Dans un discours marquant, le chef du gouvernement a identifié trois défis majeurs pour la France : faire face à l’urgence, garantir la stabilité et refonder l’action publique. Il a insisté sur la nécessité de « se ressaisir », « se réconcilier » et d’agir sans tarder face aux nombreux enjeux auxquels le pays est confronté.
La question des retraites remise sur la table
François Bayrou a évoqué le dossier sensible de la réforme des retraites. Il ne compte pas la suspendre mais veut « remettre ce sujet en chantier avec les partenaires sociaux pour un temps bref » afin de trouver un compromis. Il a aussi alerté sur l’endettement de la France, qu’il juge à un niveau critique, rappelant que l’État emprunte chaque année « 40 à 45 milliards d’euros ». Il veut réduire cette dépendance et trouver des solutions au plus vite.
Un souhait de réconciliation
Le premier ministre souhaite mieux reconnaître le principe de pluralisme politique. Il propose une « Banque de la démocratie » pour financer les partis à travers un organisme public sous contrôle parlementaire. Il plaide aussi pour un débat sur la proportionnelle et le non cumul des mandats afin que « chacun trouve une place au sein de la représentation nationale, à proportion des votes reçus ». Il estime aussi que la bureaucratie freine le pays et veut la simplifier. Avec « France Expérimentation« , il compte donner plus de latitude aux acteurs locaux pour alléger les procédures. Une nouveauté : l’administration remplira les documents, et les usagers n’auront plus qu’à les vérifier.
Immigration, écologie et éducation
Sur l’immigration, Bayrou pointe un problème majeur : « 93 % des obligations de quitter le territoire (OQTF) ne sont pas exécutées ». Il veut renforcer la coordination entre les services de l’État, réactiver le compte interministériel du contrôle de l’immigration et appliquer le Pacte européen Migration et Asile. Il prévoit aussi de relancer l’aide au développement en 2026 pour agir sur les causes des migrations.
Côté écologie, il affirme que ce n’est « pas le problème, mais la solution ». Il veut finaliser la Stratégie nationale bas carbone, développer l’énergie décarbonée avec le nucléaire et la géothermie, et organiser une grande conférence nationale sur l’eau. Il souhaite aussi accélérer la transition vers des mobilités plus propres, avec un soutien au Plan vélo et à l’hydrogène.
Sur l’éducation, il dresse un constat sévère : « Le plus grand de nos échecs. » Il propose une « pause numérique » pour limiter les écrans chez les enfants et promouvoir la lecture. Il critique aussi le stress causé par Parcoursup et veut améliorer son fonctionnement.
Enfin, il évoque l’Outre-mer. Le plan « Mayotte debout », présenté en décembre, sera appliqué rapidement. Il invite aussi les forces politiques néo-calédoniennes à Matignon pour discuter des tensions locales. Il veut mettre en place un plan de développement et de financement pour chaque territoire d’outre-mer via un nouveau Comité interministériel des Outre-mer.
Bayrou a également abordé d’autres thématiques essentielles telles que la culture, le sport, l’agriculture et le handicap. Ce discours, dense et porteur d’annonces, illustre sa vision ambitieuse et son engagement pour l’avenir du pays.