À l’été 2009, les propriétaires d’Evian, Danone, se sont intéressés à l’Olympique Croix-de-Savoie 74. Avec un soutien financier non négligeable, une nouvelle aube est arrivée, ainsi qu’un autre changement de nom pour refléter leur nouvelle association. Evian Thonon Gaillard FC (ETG) voit le jour. Il remplace donc l’Olympique Croix-de-Savoie 74, lui-même issu de fusions successives de clubs savoyards (Football puis Olympique Croix-de-Savoie), dans les années 2000.
Une ascension fulgurante
Avec l’arrivée d’Évian, les supporters historiques de Croix-de-Savoie protestent mais l’histoire est en marche. Le club monte en Ligue 2 en 2010. Cependant il y a un problème, le stade de Thonon-les-Bains n’est pas aux normes du nouveau championnat. Évian essaye dans un premier temps de s’exiler à Genève situé à une trentaine de kilomètres de Thonon. L’UEFA ne valide pas cette idée et l’ETG est contraint de choisir le parc des sports de Annecy situé à 75 kilomètres de la ville.
Si les problèmes de l’ETG pour trouver une maison convenable avaient atteint le ridicule, alors leurs efforts sur le terrain avaient atteint le sublime. En 2010-11, dès leur arrivée, l’ETG a pris d’assaut le titre de Ligue 2. La promotion en Ligue 1 était une évidence. Pour le PDG de Danone, Franck Riboud, président d’honneur du club depuis 2009, ce fut une véritable tempête sur le terrain. En dehors du terrain, cependant, les divisions ont commencé, car avec le succès est venue la lutte pour le contrôle.
Une arrivée en Ligue 1 éclatante
La guerre civile dans les coulisses a pris encore deux ans pour se dérouler. Pendant ce temps, ETG a continué d’attirer l’attention sur ses réalisations sur le terrain. Une neuvième place lors de sa première campagne de Ligue 1 en 2011/12, juste au-dessus de Marseille, a été suivie en 2012/13 par une course en Coupe de France, qui a mené le club jusqu’en finale. Au Stade de France, face à Bordeaux, l’ETG s’est battu du début à la fin, avant de succomber à la dernière minute dans une défaite 3-2.
Une odeur de fin
La saison 2014/2015 est marquée par de nombreux désaccords au sein du club. À la trêve hivernale, alors que l’ETG pointe à la 18ème place au classement un projet d’augmentation du capital est proposé par Danone et ses associés. Les deux actionnaires majoritaires s’y opposent. Franck Riboud et les champions du monde 1998 (Zidane entre autres) notamment revendent leurs parts et le groupe coupe brusquement son sponsoring.
Le club descend en Ligue 2 et Pascal Dupraz est renvoyé. La saison, de nouveau très difficile, s’achève par une dix-huitième place. Pour repartir en National, les dirigeants sollicitent les supporters en lançant un appel aux promesses de dons. Mais avant le démarrage de la saison 2016/17, la DNCG n’autorise pas le club à évoluer à ce niveau. L’équipe première disparaît et l’ETG est placé en redressement judiciaire en août. En décembre 2016, le club professionnel est liquidé.
L’ETG était peut-être une sorte de mirage. Quelque chose qui est apparu dans le coin de votre œil mais qui a ensuite disparu dès que vous l’avez vu. Un tour de passe-passe peut-être ? C’était le football, mais pas tel que nous le connaissons.