Dans Covered Up, la réalisatrice Rachel Elitzur est à la fois derrière et devant la caméra.
Ce film raconte sa propre histoire : celle d’une femme ayant grandi dans une communauté ultraorthodoxe de la banlieue de Jérusalem. Comme beaucoup de filles Haredim, elle se marie jeune, sa majorité à peine révolue, à un homme choisi par ses parents. Suivant la tradition, elle commence à porter quotidiennement le « sheitel » [perruque portée par certaines femmes mariées juives ultraorthodoxes afin de se conformer aux exigences de la loi juive de couvrir leurs cheveux]. Quelques années plus tard, après l’échec de son mariage, le divorce est rapidement prononcé. Une question se pose alors pour Rachel : En tant que femme nouvellement célibataire, est-elle toujours obligée de porter le « sheitel » ? Rapidement, elle fait entendre sa volonté de l’enlever.
Durant 52 minutes, le spectateur assiste au cheminement complexe que traverse Rachel, obligée de se confronter aux regards de ses proches. Ses parents désapprouvent. Sa sœur tente de comprendre, alors qu’elle se prépare elle-même à porter le « sheitel », son mariage ayant lieu dans quelques semaines. Le rabbin refuse de lui donner l’autorisation de l’enlever. Sa grand-mère, à la surprise générale, semble la soutenir dans son choix. Elle doit aussi faire face aux remarques des autres membres de la communauté, qui assimilent l’acte de retirer le « sheitel » à un manque de modestie, et estiment qu’elle rencontrera des difficultés à trouver un nouveau mari.
Un film émouvant, illustrant une quête personnelle, un combat féministe, et abordant différentes thématiques sociétales, telles que le choix de se couvrir les cheveux par conviction religieuse, la relation entre beauté et modestie, le mariage à un très jeune âge, ou encore le divorce. Covered Up a obtenu, en 2018, un prix au festival international du film documentaire de Tel Aviv, Docaviv.
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