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Fin de C8 : l’ARCOM gagne la bataille de la légitimité ?

Le 28 février 2025, la chaîne de télévision française C8 a cessé d’émettre, après que l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a décidé de ne pas renouveler son autorisation de diffusion sur la télévision numérique terrestre (TNT). Cette décision, qui marque un tournant dans le paysage audiovisuel français, repose sur plusieurs manquements constatés par le régulateur.

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Photo de Alex P: Pexels.com
Photo de Alex P: Pexels.com

Qu’est-ce que l’ARCOM ?

L’Arcom incarne l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. Elle est garante de la liberté de communication et veille au financement de la création audiovisuelle et à la protection des droits. Sa régulation s’étend aux plateformes en ligne – réseaux sociaux, moteurs de recherche… Elle accompagne les transformations du paysage audiovisuel et numérique et exerce ses missions dans l’intérêt de tous, professionnels et grand public.

Cette dernière garantit les libertés de communication et de création et accompagne la transformation de l’écosystème audiovisuel et numérique. Indépendante à l’égard du Gouvernement, elle agit sous le contrôle du juge et rend compte de son action au Parlement. Elle prend ses décisions de façon collégiale. Elle est attachée à la concertation avec tous les acteurs. Son expertise repose notamment sur des études et observations des nouveaux usages et attentes du public.

Une multiplication des sanctions

L’Arcom a justifié sa décision par plusieurs raisons :

• Non-respect des obligations de programmation : La chaîne ne respectait pas ses engagements en matière de diversité des contenus, avec une grille largement dominée par des émissions de divertissement et de magazines, notamment Touche pas à mon poste ! animé par Cyril Hanouna.

• Accumulation de sanctions : C8 avait déjà été condamnée à plusieurs reprises, accumulant des amendes pour un total de 7,6 millions d’euros, en raison de manquements répétés aux règles éthiques et déontologiques du secteur audiovisuel.

• Absence de mesures correctives : Malgré les avertissements de l’Arcom, la direction de la chaîne n’a pas mis en place les changements nécessaires pour remédier aux infractions relevées

Réactions du groupe Canal+ face à la décision

En réponse à cette décision, le groupe Canal+, propriétaire de C8, a annoncé la suppression de 150 postes directement liés à l’arrêt de la chaîne.  C8 a également saisi le Conseil d’État pour contester le non-renouvellement de sa fréquence, mais ses recours ont été rejetés.

La fin de C8 a suscité des débats politiques, certains y voyant une forme de censure. Néanmoins, l’Arcom a justifié sa décision par le non-respect des obligations légales et conventionnelles de la chaîne.

Quel futur pour Cyril Hanouna ?

Après la fermeture de C8, Cyril Hanouna rejoint M6 pour un nouveau projet, décrit par David Larramendy comme étant « beaucoup plus centré autour du divertissement » et similaire à ce qu’il faisait auparavant. Ce transfert semble être une tentative pour rebondir après la disparition de sa chaîne de référence.

Si ce changement lui permet de rester à l’antenne, il pourrait aussi marquer une forme de retour en arrière, plutôt qu’une véritable évolution dans sa carrière. Il reste à  voir si son style s’adaptera au cadre de M6 ou s’il rencontrera les mêmes controverses qu’à l’époque de Touche pas à mon poste !.

Une atteinte à la liberté d’expression ?

L’ARCOM ne porte pas atteinte à la liberté d’expression, mais veille plutôt à ce qu’elle s’exerce dans un cadre respectueux des principes démocratiques et éthiques. Son rôle consiste à garantir le respect de la dignité de la personne humaine, en sanctionnant les contenus qui incitent à la haine, à la discrimination ou à la violence. Elle assure également la protection des plus jeunes, en évitant qu’ils soient exposés à des programmes inappropriés ou contraires aux valeurs éducatives. En régulant les médias, l’ARCOM ne cherche pas à censurer les opinions, mais à maintenir un équilibre entre liberté et responsabilité, afin que le débat public puisse se dérouler sans atteinte aux droits fondamentaux des individus.

De plus, loin de restreindre la diversité des idées, le régulateur de l’audiovisuel garantit le pluralisme de l’expression des courants de pensée et d’opinion, en s’assurant que toutes les sensibilités politiques, culturelles et sociales puissent s’exprimer dans l’espace médiatique. Elle impose également des exigences d’honnêteté de l’information, luttant contre la désinformation et les manipulations qui pourraient fausser le débat démocratique. En appliquant ces principes, l’autorité de régulation ne limite pas la liberté d’expression, mais veille à ce qu’elle reste un droit exercé dans un cadre respectueux, favorisant ainsi une information fiable et un dialogue équilibré dans les médias.

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