Documents confidentiels et essentiels à la sécurité des États-Unis ?
Avant la découverte de ces nouveaux éléments, une petite dizaine de documents similaires avaient d’ores et déjà été retrouvés dans un ancien bureau de Biden à Washington. Ces documents étaient classés dans un placard au Penn Biden Center, un cercle de réflexion lié à l’université de Pennsylvanie. Lorsque des avocats de Biden les ont découverts en novembre dernier, ils les ont immédiatement remis aux Archives. En effet, ces Archives sont chargées de préserver ce type d’actes. Le conseiller juridique de Biden Richard Sauber, affirme que « la Maison-Blanche coopère avec les Archives nationales et le ministère de la Justice ».
La remise de ces documents aux Archives est en effet considérée comme cruciale. D’après une loi de 1978 aux États-Unis, les présidents et vice-présidents américains sont dans l’obligation de transmettre l’ensemble de leurs emails, lettres et autres documents de travail aux archives nationales. Une autre loi interdit de conserver des documents classés confidentiels dans des lieux non autorisés et non sécurisés.
Depuis quelques semaines, cinq nouveaux documents ont été de nouveau retrouvés dans les affaires de Biden. Cette fois-ci, ces six documents confidentiels supplémentaires ont été retrouvés dans la résidence familiale de Joe Biden, dans le Delaware. Cette saisie a été officialisée par l’avocat personnel du président des États-Unis, Bob Bauer. Ces différentes découvertes mettent à mal l’image de la Maison-Blanche, encore plus dans le contexte politique actuel tendu.
Joe Biden, un président qui tente de se défendre
À la suite de ces trouvailles, il semble évident que la Maison-Blanche tente par tous les moyens de se défendre. Lorsque ces documents ont été retrouvés, Joe Biden a admis leur existence. Mais ce dernier souhaite que cette affaire s’étouffe en assurant qu’elle n’impacte pas sa future élection à la présidence 2024.
Ce dernier confie : « Nous avons trouvé quelques documents (…) qui étaient rangés au mauvais endroit, nous les avons immédiatement remis aux Archives et au ministère de la Justice ». Son entourage, de son côté, explique que cette erreur a été commise par totale « inadvertance ». Ces démentis peuvent apparaître comme insuffisants aux yeux du peuple américain. L’une des annonces en faveur de Biden est qu’aucun des dossiers retrouvés ne contient des secrets nucléaires. Malgré cette nouvelle qui pourrait sembler essentielle, il n’empêche que d’autres informations confidentiels se trouvaient dans une pièce pouvant être considérée comme non sécurisée.
L’avocat de Biden, Richard Sauber, continue d’asséner qu’ils sont « certains qu’une enquête minutieuse montrera que ces documents ont été déplacés par inadvertance et que le président et ses avocats ont agi promptement lorsqu’ils ont découvert cette erreur ». Bien que Biden se considère innocent, ce dernier tient tout de même à souligner le fait qu’il est conscient des enjeux de la situation. Face aux nombreuses questions des journalistes, le président explique qu’il prend cette affaire très au sérieux.
Une affaire politico-judiciaire dans un contexte tendu
Les accusations faites à l’encontre du président des États-Unis sont assez importantes pour remettre sa légitimité en cause. Du moins, l’opposition semble s’approprier l’affaire à des fins politiques. Le Parti républicain crie au scandale et réclame l’ouverture d’une enquête sur ces découvertes. Donald Trump, de son côté, s’empare de l’affaire pour en faire son cheval de bataille. En effet, ce dernier a débuté sa campagne pour les élections présidentielles qui auront lieu en 2024.
Cependant, le parti démocrate utilise cette affaire en la retournant contre Donald Trump. En effet, ce dernier aurait caché une centaine de documents à la fin de son mandat en 2020. Plus de 300 documents auraient été saisis chez le Républicain contre plus d’une dizaine chez Joe Biden.
Au-delà des problèmes moraux que ces découvertes provoquent, tant chez les Républicains que les Démocrates, il est évident que cette affaire accentue le contexte d’ores et déjà tendu en politique. La crise de la légitimité et de la représentativité des hommes politiques s’en sort plus renforcée que jamais. Reste à savoir si cette affaire juridico-politique affectera de manière significative la potentielle réélection du président actuel, Joe Biden.