C’est ta première médaille européenne, qu’as-tu ressenti au moment de monter sur le podium ?
Au moment de monter sur le podium, le mot et l’émotion qui me sont tout de suite venus, c’est vraiment la fierté. C’est ma première médaille en championnat officiel, alors j’étais vraiment soulagée et fière de la journée presque parfaite que j’ai pu effectuer. Sur le podium, j’ai directement pensé à ma famille, à tous les pleurs que j’ai laissés durant ma route pour, au final, être sur la boîte à ce premier championnat d’Europe seniors.
Cela fait bientôt un an que tu es médaillée à chacune de tes sorties internationales. Qu’est-ce que tu mets en place au quotidien pour rester aussi régulière ?
Depuis mon début de saison en septembre jusqu’à maintenant, j’ai toujours été sur la boîte à chacune de mes compétitions. Je pense que j’ai eu un déclic au niveau du mental, notamment avec beaucoup de changements que j’ai faits dans mon quotidien et également avec un changement de club [NDRL : l’ancienne licenciée du PSG Judo a rejoint l’US Orléans Loiret Judo cette saison]. Je me suis entourée de bonnes personnes, et je pense que, au quotidien, ça n’a pas de prix, pour avancer dans les bons comme dans les mauvais moments. En fait, je n’ai pas forcément changé ma manière de m’entraîner, j’ai toujours travaillé énormément et je pense que c’est aussi le fruit du travail de tant d’années qui commence à payer.
Tu as réalisé la journée presque parfaite, à l’exception de ce 1/4 de finale perdu aux pénalités face à l’israélienne Nelson Levy Timna. Est-ce que tu penses que c’est l’expérience qui a joué dans ce combat ?
C’est vrai que ma défaite face à l’Israélienne est un peu frustrante. Je perds par shidos. Au judo, je pense que quand on perd aux pénalités, on peut toujours plus ou moins contester certaines décisions des arbitres. Maintenant, c’est comme ça, il faut passer à autre chose. C’est frustrant parce que je ne me sentais pas forcément moins forte. Je pense pas que ça soit à l’expérience qu’elle m’ait battu, parce que j’ai déjà réussi à la battre [NDRL, lors du Grand slam de Paris 2025], et pourtant j’ai quasiment dix ans de moins qu’elle. Je pense que l’arbitrage n’était pas forcément favorable pour moi et il y a des journées où c’est comme ça, on fait avec. Ça me servira de leçon, quand on perd, on apprend. Et ce n’est que partie remise.
Avec cette médaille européenne, tu confirmes ta place parmi les meilleures mondiales de la catégorie, puisque à l’issue de ce championnat, tu intègres le top 10 des – 57 kg. Cependant, en France, dans ta catégorie, tu es en concurrence avec Sarah Léonie Cysique. Comment est-ce que tu vis cette rivalité ?
Concernant la concurrence en France, alors oui, il y a Sarah Léonie Cysique, mais pas que [NDRL : il y a également Faiza Mokdar, classée 19ᵉ mondiale]. Cette rivalité entre guillemets, je ne la vis pas du tout. Je ne la vis pas du tout parce que je suis très centralisé sur mon projet, sur ce que, moi, je fais et pas sur ce que les autres font. Alors oui, je sais très bien que Sarah Léonie est médaillée olympique, mais ça, c’est sa carrière à elle et sa vie à elle. Moi, pour l’instant, tout est encore à faire et je me focalise vraiment sur ça. J’ai vraiment les crocs et l’envie de plus. Cette première médaille, ce n’est que le début de nouvelles choses qui vont pouvoir m’ouvrir de nouvelles portes. Je vais tout faire pour aller chercher les meilleures médailles et me pousser au plus loin dans mes retranchements.
Tu fais partie de la nouvelle génération, quels sont tes objectifs à court et à long terme ?
C’est vrai que là, je suis encore très jeune, j’ai 22 ans. Cette saison, mon objectif c’était de faire une médaille au championnat d’Europe, et après le début de saison que j’ai fait, mon objectif était de remporter ce championnat. À plus court terme, j’espère décrocher ma sélection aux championnats du monde et, bien évidemment, en m’alignant, je vise la victoire sur ce championnat, car je fais ce sport pour gagner. Et à long terme, j’ai les Jeux de Los Angeles 2028 en ligne de mire, comme beaucoup d’athlètes. Tout le chemin parcouru sert à ça. C’est un marathon qui est lancé, et tout ce qui est pris ne sera plus à prendre, je suis dans cette démarche-là.
