Funérailles d’Ismaïl Haniyeh au sein du monde arabe
Assassiné mercredi à Téhéran, Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas, a été enterré dans un cimetière près de Doha. Des milliers de fidèles ont rendu hommage à la capitale qatarienne où il vivait en exil. L’Iran, le Hamas et le Hezbollah, jurant de se venger, ont accusé Israël d’être à l’origine de l’assassinat. Cet incident intervient après une frappe israélienne ayant tué le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, près de Beyrouth, et pourrait engendrer une crainte d’escalade du conflit au Moyen-Orient.
De plus, des milliers de Marocains sont descendus dans le centre de Rabat samedi pour soutenir le peuple palestinien et dénoncer la normalisation avec Israël, brandissant des portraits du chef du Hamas. « Ismaïl Haniyeh était un leader de la Palestine, c’est un symbole qui nous pousse à manifester », a déclaré à l’AFP Halima Hilali, une femme de 64 ans. La guerre à Gaza “est une honte pour l’humanité qui ne fait rien”, a-t-elle ajouté.
L’Iran promet une réaction “sévère”
Aux premières heures de la journée, les gardiens de la révolution iranienne ont annoncé la mort d’Ismaïl Haniyeh et ont promis une “réaction violente et douloureuse”.
L’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, a déclaré qu’Israël s’exposait à un “châtiment sévère”, selon les propos rapportés par la télévision publique iranienne. Khamenei a ajouté qu’il était du “devoir” de l’Iran de venger la mort d’Ismaïl Haniyeh, lui qui a le dernier mot en matière de politique étrangère à Téhéran.
Massoud Pezeshkian, président de la république islamique, a affirmé que l’Iran “défendra son intégrité territoriale, sa dignité, son honneur et sa fierté, et fera regretter aux occupants terroristes leur acte lâche”, selon la presse locale, tout en déclarant un deuil national de trois jours.
Les brigades Al Qassam, branche armée du Hamas, ont indiqué dans un communiqué que l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh ferait entrer le conflit “dans une nouvelle dimension” avec des répercussions majeures.
Par ailleurs, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré mercredi soir qu’Israël avait porté “des coups sévères” à ses “ennemis” ces derniers jours, en mentionnant explicitement l’élimination mardi soir du responsable militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, dans la banlieue de Beyrouth. Cependant, au cours de cette allocution, personne n’a fait référence à l’élimination du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh.
Blinken exhorte “toutes les parties” au Moyen-Orient à apaiser les tensions
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé jeudi “toutes les parties” au Moyen-Orient à la désescalade et à parvenir “urgemment” à un cessez-le-feu à Gaza. “En ce qui concerne le Moyen-Orient, la région est actuellement sur la voie de la multiplication des conflits, de la violence, de la souffrance et de l’insécurité. Il est essentiel de rompre ce cycle, et cela commence par un cessez-le-feu sur lequel nous travaillons”, a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors d’une conférence de presse en Mongolie. En outre, il a également ajouté que cela supposait “d’abord que toutes les parties” s’abstiennent “de toute mesure contribuant à une escalade”.
Le chef de l’ONU s’inquiète d’une « dangereuse escalade »
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, s’est alarmé mercredi des attaques ayant frappé Beyrouth et Téhéran, où le chef du Hamas a été tué, et a qualifié ces événements de dangereuse escalade, a déclaré son porte-parole.
“Le secrétaire général estime que les attaques que nous avons vues dans le sud de Beyrouth et à Téhéran représentent une dangereuse escalade à un moment où tous les efforts devraient au contraire mener à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages israéliens, une augmentation massive de l’aide humanitaire pour les Palestiniens à Gaza et un retour au calme au Liban et sur la ligne bleue”, a indiqué Stéphane Dujarric, haut fonctionnaire français, à la presse.
En fin de compte, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira mercredi après-midi en urgence à la demande de l’Iran suite à la mort du chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué mercredi dans une frappe à Téhéran, a annoncé la présidence russe du Conseil. La demande de l’Iran pour cette réunion qui est programmée à 20 heures a été soutenue par la Russie, l’Algérie et la Chine.
La France appelle ses ressortissants à quitter le Liban et l’Iran
En effet, après Londres et Washington, la France appelle ce dimanche 4 août ses ressortissants à quitter le Liban “dès que possible”. “Dans un contexte sécuritaire très volatile, nous appelons à nouveau l’attention des ressortissants français, en particulier ceux de passage, sur le fait que des vols commerciaux directs et avec escales vers la France sont encore disponibles, et nous les invitons à prendre leurs dispositions maintenant pour quitter le Liban dès que possible”, souligne le ministère des Affaires étrangères dans sa fiche conseils aux voyageurs pour le Liban.
“J’ai très très peur, je vais me préparer à partir. J’ai peur de ne pas pouvoir quitter ce pays et de mourir ici”, déclare à Beyrouth, Yana Abdelrida, une étudiante de 23 ans.
Signe de l’inquiétude croissante, plusieurs compagnies aériennes ont donc suspendu leurs liaisons avec l’aéroport de Beyrouth, dont l’allemande Lufthansa jusqu’au 12 août. Air France et Transavia ont prolongé cette mesure jusqu’à mardi inclus, et Kuwait Airways va interrompre ses rotations dès lundi.
