Ce mercredi 15 janvier a marqué un tournant majeur pour le conflit israélo-palestinien puisque le Qatar a annoncé un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza. Cet accord est supervisé par les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte. L’accord est entré en vigueur le dimanche 19 janvier et devrait mener à la libération des otages et l’arrêt des hostilités dans cette zone.
Les trois phases :
La première phase de l’accord prévoit une augmentation de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza. Cette aide est absolument cruciale pour répondre aux besoins urgents de la population palestinienne qui est privée de biens essentiels comme la nourriture, l’eau, les abris, le carburant, l’électricité et les soins de santé selon Médecins sans frontières. De plus, 33 otages israéliens doivent être libérés par le Hamas ainsi que des palestiniens par Israël.
La deuxième phase prévoit la libération de tous les otages. Cette libération serait un pas significatif vers la réduction des tensions. Les troupes israéliennes devraient se retirer complètement de la bande et s’en suivraient la fin définitive de la guerre dans cette zone.
Enfin, une reconstruction de Gaza et une réorganisation du territoire devraient avoir lieu pendant la troisième phase. Cette phase concerne aussi la restitution des corps des otages morts en captivité à Gaza.
Les « projets » de Trump
Le président américain Donald Trump avait affirmé, après avoir reçu à la Maison Blanche le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu le 4 février, que les Etats-Unis allaient “posséder” et “prendre le contrôle” de la bande de Gaza. Il aurait pour but de développer économiquement le territoire. Pour ce faire il souhaiterait déplacer complètement la population composée d’environ 2 millions d’habitants.
Il déclare qu’il souhaite aider la population plus efficacement en les déplaçant vers d’autres États comme la Jordanie ou l’Egypte car « il faut le voir comme un développement immobilier pour l’avenir. Ce serait un terrain magnifique. »
« C’est un cauchemar digne du XIXe siècle, quand les pays les plus puissants s’emparaient des moins puissants, une forme de colonisation du XXIe siècle » a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty International après les propos du président américain.
Une victoire du Hamas ?
Du côté du Hamas, des combattants énoncent la victoire “totale” en référence à la volonté du premier ministre israélien qui avait pour objectif de les “anéantir”.
Les dirigeants ont également rencontré samedi 8 février l’ayatollah Ali Khamenei à Téhéran à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution iranienne de 1979. Les dirigeants du Hamas ont pu présenter leur rapport sur la situation à Gaza. “Vous avez vaincu le régime sioniste. Ce qui a été en fait la défaite de l’Amérique” a déclaré le guide suprême iranien pour réaffirmer son soutien au Hamas.
Les réactions internationales
Nombreuses ont été les réactions après l’annonce de la trêve. La plupart des dirigeants du monde entier qui ont réagi se réjouissent et qualifient cet accord de nécessaire pour une paix durable.
« Nous soulignons l’urgence de lancer une action internationale immédiate pour acheminer une aide humanitaire suffisante et durable, afin de faire face à la catastrophe humanitaire causée par l’agression israélienne à Gaza » a déclaré le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi.
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a également exprimé son soutien à l’accord, « Je suis extrêmement soulagé par l’annonce de la première phase d’un cessez-le-feu à Gaza, et maintenant il est impératif qu’il tienne ».