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Interview Léo Le Blé Jaques : « Les JO de Pékin ? Une expérience incroyable ! »

Nouvel échange entre le journal et un sportif de haut niveau. Voici l’interview complète de Léo, qui est un snowboardeur français, né en 1997. Lui qui fait partie du club du Grand-Bornand, il a remporté l’année dernière la médaille de bronze des championnats du Monde de snowboard par équipes, en Suède, avec Julia Pereira de Sousa Mabileau.

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Léo Le Blé Jaques (Fondation Grenoble INP)
Peux-tu te présenter, en quelques phrases, sur ton parcours scolaire, professionnel, comme sportif ?

« J’ai commencé le snowboard à 8 ans et depuis, je n’ai jamais arrêté. J’ai tout de suite été attiré par cette discipline et l’ambiance qu’il y règne, en ayant gravi les échelons du sport de haut niveau petit à petit pour rentrer dans l’Équipe de France en 2018. Sur le plan scolaire, depuis toujours, je combine le sport et les études. Classe sport au collège, ski étude au lycée et maintenant l’aménagement Inter’Val à Polytech Grenoble. Polytech et l’Université Grenoble Alpes m’offrent un aménagement sur-mesure. Il permet de poursuivre ma carrière sportive au plus haut niveau et de valider mes années d’ingénieurs. »

Lorsque tu étais plus jeune, tu adorais autant le snowboardcross, le géant que le freestyle. Comment as-tu fait ce choix de te spécialiser dans le snowboardcross, en 2012 ?

« C’est venu assez naturellement ! J’apprécie toutes ces disciplines. Je prends toujours de plaisir à en refaire. Mais c’est le snowboardcross qui me procurait le plus de sensation et de plaisir. C’est une discipline qui regroupe un peu de tout. Ce qui permet de ne pas entrer dans quelque chose de routinier. Il y a de la confrontation directe, ça rend ce sport très intéressant et attractif. »

Quel a été ta réaction lorsque tu as intégré le pôle France en 2014 ?

« J’étais vraiment content ! Il y a eu un long chemin entre le pôle et maintenant. Mais entrer au pôle France était la première étape essentielle pour monter dans le haut niveau. »

En 2018, tu participes pour la première fois au circuit de la Coupe du Monde. Mais malheureusement, tu te blesses gravement (rupture des ligaments croisés). Comment as-tu fait pour remonter la pente, après cette période de convalescence ?

« Cette période a été très compliquée pour moi. Il y a eu beaucoup de doute, de peur et de remise en question, mais avec du recul, une période très formatrice aussi ! J’ai dû me reconstruire petit à petit, me réapproprier mon corps, réapprendre à marcher puis à courir. J’ai appris à relativiser sur ma situation, remettre du plaisir au centre de ma pratique. Afin d’optimiser ma rééducation et mes entraînements. Après ma convalescence de 6 mois, j’ai eu encore beaucoup de mal à remonter à mon niveau. Ce n’est pas loin de 2 ans après ma blessure que j’ai eu un déclic, et j’ai commencé à exploiter mon potentiel. »

En 2021, tu renoues avec le succès. Tu réalises ton premier TOP 10 sur le circuit de la Coupe du Monde. Ce qui te permet d’obtenir une sélection pour les championnats du Monde en Suède. Comment as-tu réagi ?

« Un soulagement ! Après cette blessure, ça n’a pas été tout simple. Les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Mais je sentais, que je pouvais arriver à quelque chose de bien sur ma planche, mais j’étais bloqué, et que je n’arrivais pas à exploiter mon potentiel. Ce TOP 10 m’a permis d’obtenir ce gain de confiance qu’il me fallait pour m’élancer dans le circuit avec de réelles ambitions ! »

Lors de ta première participation, tu termines 12ième sur la course individuelle, et tu déroches ta première médaille de bronze par équipes, avec Julia Pereira de Sousa Mabileau. Comment as-tu savouré cette première consécration internationale ?

« Ça a été assez rapide pour nous… Avec la Covid et l’enchaînement des courses, une fois le podium et interviews terminés, nous étions déjà sur la route pour la compétition suivante en Autriche. Mais faire une médaille en équipe à une saveur particulière puisqu’elle est partagée avec ma co-équipière. Une fois de retour à la maison (10 jours plus tard), j’ai pu quand même profiter de mes proches pour savourer cette réussite. »

Coupe du monde en Suisse à Veysonnaz
Cette saison, tu termines 2 fois dans le TOP 15 sur le circuit de la Coupe du Monde. Récompense : tu es sélectionné pour les Jeux Olympiques de Pékin 2022. Tu termines 12ième lors du plus bel évènement d’hiver dans le sport. Comment as-tu vécu ce voyage avec la sélection ? Quelle était l’ambiance ?

« C’était une superbe expérience ! Il y a la compétition bien évidement, mais il y a tout ce qui gravite autour. L’ampleur de l’événement est tellement importante que j’en ai eu des étoiles, plein les yeux, tout le séjour. Puis on fait partie d’une grande équipe qui représente la France et qui regroupe toutes les disciplines. Ça ajoute du partage et de l’émotion à cet événement. Expérience à refaire ! »

Les prochains JO d’hiver se déroulent en 2026 à Milan. Quelles sont tes ambitions ?

« La prochaine fois, entre l’expérience engrangée lors de cette Olympiade et de l’expérience de mes 4 prochaines années, j’aurais l’ambition de revenir avec les mains pleines de cet événement ! »

Tu as clôturé ta saison par la meilleure des façons, en décrochant ton 1er podium en Coupe du Monde. Un grand bravo ! Comment es-tu allé chercher ce podium ?

« Sur plusieurs courses pendant la saison, je me suis fait sortir des ¼ de finales, à très peu (notamment aux JO, sur une photo-finish). Je sentais que j’avais les moyens d’aller chercher mes premiers TOP 8, mais malheureusement, ça ne passait pas encore. Sur cette course, je ne sais pas ce qu’il a eu de plus que les autres courses. Mais le petit manque à gagner était cette fois de mon côté ! Plus qu’un TOP 8, j’ai réussi à aller chercher ce podium ! »

Quel est ton but premier pour la prochaine saison sur le circuit de la Coupe du Monde ?

« L’objectif de la saison prochaine sur la Coupe du Monde sera d’aller chercher plusieurs podiums et gagner en régularité. Pour gagner des places sur le classement général de la Coupe du Monde (19e cette saison). Il y a aussi les Championnats du Monde, qui sera la grosse échéance de la saison prochaine. Réitérer ce podium en équipe sera effectivement un objectif. »

Léo
Certes, tu es aujourd’hui un très grand sportif pour le snowboard français. Mais tu n’as que 25 ans, et tu réalises des études d’ingénierie sur le campus de Grenoble. Comment fais-tu pour accumuler les études et le sport de très haut niveau ?

« J’ai l’avantage d’être extrêmement bien soutenu et accompagné par mon école ! Comme je l’ai dit plus haut, je dispose de l’aménagement Inter’Val. C’est un aménagement fait pour les sports d’hiver qui demande beaucoup de déplacements. Aujourd’hui, j’évolue seul dans ma ‘classe’, ce qui me permet d’adapter au mieux mon planning universitaire à celui du sport. Les enseignants me font confiance, ce qui me permet d’avancer sereinement, à mon rythme. J’étale mon cursus sur plusieurs années, afin d’alléger ma charge de travail et d’être à la fois performant dans mon sport comme dans mes études. »

Aurais-tu un conseil à donner aux jeunes qui veulent gravir l’échelon sportif de haut niveau (niveau national et international) ?

« Faites-vous plaisir ! C’est ce plaisir-là qui vous permettra d’être le plus efficace possible à l’entraînement et gravi petit à petit les étapes qui mènent au haut niveau. Une phrase qui résume assez bien ça et qui résonne dans ma tête depuis ma blessure. ‘Quand la passion est un moteur, l’effort n’est qu’un jeu !’ »

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