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Copa Libertadores : dix ans après… Peñarol en demi

Que l’attente fut longue pour le football uruguayen… Une décennie après Defensor Sporting, un club de la Suisse d’Amérique du Sud retrouve enfin le dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions du continent grâce au Club Atlético Peñarol. Les Carboneros ont renversé le géant brésilien Flamengo pour s’offrir une place en demi-finale de la Copa Libertadores contre un autre club du pays voisin, Botafogo.

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PEÑAROL X ATLÉTICO 14.05.2024 COPA LIBERTADORES, Crédit : Pedro Souza / Atlético

Depuis 2017, la prédominance du Brésil et de l’Argentine en Amérique du Sud se caractérise jusque-là par l’unique présence d’équipes du Brasileirão et de Primera División dans le dernier carré de la Copa Libertadores. Peñarol est l’exception de cette édition 2024 qui met fin au règne des deux mastodontes du continent sur la compétition reine de la région. Les joueurs du Manya se disputeront la victoire finale contre Botafogo puis River Plate ou l’Atlético Mineiro s’ils parviennent d’abord à se défaire du club carioca. 

L’exception montévidéenne

À Paris, on ne parle que du PSG quand il vient d’évoquer un club de la capitale qui évolue en première division française, soit la Ligue 1. Et bien à Montevideo, les supporters ont le choix entre pas moins de 13 équipes à soutenir sur les 16 qui participent à la Primera División de Uruguay. Et cette emprise de la capitale uruguayenne sur le football de son pays se traduit par le fait qu’aucune autre équipe d’autres villes n’ait réussi à remporter un titre de champion national. 

Peñarol (51) et Nacional (49) se partagent à eux seuls 100 titres de champion d’Uruguay, appuyant leur dominance historique, nourrie par une rivalité de plus d’un siècle. Le plus vieux clasico du monde, beaucoup moins médiatisé que le Superclasico argentin, s’est imposé comme un événement incontournable de la création de l’Uruguay moderne, symbolisant une lutte sociale et identitaire entre les deux plus grandes barras du pays. 

Premier clasico uruguayo dans le nouveau stade de Peñarol, Campéon del Siglo (crédit : Jimmy Baikovicius/jikatu) 

Ces matchs, animés d’une certaine animosité sur le terrain et en tribune, sont le symbole d’une Amérique latine, qui vit au rythme du football et de ces rencontres, remplies de passions et de loyauté. Le championnat de Primera División uruguayenne promet d’être intense, car le Liverpool FC, du même nom que son homonyme anglais, a remporté l’édition 2023 et n’est pas en position de le défendre cette saison (11e au classement). Le Danubio FC est actuellement leader (13 pts), pris en chasse par Peñarol et le Nacional, respectivement deuxième et troisième ex aequo (11 pts). Ces derniers ont d’ailleurs rendez-vous le 6 octobre prochain pour le 545e clasico uruguayo à l’Estadio Gran Parque Central, un match décisif pour la course au titre. 

Libertadores libératrice 

La campagne internationale a pourtant mal débuté pour Peñarol qui est défait par Rosario Central (1-0) en ouverture de son aventure en Copa Libertadores, le 4 avril dernier. Les hommes de l’entraîneur Diego Aguirre se reprennent ensuite et signent une large victoire (5-0) à domicile contre les Vénézuéliens de Caracas. La 3e journée de phase de groupes se solde par une défaite contre l’Atlético Mineiro de Hulk (3-2) qui oblige l’effectif noir et jaune à réagir pour leurs trois derniers rencontres avant les phases finales. 

C’est chose faite ! Ils remporteront l’ensemble de leurs trois derniers matchs pour se hisser à la deuxième place du groupe G (12 pts), derrière les Brésiliens de l’Atlético Mineiro, qui n’ont enregistré qu’une défaite pour le moment, contre Peñarol. En huitièmes de finale, The Strongest, club bolivien basé à la Paz, se dresse sur le chemin des Carboneros. Mais la victoire flamboyante à domicile des Uruguayens (4-0), lors de première manche, ne laissera aucune chance au club qui arbore les mêmes couleurs que Peñarol pour le match retour (victoire 1-0 de The Strongest). Les supporters commencent à rêver… 

La hinchada de Peñarol, une des meilleures du monde (X/@OficialCAP)

La prochaine étape est impressionnante ! Une écurie brésilienne, triple vainqueur de la Copa Libertadores, qui fait partie des meilleures institutions du continent, s’apprête à affronter l’équipe la plus ancienne d’Uruguay, créée en 1891. Flamengo reçoit Peñarol pour ce match aller des quarts de finale de la Copa Libertadores 2024. 

Ce duel débute au mythique stade Maracaña, un temple du football sur Terre. Les locaux font le jeu avec plus de 75% de possession sur l’ensemble de la rencontre et quasiment deux fois plus de tirs que les coéquipiers de Javier Cabrera. Mais ce dernier va nous rappeler que le football n’est pas qu’un jeu de possession de balle. Sur un contre éclair, après une transversale côté droit puis une remise de Maximiliano Silvera, l’ailier de 32 ans place une frappe appliquée qui rebondit sur le poteau gauche avant de rentrer dans les buts de Augustin Rossi, le gardien argentin de Flamengo. Malgré une statistique de deux tirs cadrés sur tout le match, les Manyas repartent de Rio de Janeiro avec un léger avantage qui vaut très cher. 

Le retour à l’Estadio Campéon del Siglo possède la même physionomie que le match aller. Une équipe de Peñarol qui s’accroche face aux assauts des rouges et noirs et qui subit autant que la première rencontre. Mais les visiteurs se frustrent beaucoup plus vite en commettant plus de fautes que les Uruguayens et les coéquipiers de David Luiz sortent de leur match, dans une ambiance incandescente qui transcende les joueurs montévidéens. 

Un moment pour l’histoire, les carboneros sont en demi-finale (X/@OficialCAP)

Le coup de sifflet final libère les 40 000 supporters présents dans l’enceinte du stade et c’est tout un peuple qui exulte de joie. 13 ans après la finale perdue contre Santos, Peñarol accède à la demi-finale de la Copa Libertadores, avec l’espoir d’aller encore plus loin, et poursuit sa série d’invincibilité contre Flamengo, qui dure depuis 1982. “Je suis fier que Peñarol suscite à nouveau le respect.” a déclaré l’entraîneur carbonero Diego Aguirre après sa qualification historique dans le dernier carré de la compétition. Le football uruguayen, représenté par le Club Atlético Peñarol, reprend des couleurs et envoie un message fort à l’Amérique latine.  

Un futur doré pour les jaunes et noirs ? 

Quel est le lien entre la France et Botafogo ? C’est bien l’Olympique lyonnais, par l’intermédiaire de John Textor, propriétaire du club de Brasileirão et de celui de Ligue 1. Quel est le lien entre l’Uruguay et Botafogo ? Sans nul doute la demi-finale à venir entre l’équipe brésilienne et Peñarol, pour une place en finale du tournoi le plus prestigieux de toute l’Amérique du Sud. 

L’effectif carioca, dans une dynamique implacable, récompensée par une place de leader provisoire du championnat brésilien, aura envie d’imposer un rythme soutenu pour tenter de percer le verrou uruguayen. Tandis que les jaunes et noirs devront user de leurs qualités de contre-attaque et de leur expérience dans les grandes compétitions pour envisager une qualification à l’issue des deux rencontres. De l’autre côté, l’Atlético Mineiro affronte les argentins de River Plate, dans cette quête de la Gloria Eterna.

Une affiche séduisante pour la demi-finale de Peñarol (X/@Libertadores)

La Celeste, la sélection nationale uruguayenne, s’est construit une réputation d’équipe courageuse. Marquée par la présence de joueurs de caractère comme Luis Suárez, José María Giménez ou Ronald Araújo. Cet état d’esprit découle sur Peñarol, qui fait de son identité une force intangible. En faisant preuve d’une abnégation sacrée dès que l’équipe carbonero foule la pelouse d’un terrain. 

L’effectif montévidéen a rendez-vous avec l’histoire, dans l’espoir de faire rêver tout un peuple de passionnés. 

Match aller : 

24/10 : Botafogo – Peñarol 

Match retour : 

31/10 : Peñarol – Botafogo 

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