Quels antécédents ?
Tout commence le 19 Mars 2023 : le monde entier assiste à une rencontre historique entre le roi Salmane d’Arabie Saoudite et le président iranien, Ebrahim Raïssi. Ce dernier ayant été invité par le roi Salmane.
Cette rencontre découle alors d’un accord signé le 10 mars par Téhéran et Riyad, les deux capitales respectives de l’Iran et de l’Arabie Saoudite. En effet, cet accord prévoit une réouverture des ambassades d’ici mai 2023.
Cet accord n’est pas anodin car il témoigne d’un rapprochement des deux puissances du Moyen-Orient, le premier depuis 7 ans. De plus, cette réouverture des ambassades promet également une relance sécuritaire et une coopération économique certaine.
Historiquement, l’Arabie Saoudite sunnite avait mis un terme à tout lien en 2016 avec l’Iran chiite. Des missions diplomatiques saoudiennes avaient été attaquées en Iran, en réponse à l’exécution par Riyad d’un célèbre chef religieux chiite, Nimr al-Nimr.
Ces rapprochements ont donc été poursuivis à Pékin car cet accord est parrainé par la Chine, ayant la volonté de mettre en œuvre l’accord signé en mars 2023.
Que s’est-il passé le 6 Avril ?
https://twitter.com/KSAMOFA/status/1643877888700166144?cxt=HHwWgMC9od2OndAtAAAA
Les ministres des affaires étrangères, le Prince Fayçal ben Farhane, et son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian ont discuté de l’accord, en vue de la réouverture des représentations diplomatiques. De quoi bousculer l’avenir du Moyen-Orient, alors marqué depuis des années par l’antagonisme de ces deux puissances.
D’après Pékin, la victoire diplomatique est belle et bien présente. «L’élan de détente entre les pays de la région s’est récemment considérablement intensifié», se félicitait fin mars Xi Jinping auprès du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), selon des propos rapportés par la télévision publique chinoise CCTV.
https://twitter.com/KSAMOFA/status/1643875023231352833?cxt=HHwWgoC87ffnm9AtAAAA
Lors de cette rencontre, ils ont également pu échanger sur les mises en place qu’ils souhaitaient apporter en plus de la réouverture des ambassades. Ils veulent ajouter des consulats à Djeddah et Mashhad, mais aussi reprendre les vols directs entre les deux pays, accorder un octroi plus large des visas et enfin organiser des visites de délégations officielles ainsi que la rencontre des représentants du secteur des affaires.
Dans un communiqué conjoint, les deux pays ont convenu de “rétablir les liaisons aériennes, de faciliter l’octroi de visas [respectifs] et de lancer les préparatifs en vue de rouvrir leurs ambassades et consulats respectifs à Djeddah [en Arabie saoudite] et Mechhed [en Iran]”
https://www.arabnews.com/node/2282181/saudi-arabia
Ils affirment tous les deux dans un communiqué commun qu’ils sont « prêts à éliminer tous les obstacles en vue d’une expansion de la coopération entre les deux pays ».
Mais ce n’est pas tout, le roi Salman a invité le président iranien mais aucune date annoncée pour l’instant. Une grande première dans l’histoire de ces deux pays.
Le samedi 8 avril, une délégation diplomatique saoudienne est arrivée à Téhéran afin d’aborder les points évoqués précédemment. De quoi redonner espoir aux représentants, victimes des tensions géopolitiques régnant depuis des décennies. Ce regain d’optimisme permettra sûrement de renforcer la stabilité et la sécurité au Moyen-Orient : notamment sur le dossier Yéménite et le retour de la Syrie au sein de la Ligue Arabe (le prochain sommet est censé se dérouler en Arabie Saoudite au mois de juin).
Pourtant, la solidité de ce rapprochement dépend fortement du poids politique de la Chine.
Le rôle de la Chine dans ce rapprochement
Pour la Chine, c’est une véritable victoire diplomatique dans une région largement considérée comme étant une sphère d‘influence américaine. Cet accord venait conclure un cycle de deux ans de pourparlers entre les deux pays. Cet engagement croissant de la Chine est étonnant lorsque l’on sait que le pays restait jusque-là réticent à s’engager dans les dossiers de cette région.
L’Iran et l’Arabie Saoudite ont remercié la Chine « pour avoir accueilli et soutenu les discussions ». De plus, ils ont également souligné le rôle de la médiation joué par l’Irak et le sultanat Oman depuis le printemps 2021. Enfin, la rencontre de jeudi « suggère que le processus n’a pas dérapé depuis l’annonce faite par Pékin le mois dernier », estime Ali Vaez, spécialiste de l’Iran au sein de l’organisation International Crisis Group.
Finalement, un avenir prometteur se présente au Moyen-Orient créant ainsi une atmosphère apaisante face aux tumultes des dernières années.