Depuis sa nomination en décembre 2024, le Premier ministre François Bayrou navigue dans un climat politique agité. Malgré une impopularité initiale marquée, son gouvernement a récemment enregistré des succès notables, principalement par l’adoption du budget de l’année 2025.
Adoption du budget 2025 malgré les motions de censure
Face à une majorité parlementaire fragmentée, François Bayrou a utilisé l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État pour 2025 sans vote parlementaire. Cette décision a conduit à plusieurs motions de censure déposées par La France insoumise (LFI), toutes rejetées par l’Assemblée nationale.
Ainsi, le 5 février 2025, cette motion de censure déposée n’a recueilli que 128 voix sur les 289 nécessaires, permettant ainsi l’adoption automatique du projet de loi de finances. Le soutien implicite du Parti socialiste, qui a choisi de ne pas voter en faveur de la censure, a été déterminant.
Polémique autour du « sentiment de submersion » migratoire
Parallèlement, François Bayrou a suscité une vive controverse en évoquant un « sentiment de submersion » migratoire lors d’une interview le 27 janvier 2025. Cette expression, souvent associée à l’extrême droite, a provoqué l’indignation au sein du Parti socialiste. En effet, les députés socialistes ont annulé une réunion technique sur le budget, exprimant leur consternation face à l’utilisation de ce terme par le Premier ministre.
Toutefois, François Bayrou a maintenu ses propos, affirmant que le mot « submersion » est « le plus adapté » pour décrire la situation. Cette prise de position a été perçue par certains comme une tentative d’amadouer la droite et l’extrême droite, exacerbant les tensions au sein de la majorité et de l’opposition.
Une opposition stratégique et divisée
Le Rassemblement national (RN) continue de critiquer vigoureusement le gouvernement, qualifiant ses actions de « discours lénifiant » et d’« allocution pour rien ». Cependant, le RN a choisi de ne pas soutenir les motions de censure, préférant se positionner en observateur dans cette situation.
De son côté, la gauche apparaît divisée, avec un Parti socialiste hésitant à s’associer pleinement aux initiatives de LFI, ce qui complique davantage la dynamique parlementaire. Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a récemment affirmé que « le Parti socialiste n’est plus un partenaire », mettant en lumière la rupture entre les deux formations, pourtant initialement unies au sein du Nouveau Front Populaire. Cette alliance, créée en réponse à la montée du Rassemblement national lors des dernières législatives, apparaît aujourd’hui plus fragilisée que jamais. Cette fragmentation de l’opposition offre donc, au gouvernement, une marge de manœuvre pour avancer sur son agenda législatif, malgré les tensions persistantes.
Perspectives d’avenir pour le gouvernement Bayrou ?
Malgré les turbulences, le gouvernement de François Bayrou a réussi à faire adopter des mesures budgétaires cruciales, assurant une certaine stabilité politique à court terme. Néanmoins, les défis restent nombreux, entre une opinion publique méfiante, des polémiques potentielles et une opposition aux aguets…