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Emmanuel Macron sur TF1 : entre sagesse présidentielle et ardeur de pré-campagne

Entre mea culpa et attaque à ses futurs adversaires, que retenir de l'entretien présidentiel d'Emmanuel Macron ?

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Emmanuel Macron lors de son interview sur TF1, mercredi 15 décembre. LUDOVIC MARIN/AFP

Mercredi 16 décembre au soir, Emmanuel Macron s’est prêté au jeu de l’entretien présidentiel, quelques mois avant le passage au vote. Présentée par Darius Rochebin et Audrey Crespo-Mara, l’émission « Où va la France ? » a retracé chronologiquement le mandat du Président de la République. De l’Affaire Benalla aux Gilets Jaunes, en passant par la réforme des retraites ou encore la crise sanitaire, le potentiel candidat à sa réélection s’est exprimé sur les différents moments marquants de son quinquennat. 

Un mea culpa et une déclaration d’amour aux Français ?

« Les gens qui réussissent » et ceux « qui ne sont rien », « traverser la rue » pour trouver un travail…De nombreuses sorties tachètent le mandat de l’ancien Ministre de l’Economie. Tout en revenant sur l’absence de contextualisation de ces « petites phrases », le chef de l’Etat a regretté avoir « blessé des gens », avant d’analyser lui-même : « J’ai acquis une chose. C’est qu’on ne fait rien bouger, si on n’est pas pétri d’un respect infini pour chacun ». 

Dès lors, le pré-candidat à sa réélection a joué la carte du sentimental. Dans un exercice de communication souhaitant traduire sa sagesse présidentielle, celui qui se qualifie lui-même d’ « affectif » et d’ « humain », révèle : « Mais quand j’ai été élu, j’aimais la France. Et aujourd’hui, je peux vous dire, je l’aime encore plus follement. Mais j’aime les Françaises et les Français ». 

La meilleure défense, c’est l’attaque

Ne pas perdre de vue l’objectif : celui la campagne présidentielle. Pour ce faire, Emmanuel Macron a répondu à certains de ses futurs adversaires et plus particulièrement à Valérie Pécresse et Eric Zemmour. Pourquoi ce choix ? Ces deux candidats ont vu leur popularité grimpé précipitamment. Suite à son élection au Congrès des Républicains, la Présidente de région a bondi dans les intentions de vote. Selon un sondage Odoxa datant du 10 décembre, la candidate se voyait attribuer 19% d’intentions de vote au premier tour, la qualifiant au second tour. En ce qui concerne ce dernier, le Président de la République et l’ancienne Ministre du budget ferait « quasiment jeu égal » avec 51% pour Emmanuel Macron et 49% pour Valérie Pécresse. 

Ainsi, l’occupant de l’Elysée est revenu sur l’une des propositions phares de la candidate Les Républicains : celle de supprimer nombreux postes de fonctionnaires. Selon lui : « Ceux qui ont fait ça ont ensuite augmenté les impôts comme jamais !  ». Puis, du côté Zemmour, Emmanuel Macron a attaqué implicitement son ambition d’ « immigration zéro » mais aussi la proposition d’interdire les prénoms d’origine étrangère. Sortant une feuille d’un dossier, qui s’avérait être une lettre rédigée et envoyée au Président de la République, par de jeunes élèves, à l’occasion de la panthéonisation de Joséphine Baker, Emmanuel Macron lut les prénoms des élèves qui faisaient office de signatures en fin de lettre : « Guillaume », « Milla », « Kenza »… Des prénoms français.

A-t-il convaincu ?

Un sondage Odoxa pour Le Figaro, publié au lendemain de l’interview, donne des indications en la matière. Première information : très peu de Français ont regardé l’émission. En effet, seulement 9% des citoyens ont vu ou écouté l’interview en entier, et 16% l’ont vu ou écouté en partie. Cependant, 35% des Français ont vu, lu ou entendu des commentaires sur cette interview. Ensuite, à la question « Durant son interview sur TF1, diriez-vous qu’Emmanuel Macron a été convainquant ? », l’ensemble des Français « exposés » à l’entretien, c’est-à-dire faisant partie d’une des trois catégories identifiées plus haut, dresse un bilan négatif à 60%, contre 37% de convaincus. 

Seulement, si l’on regarde de plus près, les chiffres révèlent une toute autre humeur. Parmi les 9% de Français ayant regardé l’entretien en entier, 53% ont été convaincus, contre 42%. Pour ce qui est des Français l’ayant partiellement regardé, le chiffre tombe à 43% mais reste tout de même plus élevé que celui annoncé. Finalement, Emmanuel Macron semblerait avoir convaincu…une part assez infime des Français. 

En attendant l’officialisation de sa candidature, le Chef de l’Etat a déclaré sans étonnement  « D’évidence, j’ai de l’ambition pour le pays au-delà d’avril ». De quoi nous faire attendre…

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