Mais que se passe-t-il au Liban ? Une série de braquage aux quatre coins du pays
La situation économique du Liban est très instable depuis 2019. Selon une étude de la banque mondiale, l’inflation libanaise a grimpé de près de 150%. La situation est comparable aux histoires durant l’entre-deux-guerres où les Allemands sortaient avec des brouettes de billets. Les prix augmentent du jour au lendemain. Selon un article de TF1 info datant du 31 juillet, 80% de la population libanaise est considérée sous le seuil de pauvreté de l’ONU. De plus, les services publics sont quasiment inexistants. On comprend bien que la situation devient intenable, mais pourquoi braquer une banque ? Quand la crise tombe en 2019, toutes les épargnes et les investissements réalisés au Liban par les libanais disparaissent. Il s’agit en réalité, d’un braquage dans le but de récupérer la somme de l’épargne qui a été perdu. Souvent, la somme récupérée reste partielle. Lors des braquages précédents, les braqueurs disposaient d’armes à feu contrairement au sit-in de la députée.
Qui est Cynthia Zarazir ?
Cynthia Zarazir est élue députée de Beyrouth suite aux législatives de mai. Elle fait partie du parti indépendantiste et réformateur. La députée vient à la base du parti orange. Il s’agit du parti de Michel Aoun, représenté par la couleur orange – chaque parti libanais dispose de couleurs qui le représentent. Le journal Lorient le jour rapporte la rupture entre les aounistes et Cynthia Zarazir quand elle a 24 ans. En 2016, elle est l’une des rares à défendre la venue de réfugiés syriens, la défense de la qualité de vie des prisonniers et la défense des homosexuels. En octobre 2019, elle se montre en tant que fervente partisane de la « révolution populaire » qui traverse le pays.
Entre admiration et détestation, la députée ne laisse pas indifférente
Cynthia Zarazir réalise une manifestation non-violente au sein de la banque de Byblos à Antélias au Liban. Elle arrive avec deux avocats et un groupe de soutien à l’intérieur de la banque. Elle explique son geste par la nécessité de récupérer l’argent bloqué sur son compte épargne afin de payer une opération chirurgicale non prise en charge par son assurance maladie. Elle repart finalement avec 8 500 dollars qui est la somme initiale demandée. Les opposants de la députée dénoncent un coup de communication, comme le dit une internaute : « le directeur de la banque lui a proposé d’avoir son argent sans faire de scandale. Elle a préféré en parler tout haut pendant des heures dans sa banque ». Ces soutiens affirment qu’elle est venue en simple citoyenne libanaise et que ce geste est synonyme de la même inquiétude que celle de la population. Les réseaux sociaux notamment au Liban, restent très divisés sur la question. De nombreux médias libanais commentent le geste de la députée. Mais cette manifestation connaît également un écho en France avec des journaux comme Libération et Ouest-France qui portent une analyse basée sur la situation économique du pays et des braquages devenus réguliers.
Ce geste de la députée n’a pas laissé d’indifférence, entre passion et haine. La situation du pays reste néanmoins dramatique. On ne sait pas encore ce que la signature historique entre le Liban et Israël sur les frontières maritimes va apporter comme points positifs ou négatifs au pays du cèdre.