Ce dimanche 19 janvier ont eu lieu des élections législatives partielles dans la 1ère circonscription de l’Isère. C’est la candidate du parti Renaissance, Camille Gaillard-Minier, qui a remporté le second tour face à Lyes Louffok, candidat du Nouveau Front Populaire.
Pourquoi une élection législative “partielle” ?
“ […] les députés dont le siège devient vacant pour toute autre cause que l’annulation de l’élection, la démission d’office prononcée par le Conseil constitutionnel en application des articles LO 136-1 ou LO 136-4, la démission intervenue pour tout autre motif qu’une incompatibilité prévue aux articles LO 137, LO 137-1, LO 141 ou LO 141-1 ou la déchéance constatée par le Conseil constitutionnel en application de l’article LO 136 sont remplacés jusqu’au renouvellement de l’Assemblée nationale par les personnes élues en même temps qu’eux à cet effet”. selon l’article “LO176” du code électoral.
En d’autres termes, une élection législative partielle se déroule dans une circonscription pour remplacer un député démissionnaire ou dont le siège est devenu vacant pour diverses raisons. Ce processus est essentiel pour continuer à garantir une représentation après le départ d’un député.
Cette élection fait suite à la démission du député Hugo Prévost du Nouveau Front Populaire. Il avait été exclu du groupe parlementaire La France Insoumise après des accusations de violences sexuelles et a plus tard annoncé sa démission.
Un premier tour très disputé
Le premier tour de cette élection a rassemblé 11 candidats, tandis que l’élection de juin dernier dans cette circonscription n’en avait réuni que 5. Ces candidats étaient Lyes Louffok (NFP), Camille Gaillard-Minier (Renaissance), Nathalie Béranger (LR), Alexandre Lacroix (RN), Hervé Gerbi (Divers-centre), Gaëlle Offranc-Piret (Equinoxe), Rémi Adam (Lutte Ouvrière), Baptiste Anglade (NPA), François-Marie Périer (Indépendant), Martine Jarry (Parti des travailleurs) et Mathieu Le Morzellec.
Si le nombre de candidats a doublé, le taux de participation a drastiquement chuté. On comptait environ 75% de votants inscrits sur les listes électorales en juin, et seulement 35,69% qui sont allés voter au premier tour. Cette faible mobilisation a favorisé la participation des milieux les plus militants.
Le second tour
La participation au second tour s’élevait à 43,30%. Le second tour a opposé Lyes Louffok qui avait remporté environ 40% des voix au premier tour à Camille Gaillard-Minier. Il était arrivé premier au premier tour et avait basé sa campagne sur la défense des droits de l’enfant. Malgré le soutien qui lui a été donné par la gauche, il n’a remporté que 35% des voix au second tour. La gauche, et plus précisément le NFP – LFI, a donc perdu une place à l’Assemblée Nationale au profit des macronistes.
La candidate Renaissance remporte le second tour avec 64,28% des voix. Contrairement à son adversaire, elle a pu avoir des votes allant du centre à l’extrême-droite. Nathalie Béranger (LR) et Alexandre Lacroix (RN) avaient par exemple appelés leurs électeurs à voter pour elle au second tour.
“Deux élections partielles, deux succès pour les candidats que nous soutenons, deux victoires face aux agents du chaos : en décembre face au RN dans les Ardennes, aujourd’hui face à LFI dans l’Isère !” a déclaré Gabriel Attal, le chef de file Renaissance sur X directement après sa victoire.
Un tournant pour la circonscription de l’Isère ?
Le soutien explicite de Nathalie Béranger (LR) et d’Alexandre Lacroix (RN) à la candidate Renaissance a contribué à capter les voix de la droite traditionnelle et de l’extrême-droite. Les électeurs ont préféré une candidate plus modérée à un représentant d’une gauche plus radicale.
Cette élection pourrait préfigurer un affaiblissement durable de la gauche dans ce territoire et renforcer la place de Renaissance en tant que force politique capable de rivaliser dans des bastions historiquement adverses. Elle pourrait également être perçue comme un test pour mesurer l’impact de la politique nationale dans des élections locales.
L’élection d’une “sociale-démocrate”
“Dans les prochains jours, je m’inscrirai dans la démarche de dialogue parlementaire qui permettra de proposer un budget qui réponde aux préoccupations et aux urgences exprimées par les Françaises et les Français : le pouvoir d’achat, l’accès aux soins de qualité pour tous, la sécurité et la dynamique de l’emploi. Mon action prendra en compte l’urgence du lien social”, a-t-elle déclaré dans sa première prise de parole.
Elle a affirmé qu’elle fait partie de la famille politique sociale-démocrate et qu’elle souhaite se concentrer sur la santé, l’économie et la sécurité publique. Elle s’engage à porter la question de la protection de l’enfance à l’Assemblée et à mettre “l’humain au cœur de toute l’action publique”.