Le nouveau format, proposé par le directeur général de World Athletics, Jon Ridgeon, pourrait voir les athlètes sauter depuis une zone de décollage, plutôt que depuis une planche de décollage, supprimant ainsi les sauts erronés. Cela signifierait donc que les sauts sont mesurés depuis le moment où un athlète décolle jusqu’à son point d’atterrissage dans le sable. L’un des problèmes majeurs est que chaque saut sera plus loin. En effet, l’épreuve est présente aux Jeux olympiques depuis 1896 (et 1948 pour les femmes) et les vétérans n’aimeraient pas que leurs records soient battus de cette façon. Aux Championnats du monde de l’année dernière à Budapest, un tiers de tous les sauts disputés ont finalement été jugés comme des fautes. Cela était principalement dû à la règle mise en œuvre en 2023 selon laquelle ils placent un laser sur le bord du plateau et si quelque chose est détecté, cela sera considéré comme une faute.
Une modification pour les J-O de Paris ?
Ce projet ne devrait pas influencer les athlètes se préparent pour l’épreuve de saut en longueur pour cet été. En effet, Jon Ridgeon, le directeur général de World Athletics a annoncé que « cette réforme ne devrait pas être utilisée en compétition avant 2026. On veut la tester pendant les deux ans à venir ». Autrement dit, les Jeux Olympiques de Paris seront épargnés par cette modification. Mais les sauteurs en longueur vont devoir rapidement revoir leurs entraînements si la décision est prise de changer la règle de la planche d’appel.
Une mesure qui fait débat
De nombreuses personnalités ont exprimé leur mécontentement au sujet de ce projet. Parmi elles, se trouve Car Lewis, un célèbre athlète américain. Il a notamment remporté dix médailles olympiques dont neuf en or, ainsi que dix médailles aux championnats du monde d’athlétisme dont huit en or. Lewis est un excellent sprinter et un sauteur qui a marqué durablement sa discipline.
“Vous êtes censé attendre le 1er avril pour les blagues du poisson d’avril », s’est exprimé Carl Lewis sur X. Le titulaire de quatre médailles d’or olympiques au saut en longueur entre 1984 et 1996 a même déclaré que « le saut en longueur est l’épreuve la plus difficile en athlétisme ». Il considère que le taux d’échec important lors de cette épreuve ne devrait pas être perçu comme quelque chose de négatif. De plus, la difficulté de cette épreuve contribue à la beauté de l’athlétisme et la changer éliminerait simplement la compétence la plus difficile de l’événement. “Agrandissez simplement le panier pour les lancers francs, car beaucoup de gens les manquent”, a déclaré Lewis ironiquement. La sauteuse en longueur britannique Jazmin Sawyers, championne d’Europe en salle en titre, a déclaré sur son compte instagram qu’elle n’était pas favorable à la proposition. S’exprimant également sur son compte instagram, la championne du monde serbe en titre, Ivana Španović, a déclaré que le passage à une zone de décollage supprimerait “l’authenticité” de l’événement.
Mais tout le monde n’est pas contre cette idée. L’ancien coureur de fond britannique Tim Hutchings, aujourd’hui animateur, a déclaré que la proposition est une avancée qui devrait « attirer/fidéliser davantage de fans ».