Avant la Course
Ce Grand-Prix d’Italie est le premier à instaurer une sprint race cette saison. Les circuits du RedBull Ring et d’Interlagos en accueilleront également une, en guise de qualifications pour la course principale.
Une sprint race est une course de 100 km de distance et sans arrêt au stand obligatoire. Pour obtenir une ligne de départ, des qualifications sont réalisées le vendredi qui précède.
L’année dernière, seuls les trois premiers obtenaient des points (P1-3pts, P2-2pts et P3-1pt). Cette saison, les huit meilleurs pilotes obtiennent des points. Le premier gagnera 8 points, le deuxième 7 points, et cela, jusqu’au huitième qui gagnera 1 point. La sprint race existe déjà en Formule 2, tandis qu’elle est apparue seulement l’année dernière en Formule 1. Cependant, les règles sont différentes que celles en Formule 2.
Qualifications
Quelques surprises ont eu lieu ce vendredi. En Q1, l’explosion du frein arrière droit d’Alex Albon, causera son abandon et le premier drapeau rouge d’une longue série. Carlos Sainz, Kevin Magnussen, Valtteri Bottas puis Lando Norris causeront également chacun l’apparition de 4 autres drapeaux rouges respectifs.
Sprint race
Max Verstappen est premier sur la ligne de départ, suivi de Charles Leclerc pour cette première sprint race de la saison. Un mauvais départ du Néerlandais permet au Monégasque de passer premier. Ce n’est pas sans compter la remontée fulgurante du Champion du Monde en titre, qui finit par remporter cette première sprint race avec 8 points au passage. Charles Leclerc se retrouve juste derrière sur la ligne de départ.
La seconde ligne est similaire, puisque Sergio Perez part 3ème tandis que Carlos Sainz part juste derrière.
La troisième ligne est quant à elle plutôt surprenante puisque Lando Norris est placé 4ème, juste devant son coéquipier Daniel Ricciardo. Une première étape dans la remontée McLaren.
Conférence de presse d’après sprint race
Max Verstappen affirme avoir eu un problème avec l’embrayage, mais surtout de patinage causant la perte de sa pole position au départ. Il évoque également la facilité déconcertante de la dégradation des pneus soft. Enfin, il confirme avoir eu plus de rythme à la fin et avoir bien aimé au même moment, sa petite bataille avec Charles Leclerc, mais il avoue garder toujours le même avis sur la sprint race (un avis clairement négatif).
Charles Leclerc, dit explicitement avoir eu un excellant départ, mais qu’il y a clairement un gros problème de graining et surtout à l’avant-droit.
Sergio Perez, lui, explique avoir réalisé également un bon départ. Même si c’était un peu tendu avec Daniel Ricciardo au premier virage, étant donné qu’ils se sont touchés.
Pendant la course
Avant le départ, l’ensemble des pilotes décident de mettre des pneus intermédiaires, au vu des conditions de la piste.
Un doublé important
Pour réaliser un Grand Chelem en Formule 1, cinq choses sont capitales. Gagner la pole position, gagner la course sprint, mener la course pendant toute la durée du Grand-Prix, gagner celui-ci et enfin, faire le meilleur tour en course.
Cette fois-ci, le Grand Chelem est pour le Champion du Monde en titre. Un deuxième dans sa carrière (Autriche 2021). Il est également élu pilote du jour par les fans.
À 25 ans, Max Verstappen réalise son 62ème podium et sa 22ème victoire pour son 145ème Grand-Prix pendant sa 7ème saison en Formule 1. Une victoire importante après l’avancée fulgurante des Ferrari dans les points, mais surtout après ses deux abandons en seulement quatre Grand-Prix.
Dernière statistique pour le Néerlandais. Avec 145 départs de course et son 62ème podium, Max Verstappen entre dans le top 10 des pilotes ayant réalisé le plus de podium dans la catégorie reine du sport automobile. Il se place en 10ème position, ex-æquo avec David Coulthard, qui a réalisé également 62 podiums, mais en 246 Grand-Prix.
Son coéquipier Sergio Perez a lui aussi réalisé un très bon week-end de course. Son départ fulgurant lui aura permis de passer directement devant Charles Leclerc. C’est à partir du 20ème tour que la bataille entre ces deux-là commence réellement. Au trentième tour, Sergio Perez commet une sortie de piste due à la pression mise par le Monégasque. Ça ne l’empêchera pas de terminer sa course en deuxième position.
Un doublé rassurant pour RedBull, et qui n’était surtout pas arrivé depuis le Grand-Prix de Malaisie en 2016.
Un manqué pour Ferrari
Même si Monza est considéré comme étant le Grand-Prix de Ferrari, celui d’Imola est également très important. Personne n’a pu manquer le nombre impressionnant de tifosi ce week-end. Malheureusement pour eux, les résultats des Ferrari sont assez décevants…
Au départ de la course, Carlos Sainz perd une place et se retrouve entre les McLaren. Le dépassement tenté par Daniel Ricciardo sur le pilote Ferrari condamne ces derniers à ne réaliser aucun point pour leurs écuries respectives. Au passage, le pilote australien a percuté le flanc droit de la Ferrari, les emmenant tous les deux dans le bac à gravier. Seul Carlos Sainz se retrouve pris au piège dans les graviers et ne peut qu’abandonner. On ne peut pas en vouloir à l’Espagnol, qui, depuis le début de la saison s’est souvent retrouvé au mauvais en endroit, au mauvais moment.
“C’est comme ça que le sport va des fois. Vous devez payer les erreurs des autres et aujourd’hui, c’était à mon tour de payer son erreur.”
Carlos Sainz au micro de Viasport 1
Son coéquipier et également un autre malchanceux. Même si Charles Leclerc a pu dépasser facilement Lando Norris au 8ème tour, le Monégasque n’est pas parvenu à faire de même et surtout définitivement avec Sergio Perez. Après avoir chaussé des pneus slicks (pour piste sèche) et soft au cinquantième tour, il aborde beaucoup trop fortement le vibreur du quatorzième virage. Il commet donc une énorme erreur, puisqu’il finit directement dans le mur. Les conséquences auraient pu être dramatiques pour sa voiture, mais par chance, sa F1-75 n’a pas souffert d’énormes dégâts. Après un détour au pit-stop, avec un aileron changé et des nouveaux pneus, le Monégasque conclut douloureusement son Grand-Prix à la 4ème place.
“J’ai essayé de pousser un petit plus et la voiture a réagi un peu différemment sur le vibreur. Mais bon, ce n’est pas une excuse. C’est juste parce que j’ai essayé d’emmener trop de vitesse. Je m’en veux beaucoup, mais maintenant l’erreur est faite. Je vais analyser ça et passer à autre chose, car je n’ai pas fait beaucoup d’erreurs jusque-là, cette saison. Là, c’était l’erreur que j’ai payée. J’aurais pu même la payer plus chère je pense. J’ai eu de la chance de repartir, mais c’est comme ça.”
Charles Leclerc au micro de Canal +
Mclaren satisfait malgré tout
Pour Daniel Ricciardo, la course n’a pas été très palpitante après son accrochage avec l’Espagnol. L’Australien n’a pas pu mieux faire que dernier. Précurseur, il décide au 20ème tour de mettre des pneus slicks. Puis, tout le monde a pris la décision de chausser également des slicks.
Une fois sa course terminée, Daniel Ricciardo s’est empressé d’aller s’excuser à Carlos Sainz. Un joli geste de sa part.
“Ce n’était pas de cette manière que je voulais affecter la course de quelqu’un d’autre. Je n’avais pas l’adhérence que j’espérais avoir, puis j’ai fini dans sa voiture et évidemment ruiné sa course. On avait des dégâts. C’étaient 60 tours douloureux. Les accidents dans le premier tour sont les pires, surtout quand vous devez continuer. C’est plus facile quand vous finissez la course sur ça. Maintenant, je vais aller voir Carlos. Tout ce que je peux faire, c’est m’excuser et essayer de passer à autre chose pour Miami.”
Daniel Ricciardo au micro de Formula 1
Un bilan différent pour Lando Norris qui réalise son premier podium de la saison, en profitant de l’erreur fatale de Charles Leclerc. Mais, malgré un week-end constant, deux choses ressortent au long de cette course. Tout d’abord, un intervalle important entre lui et les premiers (Verstappen, Perez et Leclerc) allant parfois au-delà de 25 secondes. Puis une facilité parfois déconcertante pour le dépasser. Cependant, il faut féliciter son pilotage plutôt solide, puisqu’il a réussi à maintenir un écart constant de 7 secondes (en moyenne) avec George Russell, se trouvant juste derrière lui.
Les flèches d’argents en difficultés
Les Mercedes ont encore une fois un bilan mitigé.
George Russell, parti 11ème, réalise un très bon départ puis gagne 3 places. Il profite également de l’accrochage entre l’Australien et l’Espagnol au premier tour pour atteindre la 6ème place. Après un Grand-Prix très constant, il finit 4ème et apporte à nouveau des points importants à son écurie.
La situation est plus compliquée pour Lewis Hamilton. Le septuple Champion du Monde finit la course derrière son coéquipier et de très loin. Il finit 13ème, un résultat plutôt médiocre. Il n’a pas mené un tour en course depuis Abu Dhabi en 2021.
Le Grand-Prix d’Espagne sera une course primordiale et attendue pour les Mercedes puisque l’écurie promet d’apporter des avancées considérables. Si celles-ci venaient à ne pas améliorer les voitures, Mercedes se concentrerait sur les voitures de la saison prochaine.
“Un jour difficile, pas un bon résultat. On ne pouvait pas faire mieux. Je serais à l’usine demain, mais il n’y a pas grand-chose que je puisse faire. Je vais essayer de rester positif.”
Lewis Hamilton au micro de Canal+
La renaissance d’Alfa Romeo
L’équilibre Bottas-Zhou fonctionne réellement bien.
Guanyu Zhou, arrive à rester constant et à faire taire les critiques. Même si pour l’instant, il n’apporte pas vraiment de point à son écurie.
Malgré un bon Grand-Prix dans l’ensemble, un pit-stop manqué sur Valtteri Bottas aura fait perdre beaucoup de temps à l’équipe. Il finit tout de même 5ème de la course, un résultat très satisfaisant.
L’écurie atteint également la 5ème place au championnat constructeur avec 25 points. L’année dernière, Alfa Romeo avait fini avant-dernier du championnat constructeur avec seulement 13 points.
Des Alpha Tauri vulnérables ?
Le week-end des Alpha Tauri confirme encore une fois leurs puissances fragiles.
Yuki Tsunoda finit cependant confortablement à la 7ème position, tout en ayant joyeusement dépassé Sebastian Vettel au 54ème tour.
Son coéquipier Pierre Gasly atteint seulement la 12ème place. Il faut tout de même souligner son pilotage très solide après avoir gardé derrière lui Lewis Hamilton tout le long de la course. Cependant, il ne réussira pas à passer Alex Albon.
Aston Martin : les premiers points
Un week-end réjouissant pour Aston Martin puisqu’ils obtiennent leurs premiers points de la saison.
Si le Grand-Prix d’Australie n’a pas réussi à Lance Stroll, ce Grand-Prix d’Imola, lui aura été plutôt remarquable. Notamment lors de sa bataille avec Yuki Tsunoda au 26ème tour. Osée, mais propre. Même s’il n’a pas réussi à passer. Il finit 10ème, derrière son coéquipier Sebastian Vettel finissant 8ème.
Un week-end désormais habituel pour les Haas
Kevin Magnussen nous a à nouveau démontrés qu’il ne se laisserait pas faire. Comme l’a prouvé son duel avec la Mercedes de George Russell, ainsi que l’Alfa Romeo de Valtteri Bottas, qui les a laissés difficilement le doubler au douzième tour. Il offre encore une fois des points à son équipe en terminant cependant à la 9ème place.
Son coéquipier Mick Schumacher n’a pas réalisé une bonne course. Au moment de l’accrochage entre la Mclaren et la Ferrari, Mick Schumacher commet un tête-à-queue. Il percute également le flanc droit de l’Alpine de Fernando Alonso, fragilisant sa A522. L’Espagnol est contraint d’abandonner au septième tour. L’Allemand commet une autre erreur au 25ème tour et traverse la pelouse entourant le virage 14. Mick Schumacher termine la course en avant-dernière position.
Williams portée par Albon
Le constat est similaire pour les Williams. Le Thaïlandais arrive aux portes des points en terminant 11ème. Il réalise encore une fois un week-end très positif en gardant toute la course, derrière lui, Pierre Gasly et Lewis Hamilton.
Nicholas Latifi termine quant à lui 16ème, un résultat encore une fois décourageant.
Le zéro pointé d’Alpine
Suite à son accrochage avec Mick Schumacher, Fernando Alonso doit abandonner au 7ème tour. L’appel d’air créé suite au dépassement d’Hamilton sur l’Espagnol, a engendré le décollement de la partie abîmée du flanc gauche du châssis de sa A522.
Ocon fini 14ème après-avoir reçu 5 secondes de pénalité, suite à son unsafe release sur Hamilton.
Conférence de presse d’après course
Pour le gagnant de la course, c’est une très belle victoire et surtout un très beau 1-2 pour l’équipe.
“Le début de la saison n’a pas été incroyable en général donc on avait besoin d’un bon week-end. Je ne m’attendais pas être comme ça, mais évidemment quand vous avez un week-end à la fin de la journée comme ça, c’est incroyable.
Je veux dire 1-2 pour l’équipe, mais aussi le maximum de points marqués. Aussi la manière dont on a géré la course, je pense qu’on n’a pas réellement fait d’erreur. On a fait les bons appels en changeant les pneus intermédiaires pour des slicks.
On a juste contrôlé la course et bien sûr, ça a l’air plutôt facile à la télé, mais vous devais toujours être concentré ici. Spécialement avec les retardataires. C’est facile quand vous êtes hors-ligne de bloqué ses pneus, ou d’aller dans un endroit mouillé et finir hors-piste. Donc on a géré ça, mais la voiture gérée aussi vraiment bien.
“Bien sûr, hier, on a déjà vu lors de la sprint race qu’on avait un bon rythme dans la voiture et que nous pourrions nous occuper des pneus probablement assez bien. Donc oui, c’est un week-end très positif.”
Max Verstappen, interview post-race
Pour la question du “problème” d’embrayage rencontrée lors de la sprint race, voici sa réponse :
“[Est-ce que pendant la nuit, il y a eu des réparations sur l’embrayage ?] Non, il n’y a eu aucune réparation sur l’embrayage. On a eu une faible exécution des procédures et je pense qu’on a fait un meilleur job aujourd’hui. On doit encore s’améliorer, mais sur la pluie, c’est un peu compliqué. Je sais qu’on a eu un bon départ-là, avec la piste mouillée, mais ces choses-là sont un peu plus compliquées à réussir dans ces conditions.”
Max Verstappen, interview post-race
Son coéquipier Sergio Perez est également très satisfait du déroulement et du résultat de sa course !
“Ça a commencé vraiment bien au départ. Je pense qu’on a tous les deux eu un très bon départ. Il fallait également s’assurer des intermédiaires parce que je pouvais sentir la dégradation arriver. J’ai essayé de gérer les roues un petit peu, mais ça n’a fait aucune différence. À la fin, ils étaient morts et ma course a réellement commencer à ce moment-là.
Charles était en train de pas mal nous pousser à la fin, donc nous étions toujours en train de courir à la limite. Puis, il est rentré au pit-stop et a essayé de nous undercut. Donc, on s’est arrêté et on a [tout] géré pour être sûr de ne faire aucune erreur.
C’était pas mal challengeant ici. C’est tellement facile de commettre une erreur, donc s’en aller avec un 1-2 aujourd’hui est un bon résultat d’équipe.”
Sergio Perez, interview post-race
Pour Lando Norris, son podium était inattendu !
“Je pensais sincèrement qu’on ne ferait aucun podium de l’année après Bahreïn, donc c’est plutôt un choc. [J’ai fait] Un départ incroyable. Être devant les deux Ferrari, rester en dehors du chaos qu’il y a eu derrière… Déjà se qualifier P3 a été un bon accomplissement pour nous. C’est un bon week-end. C’est bien de voir les améliorations qu’on est en train d’apporter et arriver, 3ème sur le podium est encore mieux.”
Lando Norris, interview post-race
Il plaisante même avec Max Verstappen à la question suivante “Penses-tu avoir eu la 3ème voiture la plus rapide ici, à Imola?”
“ [Lando Norris] Je veux dire, si j’avais envie d’être comme George, j’aurais dit comme la 7ème voiture la plus rapide.
[Max Verstappen] Tu devrais dire que c’est le conducteur mec, je pense que tu as la pire voiture de toutes.
[Lando Norris] Je pense qu’on a la 9ème ou 10ème. Mais mon pilotage ce week-end a été vraiment incroyable.
[Max Verstappen] Je suis d’accord.
[Lando Norris] Il est d’accord donc.. Mais je ne sais pas, c’est trop difficile à dire, ça change tous les week-ends.”
Lando Norris et Max Verstappen, interview post-race
Enfin, pour le Champion du Monde en titre, son moment le plus stressant ce dimanche a été de passer les voitures retardataires puisqu’il devait forcément passer sur les endroits mouillés. Pour Lando Norris, toute la course a été stressante et surtout le départ. Mais il rajoute que ces conditions compliquées les ont récompensées d’autant plus à l’arrivée.
Un championnat palpitant
Il est clair que le résultat actuel du championnat n’est pas définitif. Tout peut encore se jouer. Ces rebondissements annoncent une saison formidable.
Rendez-vous dans deux semaines pour le prochain Grand-Prix à Miami.