmes.
Une ode à l’amour qui ne fleurit pas
C’est un 23 avril pas comme les autres pour les perdants de l’élection présidentielle. À l’arrivée des élections législatives, certains se voient déjà comme Premier ministre, et d’autres se voient déjà réunis. Lors de son discours, Éric Zemmour appelle à une unification du bloc national avec le RN et potentiellement, Les Républicains – faisant partie maintenant du regroupement Renaissance – pour tenter de « sauver » la grande perdante de la soirée : la France.
Une proposition pas réellement appréciée côté RN avec Jean-Lin Lacapelle, député européen qui rétorqua suite au discours : « On a bien compris que la survie de Reconquête! dépendait du Rassemblement National mais nous, nous ne voulons pas des arrangements d’appareils. L’union des droites est un projet obsolète, nous souhaitons un rassemblement du peuple ». Une déclaration d’amour d’Éric Zemmour qui n’est pas réciproque pour Marine Le Pen.
La fierté et la parole nationale
Malgré une troisième défaite pour Marine Le Pen dans sa quête à la présidence, les chiffres sont clairs, l’extrême-droite est montée drastiquement dans la pensée française. Un résultat au second tour (41.45 %) qui prouve qu’Emmanuel Macron n’a pas réussi son objectif de faire baisser les extrêmes en France. C’est donc avec détermination que le Rassemblement National se lance dans une campagne des législatives intensive avec comme objectif : rafler la mise. En 2017, seulement 7 sièges leur avaient été accordés à l’Assemblée. Un chiffre faible, par rapport à l’engouement fort de ces dernières semaines.
« Moi, je fais de la politique, et je suis quelqu’un de droite, et y compris à l’égard de mes électeurs », dit-elle au micro de RTL. Une justification pour expliquer sa ferveur au sein du parti, et surtout, de ne pas renier ses promesses politiques : « J’aurais pu m’allier avec Éric Zemmour […] Mais j’aurais contribué à lui faire élire des députés qui auraient voté la retraite à 65 ans comme Macron. »
Celle qui ne veut pas trahir ses électeurs joue ainsi la carte de sa « popularité » au sein des sondages pour pouvoir, peut-être, être majoritaire à l’Assemblée.