Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Guides de para-athlètes, les sportifs de l’ombre

Durant les Jeux Paralympiques de Paris 2024, les sportifs ayant des déficiences visuelles ont pu montrer au monde entier que malgré leur handicap, il n’est pas impossible de briller. Ce fut le cas notamment de la marathonienne française Rosario Murcia-Gangloff, âgée de 60 ans, qui a terminé sa course à la quatrième place, en 3h13''50. D’autre part, les guides ne sont pas à oublier dans les performances des athlètes. Sans eux, il serait impossible pour les para-athlètes de réaliser convenablement leur course.

Partagez ce post

Berlin, Germany - August 21: MUELLER-ROTTGARDT, Katrin (GER) while European Championships Para- Athletics Berlin 2018 at Berlin - Friedrich-Ludwig-Jahn-Sportpark, 2018.08.21 in Germany. Photo: Binh Truong/DBS

C’est tout un art. La connexion entre un athlète et son guide est le plus gros défi dans la recherche de la performance pour les déficients visuels. Parmi les trois disciplines (cyclisme sur piste, triathlon, athlétisme) qui autorisent la présence d’un guide durant la course, l’athlétisme est celle qui demande le plus de minutie, de préparation, de travail et de coopération.

Une médaille pour les guides ?

Rio de Janeiro – La Japonaise Misato Michishita a remporté l’argent dans la catégorie T12 au marathon paralympique T12 et T46, sur la plage de Copacabana (crédits: Agência Brasil Fotografias, CC BY 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/2.0>, via Wikimedia Commons)

Les guides jouent un rôle primordial durant les épreuves des Jeux Paralympiques. Ils fournissent le même effort que les athlètes et doivent tout autant s’entraîner qu’eux. Une question légitime nous vient donc à l’esprit. Les guides sont-ils récompensés pour leurs efforts ? La réponse est oui. En effet, depuis les JO de Londres en 2012, les accompagnateurs des athlètes paralympiques reçoivent des médailles. Ils peuvent même monter sur le podium à condition d’avoir joué un rôle actif. Les guides perçoivent également les primes que le Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques accorde aux athlètes qui remportent des médailles.

Guide et para-athlète, mythe de l’androgyne

Le guide et le para-athlète doivent former un véritable duo, et même plus encore. L’union de ces 2 personnes est tellement puissante qu’elle rappelle l’être orignel selon la mythologie platonicienne : l’androgyne. Dans le Banquet, Aristophane dit qu’un androgyne était un être qui peuplait autrefois la Terre. Les androgynes possédaient deux visages (des deux côtés d’une même tête), quatre bras et quatre jambes. Ayant provoqué la colère des dieux en tentant de les égaler, ils furent punis par Zeus qui les sépara chacun en deux moitiés. Après cette séparation, chaque nouvel être tente de rechercher sa moitié antérieure pour reformer l’être originel. Il semblerait que cela soit chose faite pour les guides et les para-athlètes.

“Pour être guide, techniquement, il faut être plus rapide que l’athlète que l’on guide. Situé sur l’extérieur du couloir, on parcourt plus de distance que l’athlète qui est à l’intérieur. On doit également avoir un champ de foulées plus important parce qu’on s’adapte à sa manière de courir. On trouve, ensuite, une foulée qui correspond aux deux”, explique un guide de la Fédération française d’athlétisme. Pour les sprinteurs, l’exercice demande encore plus de coordination. En effet, une sorte de chorégraphie se met alors en place.“On doit avoir la même foulée, les mêmes mouvements de bras. Et tout ça, en même temps. De profil, on ne doit voir qu’un seul athlète”, expliquent Timothé Adolphe et son guide. Quand l’athlète lève le bras droit, le guide doit lever le gauche, de même pour les jambes. 

Les controverses des Jeux Paralympiques 2024

Rio de Janeiro – En Espagne, Elena Congost, catégorie T12 au marathon Paralympique T12 et T46 sur la plage de Copacabana (crédits: Agência Brasil Fotografias, CC BY 2.0 https://creativecommons.org/licenses/by/2.0, via Wikimedia Commons)

Les Jeux Paralympiques ont été marqués par des controverses et des incompréhensions en lien avec les guides et les para-athlètes. En effet, lors du marathon T12 du 8 septembre, une scène touchante s’est déroulée près de la ligne d’arrivée. L’athlète espagnole malvoyante Elena Congost a aidé son guide à franchir la ligne pour qu’ils décrochent ensemble une médaille de bronze. Le guide, touché par des crampes, a eu toutes les peines du monde à parcourir les derniers mètres. L’arrivée passée, le duo a célébré ce podium, mais l’ambiance s’est rapidement refroidie. En effet, Elena a été disqualifiée par les organisateurs. Aurait-elle perdu sa médaille de bronze pour avoir aidé son guide en difficulté ? Une décision qui provoque l’indignation en ligne, puisque jugée injuste et contraire à l’esprit du sport. Cependant, lorsque nous consultons les raisons de la disqualification, nous nous apercevons que les juges ont pris cette décision car l’athlète aurait lâché le lien qui la maintenait à son guide. 

Des règles inadaptées ? 

De plus, lors du même marathon T12, une autre athlète a été disqualifiée. Cependant, la raison est toute autre qu’un problème de lien. En effet, le guide de la marathonienne chinoise He Shangshan n’a pas respecté le point 49.6 et a franchi la ligne d’arrivée avant elle pour quelques centimètres. Cette erreur entraîne immédiatement la disqualification de l’athlète. Si cette règle semble utile sur piste où les écarts sont faibles, on pourrait estimer qu’elle est inadaptée pour les épreuves de marathon, étant donné que les écarts entre les para-athlètes sont importants.

Durant ces jeux, un autre cas de disqualification suite au passage du guide avant le coureur a été recensé. En effet, c’est celui de Husain Mohamed. Durant le 400 mètres hommes T11, le guide du coureur Bahreïni, oubliant son rôle d’assistant, franchit la ligne d’arrivée avant le para-athlète. Alors que le guide part célébrer la victoire du duo, le speaker annonce directement la violation du règlement, entraînant leur disqualification.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share

CSMAG, votre point actu’ mensuel !

Nous souhaitons faire de ce magazine le reflet de l’esprit de CSactu, en y intégrant toute nos nouveautés : articles de fond, podcasts, émissions sur Twitch, conférences et bien plus encore. 

Chaque mois, nous nous engageons à vous offrir un magazine qui, tout en valorisant le travail de notre rédaction, mettra en lumière l’ensemble des initiatives portées par CSactu.