Un discours plutôt tourné vers la gauche
Le président sortant a appuyé son discours sur deux axes principaux. Tout d’abord, il a cherché à défendre son bilan. Il a ensuite tenté de séduire les indécis de gauche, en abordant notamment les thèmes du pouvoir d’achat, de la santé et de l’éducation. Concernant l’éducation, il a déclaré vouloir « corriger les inégalités à la racine ». De même dans le domaine de la santé, il est allé jusqu’à reprendre le slogan du parti de Philippe Poutou, le candidat anticapitaliste, en déclarant que « nos vies, leurs vies valent plus que tous les profits », en prenant exemple sur le scandale des EHPAD Orpea.
De même, le candidat a enjoint « tous ceux de la sociale-démocratie au gaullisme en passant par les écologistes » à le rejoindre.
Un appel au combat
Devant un parterre de politiques, notamment des membres du gouvernement actuel, comme Jean Castex, ou anciens avec la présence d’Edouard Philippe ou enfin, les nouvelles « conquêtes » de LR, comme Eric Woerth ou Hubert Falco, le président-candidat aura parlé pendant plus de deux heures.
Néanmoins, pendant une heure et demie, Emmanuel Macron se sera surtout attelé à défendre son bilan, ce qui, devant une salle acquise à sa cause, peut surprendre. Il aura donc fallu attendre la fin de son discours pour à la fois avoir les propositions majeures s’il venait à être réélu, mais également à véritablement se comporter comme candidat, en se montrant offensif envers son principal adversaire, à savoir l’extrême droite. Il aura également exhorté ses militants à ne pas « croire les sondages et les commentateurs qui seraient formels et disent que l’élection est déjà jouée, que tout va bien se passer ». Il a notamment pris l’exemple du Brexit ou de sa propre victoire en 2017, en mettant en avant que les résultats de nombreuses élections paraissaient « improbables ».
Cet appel à ces militants aura été conclu par un appel quasiment militaire « à la mobilisation générale ».
Des attaques frontales et marquées envers l’extrême droite
Ces attaques envers ses principaux adversaires auront été fondées principalement sur l’âge de départ à la retraite et sur la situation actuelle en Russie. Il a donc exhorté l’audience à ne pas croire « ceux qui vous disent que l’on peut faire la retraite à 60 ou 62 ans et que tout ira bien », assumant sa volonté de faire reculer l’âge de la retraite à 65 ans et qu’il « faudra travailler plus ». De même, concernant la guerre en Ukraine, il a affirmé ne pas être de « ceux qui attisent les peurs et recherchent des boucs émissaires ».
En fin de discours, Emmanuel Macron a concentré ses attaques sur Marine Le Pen et Eric Zemmour. Pour ce dernier, il estime que « le danger extrémiste est d’autant plus grand que depuis plusieurs années la haine, les vérités alternatives se sont banalisées dans le débat public. Nous nous sommes habitués à voir défiler sur les plateaux de télévision des auteurs racistes ». En ce qui concerne Marine Le Pen, il a fustigé « les candidats [se disant] patriotes tout en voyant leur parti et leurs idées financés à l’étranger ».
Les militants présents semblent être sortis regonflés à bloc au moment d’attaquer la dernière semaine de campagne avant le premier tour. Néanmoins, comme Emmanuel Macron l’expliquait en début de campagne, la foule présente en meetings est généralement acquise à la cause du candidat. A n’en pas douter, cela était le cas pour ce rassemblement à Nanterre. Reste donc à savoir si ce meeting aura convaincu quelques indécis de voter pour le président sortant dès le premier tour…