À l’âge de 20 ans, vous soutenez l’action de José Bové contre le projet d’installation du McDonald’s de Millau. Comment en êtes-vous arrivée à vouloir devenir une militante aussi jeune ?
Disons que j’étais très enthousiasmée par tout ce qui se passait, que ce soit par les manifestations comme les mobilisations. Au collège et au lycée, j’étais également déléguée de classe ce qui m’a mis un peu en position de porte-parole de mes camarades. Au lycée, nous avions mené une campagne contre la présence d’un représentant du Front National (NDLR : de nos jours le Rassemblement National ) au sein de celui-ci suite a un accord électoral entre la droite et l’extrême droite précédant les élections régionales. ( NDLR : Danièle Obono fait référence aux élections régionales de 1998 en région Languedoc-Roussillon remportées par l’Union pour la Démocratie Française ( UDF ) grâce aux voix du Front National. )
Ceci m’a donc donné le goût de la mobilisation, de l’organisation. Quand il y a eu les mobilisations de soutien à José Bové au moment où il avait son procès, j’ai pu rencontrer pleins de militants. Lors de mon arrivée à Paris pour mon entrée en faculté, j’ai continué à évoluer dans ce milieu.
Suite à cette action, vous rejoignez la Ligue Communiste Révolutionnaire fondée par Alain Krivine et vous continuez votre engagement au sein du Nouveau Parti Anticapitaliste qui lui succède en 2009. Pourquoi avoir choisi la gauche révolutionnaire plutôt qu’Europe Écologie Les Verts ?
Tout simplement parce que ce sont les militants que j’ai rencontrés. Au départ, je militais dans un petit groupe d’extrême gauche car je les avais aussi rencontrés dans le cadre du mouvement altermondialiste, justement dans la lignée des rassemblements de soutien à José Bové, à Millau. Donc c’est toute cette génération là, inspirée par les mobilisations à Seattle aux Etats-Unis et liée à l’émergence d’ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne), une association altermondialiste, que j’ai eu l’occasion de rencontrer. Ils m’ont fait découvrir le marxisme qui m’a beaucoup intéressée par ailleurs et c’est comme cela que j’en suis arrivée à la politique, à la fois par les mouvements de masse altermondialistes et par des groupes d’extrême gauche trotskystes.
À partir de 2002, c’est le moment où Jean-Marie Le Pen arrive au second tour de l’élection présidentielle face à Jacques Chirac mais aussi le marqueur d’une prise de conscience de l’audience qui pouvait exister pour l’extrême gauche. En effet, dans le même temps, la candidature d’Olivier Besancenot et d’Arlette Laguiller (NDLR : candidat pour la LCR et candidate pour Luttes Ouvrières) fait un score notable à l’époque. C’est donc cet ensemble d’éléments qui m’a amenée à me rapprocher de la LCR, puis finalement à la rejoindre un an plus tard. Je souhaitais aussi rentrer dans un processus de débats, de force de la gauche radicale.
Tous les débats qu’il y a eu ensuite autour du « non » au TCE (Traité Constitutionnel Européen). Ce sont des débats d’un autre siècle, je le sais ( dis-t-elle en rigolant ) et c’est aussi un peu l’histoire de la gauche radicale de la fin du XXème siècle et du début du XXIème siècle. Ce sont ces éléments et cette histoire qui m’ont réellement donné envie de m’engager en politique au niveau national, de pouvoir participer aux enjeux électoraux, gouvernementaux mais aussi l’envie de construire des programmes pour changer le monde.
Pouvez-vous nous parler du Front de Gauche ? Quelle expérience politique en tirez-vous ?
Disons que le Front de Gauche s’est construit dans la continuité de ces débats au sein de la gauche radicale. Il n’a pas simplement impacté l’extrême gauche mais aussi le Parti Communiste Français (PCF) et la gauche du Parti Socialiste (PS). Il se caractérise notamment par le fait que Jean-Luc Mélenchon quitte le PS pour faire une alliance avec le PCF ainsi que par le fait qu’il y ait des courants de l’extrême gauche qui rejoignent cette alliance-là. C’est ainsi qu’ils décident de nommer cette alliance le Front de Gauche. Selon moi, c’est la première concrétisation de ces processus de convergence et d’unité. C’est pour cela que j’ai décidé de rejoindre le Front de Gauche et que j’ai quitté le NPA car ils ont refusé d’intégrer ce processus.
L’expérience du Front de Gauche, c’est aussi la première campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2012, qui arrive à obtenir 11 % des suffrages et qui donne une première base à cette stratégie de rupture. La forme Front de Gauche n’a pas subsisté car il y avait justement des désaccords de stratégies avec le PCF, notamment dans sa relation avec le PS. Cela reste cependant une première expérience et c’est d’ailleurs à partir du programme du Front de Gauche, qui rassemblait déjà l’expérience du mouvement social et de l’histoire de la gauche qu’on a aussi construit la dynamique de la France Insoumise en 2017. Je pense que c’est la première expression politique de notre camp social, en rupture avec le néolibéralisme mais aussi avec l’orientation sociale libérale du Parti Socialiste.
Vous décidez ensuite de vous engager au sein de la France Insoumise en 2016, n’est-ce pas ?
Votre information est juste. C’est en 2017 qu’a lieu la campagne présidentielle mais j’ai bien rejoint la France Insoumise à ce moment-là, en 2016, quand Jean-Luc Mélenchon a présenté sa candidature. Je vois aussi mon engagement au sein de la France Insoumise comme une manière de dépasser les limites et l’impasse dans laquelle se situait le Front de Gauche, en marquant une vraie rupture avec le quinquennat de François Hollande et en essayant aussi d’aller au-delà des appareils traditionnels. En effet, la France Insoumise est un mouvement qui s’est beaucoup appuyé sur l’implication individuelle. Il y avait aussi des sensibilités politiques, des groupes politiques mais nous nous sommes basés sur l’implication citoyenne. On a développé une infrastructure numérique très novatrice qui a révolutionné la manière de faire de la politique je crois. C’est donc aussi sur ces bases-là que 2022 existe.
Doit-on en traduire que vous êtes devenue plus modérée dans vos opinions suite à votre engagement au sein de la France Insoumise ?
Je ne sais pas. Peut-être que certains considéreront que je suis devenue plus modérée ou que je me suis « droitisée ». Ce dont je suis convaincue, c’est la nécessité de changer les choses ici et maintenant. Pour cela, on doit le faire en convaincant une majorité. Personnellement, je me considère toujours comme révolutionnaire car je pense qu’il faut changer le système. L’expérience que j’ai acquise et qui provient à la fois des mouvements sociaux de masse comme le mouvement altermondialiste par exemple, mais aussi celle de 2005 avec la victoire contre le Traité Constitutionnel Européen avec une campagne sur des bases de gauche, me montre qu’on peut convaincre une majorité. C’est une question de stratégie selon moi. Donc la question que je me pose est : « Quelle est la stratégie, aujourd’hui, pour changer le monde ? »
Je pense qu’on a plus de chance d’y parvenir à plusieurs et non seul dans son coin ! Je ne crois pas à l’idée d’une minorité agissante et éclairée. Je pense qu’il faut avoir les idées claires, ça c’est sûr. Ainsi, pour moi, la lecture en terme de classes, d’intersections… ce genre de choses sont vraiment très importantes. Le marxisme est une base pour comprendre tout cela, selon ma conviction personnelle.
Ensuite, concernant la stratégie pour agir, je crois qu’elle doit s’adresser à la majorité et donc s’inscrire dans un processus démocratique. Après, bien sûr que j’en connais les limites.
Le programme, depuis le Front de Gauche jusqu’à aujourd’hui, n’est pas un programme de révolutionnaires socialistes. Et d’ailleurs je tiens à préciser qu’ il n’y en a jamais véritablement eu, même dans l’histoire de l’extrême gauche. À l’époque, c’est un programme que l’on qualifiait en se basant sur les propos de Trotsky qui parlait de « programme de transition » tout en sachant que ce n’était pas un programme révolutionnaire socialiste. Nous la qualifions ainsi car nous proposions, dans le monde ici et maintenant, des mesures d’urgence mêlées à des mesures de transitions. Je pense que nous sommes dans cette esprit-là, sauf qu’aujourd’hui, pour obtenir ne serait-ce que des mesures d’urgence qui ne changent pas fondamentalement le fonctionnement du système mais améliorent la vie des gens, cela constitue un niveau de confrontation et de remise en cause qui est important. Dans ce processus-là, ensuite, tout devient possible et notamment que cela aille plus loin et c’est ce que l’on évoque avec la question de la constituante. Une fois que l’auto-organisation, les dynamiques citoyennes de salariés se mettent en œuvre, cela va plus loin. Mon espoir est que, bien sûr, tout cela dépasse ce que l’on a pu imaginer dans le programme en terme de processus.
Vous êtes élue députée de la 17ème circonscription de Paris lors des législatives de 2017. Comment définiriez-vous la fonction de député ? Quelle est son apport au quotidien ?
C’est tout d’abord une responsabilité importante. Notamment en terme de représentation car je pense que notre groupe est un exemple de diversité sociologique, économique. Nous avons tous des parcours très différents. Nous représentons aussi une partie de la population qui était peu représentée à l’Assemblée. Je crois, ensuite, qu’il y a un second enjeu qui se situe dans le fait que nous sommes un groupe minoritaire d’opposition. Pour nous, être députés, ce n’était pas simplement être à l’Assemblée mais aussi être dans l’Assemblée pour faire entendre les voix qui n’étaient pas entendues et s’opposer aux politiques du gouvernement et de sa majorité. L’expérience est quand même difficile parce qu’on était 17 député(e)s face à 577 député(e)s. Cette fonction reste cependant très instructive car elle permet de comprendre le fonctionnement d’une institution comme l’Assemblée Nationale, de voir comment on fait des lois. J’ai beaucoup appris sur des sujets de fond et j’ai surtout acquis la conviction que c’était possible et nécessaire de changer les choses. On a pu mettre en œuvre une partie de notre programme dans des propositions d’amendements, de textes etc.
Cela m’a donc confortée dans mon analyse politique et a consolidé les idées que nous développons dans le programme.
Cependant, les limites de la fonction sont les limites du régime actuel de la Vème République. On s’est rendu compte que nous avions peu de pouvoir, d’autant plus quand on est dans la minorité ! Mais même lorsque nous sommes dans la majorité, malheureusement, on constate que l’exécutif fait les lois et en propose une majorité. En effet, les lois ne proviennent pas de l’initiative parlementaire mais des propositions de lois et cela est regrettable.
Nous nous sommes fait plier sur tous les textes y compris car il y a une très grosse majorité issue d’un processus qui donne d’autant plus de marge de manœuvre à la majorité sortante présidentielle.
Vous êtes vice-présidente du groupe d’études sur les discriminations et LGBTQI-phobies dans le monde au sein de l’Assemblée Nationale. En quoi cela consiste ? Quelle est votre réflexion sur le sujet à l’échelle de la France ?
Tout d’abord, je dirais que l’essentiel du travail de ce groupe a été mené par mon collègue Bastien Lachaud (NDLR: député La France Insoumise de la 6ème circonscription de la Seine-Saint-Denis). Les groupes d’études ont permis de faire des auditions, de proposer des amendements ou des propositions de loi dans un cadre trans-partisans. C’est ce point-là justement qui est intéressant, on part du sujet et tous les députés qui souhaitent y participer le peuvent. Cela était intéressant pour moi d’en faire partie. Sur les questions des lgbtqi-phobies, nous avons pu mener des auditions avec des migrants et migrantes égyptiens ou qui ont migré de leur pays d’origine à cause de leur orientation sexuelle. Nous avons aussi pu mener des auditions sur la question de l’éducation sexuelle restrictive par exemple pour voir, faire le bilan des manques et de pouvoir formuler des propositions voire interpeller le gouvernement aussi. Ceci est concrètement le type de travail que nous menons sur ce sujet-là en particulier. Nous avons aussi constaté que sur la question des discriminations et en particulier celles-ci, il y avait un réel besoin de construire un rapport de force sur des textes comme celui qui a ouvert la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes même si le texte ne va pas encore assez loin selon moi. Sur ce type de débats qui sont plus généraux, les groupes d’études ont permis de préparer ce travail là, d’échanger et puis d’essayer de faire avancer les choses de manière trans-partisane.
En 2018, vous vous êtes opposée à la loi asile et immigration. Quel est votre opinion sur le traitement réservé aux immigrés en France ? Avez-vous constaté des changements depuis votre arrivée en France ?
(NDLR: Danièle Obono est arrivée du Gabon au moment de son entrée en sixième qu’elle effectue dans un collège à Montpellier)
Je pense que oui, on a malheureusement une répression accrue et une instrumentalisation de ce débat à des fins politiciennes. Ce mandat a été dans la continuité des précédents et dont on voit, d’ailleurs, le cynisme aujourd’hui. Heureusement que les réfugiés ukrainiens et ukrainiennes sont accueillis mais cela montre que ce n’est pas une question de possibilités ou de capacités , c’est une question de choix politique. Cela montre donc toute l’hypocrisie des politiques mises en œuvre et qui avaient pour prétention de dire que nous n’étions pas en capacité d’accueillir les réfugiés alors que c’est plutôt le fait d’un réel choix politique de ne pas vouloir les prendre en charge. Malheureusement, il y a 5 ans, j’étais à la Commission des Lois et c’est nous qui avons préparé ces textes-là. Aujourd’hui, nous sommes interpellés par des associations au quotidien. Dans mon cas, au niveau de ma circonscription qui comprend les XVIIIème et XIXème arrondissements de Paris, il y a eu des campements de migrants et beaucoup de solidarité envers eux mais on ne peut que constater les effets désastreux de ces politiques de répressions, de précarisations des personnes migrantes.
Je tiens également à dire que nous violons nos propres engagements, notamment en matière de droit d’asile. Le droit d’asile n’est pas un élément politique mais une convention internationale à laquelle la France à souscrite et elle la bafoue à chaque fois qu’elle refuse le droit d’asile par tel ou tel prétexte.
Vous avez également été victime de racisme durant votre mandat comme Christiane Taubira lorsqu’elle était garde des sceaux. Est-ce difficile, de nos jours, d’être une femme d’origine africaine et députée en France ?
Je pense que c’est, de manière générale, difficile d’être une femme et difficile d’être une femme noire voire racisée dans une société qui est encore parcourue par du racisme, du sexisme et des discriminations. Dans mon cas, être en situation de visibilité et être dans un groupe minoritaire mais particulièrement actif, cela a fait de moi une cible privilégiée pour les racistes, et les sexistes. En même temps, j’étais très exposée donc vulnérable et il est vrai que ces violences sont difficiles à encaisser et à subir mais je me trouve dans une position privilégiée qui me permet de répondre, de me défendre, de porter plainte, obtenir justice même si c’est un droit et que cela ne devrait pas être un privilège. (NDLR : Danièle Obono fait référence à son procès contre le journal Valeurs Actuelles en 2020. L’hebdomadaire l’avait dépeinte en esclave dans une fiction intitulée « Obono l’Africaine ». Elle a remporté son procès contre le magazine.)
De là où l’on est, on voit ce qui se passe au quotidien et cela amplifie les choses également. Que cela soit en termes de racisme, de discriminations, de plafond de verre, les micro-agressions, les violences symboliques et cela s’exemplifie par des individus mais cela reste une réalité de masse malheureusement.
Vous avez eu parfois des opinions divergentes avec vos camarades de La France Insoumise, notamment sur la question des ateliers en « non-mixité » auxquels vous êtes favorables. Qu’avez vous pensez de la réaction du parti à propos de ce sujet ?
Concernant cette question, je pense que tout le monde a appris car nous sommes aussi un mouvement constitué de pleins de sensibilités différentes. D’ailleurs, pour moi, ce n’est pas une originalité de ma part parce que la question de la non-mixité est pour moi symbole d’une histoire mais aussi une question portée par les mouvements féministes et LGBTQI+. Je crois que cela a plus été un processus d’apprentissage, de confrontations et surtout que cela nous a permis d’aborder ces questions là au sein de notre mouvement. Le problème est que cette question a été posée de manière instrumentalisée par les médias, par la droite et par les réactionnaires. Au final, je pense que Jean-Luc Mélenchon est très à l’aise pour expliquer de quoi il s’agit. Il s’agit simplement de personnes, de femmes notamment victimes de violences qui vont vouloir se réunir entre elles pour discuter pour que la parole se libère plus facilement. La vrai question de fond est celle de la libération de la parole et comment celle-ci s’opère. Je pense que cela a été très violent d’être attaquée là-dessus et je tiens à souligner que je n’étais pas la seule personnalité femme et femme racisée à l’avoir été.
Je retiens que nous avons eu un réel travail collectif sur ces thématiques, que l’on a pu s’expliquer, comprendre et trouver comment on peut y répondre de manière assez solidaire. Même si l’idée n’était pas de convaincre, nous voulions être dans le respect et ne pas en faire un élément de disqualification car cela aurait été vraiment réactionnaire venant de notre part. Ces réunions en « non-mixité » sont une réalité et ont pour origine un héritage laissé par le mouvement de personnes concernées. On peut ne pas être d’accord, cependant ma position là-dessus est celle-ci.
Vous êtes intervenue dans le cadre d’une réunion publique à l’Université Paris VIII, à Saint-Denis, sur la question des quartiers populaires. Pourriez-vous nous en dire un mot ?
Cette réunion publique s’inscrit dans le cadre de la campagne de Jean-Luc Mélenchon et de l’Union Populaire. Nous avons été invités par les militants de Saint-Denis au sein de cette faculté. C’était très instructif de pouvoir la réaliser dans ce lieu car il porte une symbolique forte. L’Université Paris VIII est un lieu de recherche et d’enseignement, située dans une ville populaire, composée d’une diversité de parcours et de trajectoires extrêmement riches. C’est un lieu de savoirs, de connaissances qui s’inscrit dans une ville où, effectivement, la population et les habitants sont victimes de manque d’accès aux droits, aux services publiques de discriminations. Cependant, les habitants ont toujours su faire preuve de résistance, d’auto-organisation bien que politiquement, leur parole ne soit pas entendue et ne soit pas traduite en actes concrets. Notre objectif est d’inverser la vapeur car c’est aux catégories populaires qu’on s’adresse. C’est là qu’on pense que se trouve la force pour faire basculer cette élection. C’est un message qu’on veut porter haut et fort, un message de mobilisation des quartiers populaires. De nos jours, un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon a été publié par des associations de militants des quartiers populaires dont le MIB qui est un mouvement historique. (NDLR : Le Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB) est une organisation française fondée en 1995. Il dénonce le racisme institutionnel dont sont victimes les immigrés, en particulier les violences policières.)
Ceci est une victoire politique car cela montre que ce que l’on défend, ce que l’on dit, ce n’est simplement la figure de Jean-Luc Mélenchon qui parle aux personnes concernées mais aussi son programme.
Pour clore cette interview, quel message voudriez-vous délivrer à la jeunesse et quel est votre opinion sur les initiatives comme CSactu de proposer un journal pour les jeunes fait par des jeunes ?
Le message c’est qu’il faut s’y mettre parce que si tout le monde s’y met, tout peut changer.
Que c’est non seulement le présent, mais l’avenir qui se joue ce 10 avril. Il faut développer partout des espaces de débats, de discussions. Ainsi, le type de médias que vous représentez sont extrêmement importants d’abord pour l’expression et avoir des espaces de débats, mais aussi pour participer au débat politique. Je pense que beaucoup de choses vont se jouer. Il faut que la jeunesse se mobilise. Elle est beaucoup dans les luttes, pleins de luttes différentes qu’elles soient écologistes, en faveur de l’égalité des droits, contre la précarité. Pour que les revendications de ces luttes se traduisent dans la vie et changent la vie, il faut aller voter ce 10 avril et ce 24 avril. C’est le message que je souhaite vous délivrer. Emparez-vous du pouvoir, du pouvoir de ce bulletin de vote, car il est incomparable et peut tout changer !