Sur RTL, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, dénonce une junte « illégitime ». En effet, le Mali a fait face à deux coups d’Etat en moins de deux ans. Le président Ibrahim Boubacar Keïta est renversé par un coup d’état militaire en août 2020. En mai 2020, Assimi Goïta prend le pouvoir. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest réagit face à l’attitude « inacceptable » du pouvoir en place par la mise en place de sanctions économiques.
Une réduction « très probable » du dispositif français
Dès juin 2021, Emmanuel Macron a annoncé une réduction du dispositif français au Sahel. En janvier, la ministre des Armées Florence Parly affirme que la France réduira « très probablement » le nombre de soldats sur place. Ce retrait est lié avec le lourd bilan humain. En date du 2 février 2022, les pertes françaises au Mali et au Sahel sont de 58 militaires (57 hommes et une femme). Le sentiment anti-français qui se développe au Mali est aussi un motif de réduction des effectifs. Des manifestations contre la présence française ont eu lieu à Bamako. La France, l’Union Européenne et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) sont les cibles. Les 7500 expatriés dans le pays d’Afrique occidentale constatent cet assentiment. Sarah témoigne pour Le Figaro. Elle affirme « Il y a quelques jours, je me suis fait insulter en sortant de l’ambassade.
Le renvoi de l’ambassadeur français au Mali
Nouvelle étape de la rupture entre la France et le Mali, le renvoi de l’ambassadeur français Joël Meyer. Dans un communiqué lu à la télévision nationale malienne, la junte a annoncé l’expulsion sous « 72 heures ». Cette décision selon les autorités « fait suite aux propos hostiles et outragés du ministre français des affaires étrangères ». Cette décision est sans précédent pour Paris et marque une détérioration spectaculaire entre la junte et la France.
Ce renvoi de l’ambassadeur a déclenché une seconde polémique. En réaction à cette annonce, Valérie Pécresse et Marine Le Pen ont demandé l’expulsion de l’émissaire malien. Le 2 février, Valérie Pécresse s’insurge sur le plateau de CNEWS « Qu’est ce que l’ambassadeur du Mali fait encore en France ? ». La candidate du Rassemblement National plaide aussi pour le renvoi de l’ambassadeur africain. Sur Europe 1, elle affirme : « Il faut immédiatement renvoyer, évidemment, l’ambassadeur du Mali, qui devrait déjà être au moment où on se parle dans l’avion ». Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, n’a pas manqué de répondre. Il rappelle avec une pointe d’amusement que le dernier ambassadeur, Toumani Djimé Diallo, a quitté la France en février 2020.
La communauté internationale inquiète
La situation tendue entre la France et le Mali inquiète l’Union Européenne même si cette dernière souhaite rester engagée au Mali « mais pas à n’importe quel prix ». En outre, Josep Borrell, chef de la diplomatie française, soutient fermement la France et souligne que le retrait de l’ambassadeur « isolera le Mali ». L’Union Européenne s’inquiète d’une réduction ou d’un trait des troupes dans le cadre de l’opération Barkhane. Le chef de la diplomatie européenne estime que cela pourrait mettre à mal l’action de la force européenne Tabuka présente dans le Sahel.
Alors que la situation est totalement bouleversée au Mali. L’arrivée potentielle de mercenaires russes de la société privée Wagner déstabilise encore plus la situation. Antonio Guterres confirme la présence des Russes au Mali. Coopération militaire, investissements économiques, soutien à la lutte contre le terrorisme : des années après la chute de l’Union soviétique, la Russie signe son grand retour en Afrique.