Une victoire amère
Durant ce mondial à fort rebondissement, un coup de tonnerre a frappé le ciel de Al Khor. Malgré une victoire méritée qu’ils sont allés chercher au forceps, les Allemands n’ont pas pu prendre leur billet pour les 8èmes de finale. Après que Serge Gnabry est venu trompé Keylor Navas (10ème minute) sur une tête croisée, les Allemands sont venus buter sur une défense valeureuse des joueurs costaricains. Malgré 32 tirs et 69% de possession c’est l’équipe sud-américaine qui a bien failli jouer un mauvais tour à nos amis d’outre-Rhin.En effet, ils ont profité des largesses défensives allemandes. La première fois par Yeltsin Tejeda qui a bien suivi l’action et est venu crucifier Neuer (58ème) puis par Vargas qui a su profiter d’un cafouillage défensif sur coup-franc (70ème).
Alors menés au score, Die Mannschaft qui était au courant du score sensationnel entre le Japon et l’Espagne a accéléré pour espérer avoir encore une chance de qualification. D’abord, grâce au doublé de Kai Havertz (73ème, 85ème) puis sur un dernier but conclu par Niclas Füllkrug à la 89ème minute. Cependant, ils ont manqué de réussite et l’addition aurait pu être plus salée pour l’équipe de Keylo Navas. Tout d’abord, malgré ce score final, ce dernier a réussi des arrêts de grande classe mais il a pu compter aussi sur l’aide de ses montants qui, par deux fois ont été touchés par Musiala.
Dix-neuf mois pour tout reconstruire
Malgré cette nouvelle désillusion, l’Allemagne qui est le pays organisateur de l’Euro 2024 va devoir trouver les solutions afin de retrouver des couleurs. Cependant, deux monuments du football allemand risque de faire leurs adieux. L’un se nomme Manuel Neuer et l’autre Thomas Müller. Tout deux des emblèmes du Bayern Munich, ils sont les seuls rescapés de la victoire au Mondial 2014. Cependant, ils ne sont plus tout jeunes et cela s’est vu sur le terrain. Neuer, devenu gardien le plus capé d’un Mondial à 36 ans (19 matchs) a rendu une pâle copie. Müller, lui, n’a plus ses jambes de 20 ans. Malgré sa hargne toujours affichée, le joueur bavarois a cédé sa place au double buteur à la 66ème minute.
Deuxièmement, Hansi Flick qui confiait après la déroute « La déception est immense […] On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes, car on a eu assez d’occasions pour battre le Japon et l’Espagne » va devoir trouver une solution au manque de numéro 9 allemand brillant sur la scène internationale. Certes, il peut compter sur des joueurs talentueux tels que Gnabry, Sané, Havertz et Musiala mais il manque à cette équipe un véritable tueur, un joueur qui comme Klose ne faisait aucun état d’âme devant le but.
Outre Timo Werner qui semble avoir retrouvé des couleurs au RB Leipzig, l’Allemagne peut compter sur un phénomène : Youssoufa Moukoko. Celui qui martyrise les défenses depuis qu’il a 16 ans fait office de prétendant au poste clé d’avant-centre. En effet ce dernier auteur déjà de 6 buts et 3 passes décisives en seulement 14 rencontres peut compter sur les infrastructures du Borussia Dortmund pour développer son jeu afin de devenir un atout indispensable à la National Mannschaft en 2024.
Un trio féminin à la baguette
Ce match fut aussi à forte consonance française. En effet, nous avons pu voir pour la première fois une femme arbitrer en Coupe du Monde. Stéphanie Frappart (38 ans) ainsi que ses deux assistances, Karen Diaz et Neuza Back ont eu la lourde tâche d’arbitrer ce match fou.
Cette arbitre a fait preuve d’intelligence sportive en laissant le jeu se dérouler à maintes reprises. Autre point positif est la pédagogie de Frappart avec 1 seul carton jaune distribué à Oscar Duarte. Enfin, sous l’œil attentif du Président de la Commission des arbitres de la FIFA, Pierluigi Collina, elle a su assoir son autorité. Elle n’a commis aucune erreur et a même levé le doute rapidement lors d’un appel à la VAR sur le quatrième but allemand.
Dans un Mondial autant controversé, la FIFA a souhaité faire une avancée phénoménale en appelant six arbitres féminines. D’ailleurs Pierluigi Collina a voulu mettre fin aux rumeurs fallacieuses : « elles n’ont pas été retenues parce qu’elles sont des femmes, mais comme n’importe quel arbitre de la FIFA. Elles enchaînent depuis plusieurs années les prestations de haut vol ». Mme Frappart a encore de belles années d’arbitrage devant elle avec comme but ultime : avoir une finale de coupe du monde à arbitrer.
