Après sa victoire contre l’Irlande (28-24), nation favorite à la victoire finale, lors d’un quart de finale dantesque, la Nouvelle-Zélande s’est facilement défaite de son adversaire argentin (44-6), vendredi 20 octobre 2023. Qualifiés pour leur cinquième finale en dix participations (1987, 1995, 2011, 2015 et 2023), les All Blacks ont fait le plein de confiance. Samedi 28 octobre, au Stade de France, ils auront fort à faire face à l’Afrique du Sud, championne du monde en titre. L’occasion pour eux d’inscrire une quatrième fois leurs noms au palmarès de la plus belle des compétitions, la plus prestigieuse. Cela serait une première historique. De quoi réaffirmer la suprématie de l’hémisphère Sud sur le monde de l’ovalie.
Les All Blacks sombrent…
Pourtant, avant le début de cette Coupe du monde 2024, bon nombre d’observateurs étaient inquiets quant à la capacité des All Blacks a montré un visage séduisant, celui d’un jeu léché fait de passes rapides et d’individualités techniques hors-normes. Pire, certains annonçaient même la fin d’une ère. Celle d’une nation néozélandaise à la suprématie mondiale inégalable, capable de façonnée des générations de joueurs de génie. La faute à une cascade de résultats inquiétants et inhabituels pour l’ogre du pacifique. Avant les quarts de finale, nos confrères d’Eurosport, de manière un peu provocatrice, qualifiaient même les triples champions du monde de « drôle d’outsider ».
En effet, le mandat de Ian Foster à la tête de la Nouvelle-Zélande, depuis 2019, a été entaché par une succession de défaites retentissantes. Depuis novembre 2022, les All Blacks se sont inclinés successivement contre l’Irlande (29-20), le XV de France (40-25), l’Irlande (23-12 et 32-22, lors de la tournée de juillet en Nouvelle-Zélande) et plus récemment contre l’Afrique du Sud (35-7) le 25 août dernier, à Twickenham. Ces deux dernières confrontations ont d’ailleurs particulièrement marqué. Effectivement, les « Kiwis » ont pour la première fois laissé échapper la série de tests à domicile contre le XV du Trèfle, avant de concéder leur plus lourde défaite contre les Springboks, une véritable humiliation.
La nation à la fougère argentée s’est donc avancée vers cette Coupe du monde avec un ratio de 69% de victoires, le plus mauvais de son histoire. Et les inquiétudes se sont révélées justes. En match d’ouverture contre la France, la Nouvelle-Zélande a pour la première fois chuté lors d’un match de phase de poule (13-27).
… avant de retrouver la lumière
Toutefois, la sélection néozélandaise a su faire corps et continué à croire en son talent et ses principes de jeu. Elle est alors montée en puissance face aux nations plus faibles que sont la Namibie (71-3), l’Italie (96-17) et l’Uruguay (73-0). Se rassurant ainsi sur sa capacité à être agressive en défense et réaliste en attaque.
Mais le véritable tournant a eu lieu en quart de finale, lors d’une rencontre dantesque à l’intensité rare. En effet, face aux favoris et numéro un mondial, les Blacks ont impressionné par leur maîtrise et rigueur défensive, faisant déjouer la mécanique irlandaise. Un exploit que peu de nations avaient réussi à réaliser jusque-là. Certains de leur force collective, ils ont alors su faire preuve de sérénité dans les moments opportuns, pour s’imposer sur le fil (24-28). Sortis victorieux de ce combat, la demi-finale face aux Pumas n’a semblé être qu’une formalité pour Beauden Barrett et les siens (44-6).
À une marche de l’éternité
Samedi soir, au Stade de France, les légendes Sam Whitelock et Aaron Smith retrouveront leur meilleur ennemi sud-africain pour une finale qui s’annonce gigantesque. Fort de leur passé glorieux, les Néozélandais auront l’occasion de rentrer encore un peu plus dans l’histoire, de montrer que la magie Black ne s’est pas encore éteinte. Ils remporteraient ainsi leur troisième Coupe du monde en quatre éditions, tout simplement exceptionnel.