Concilier les entraînements quotidiens, les compétitions et les stages avec les études supérieures est difficile, mais pas impossible ! Il suffit juste de la volonté et d’y croire. De nombreux étudiants ont la chance de bénéficier d’aménagements, pour pouvoir pratiquer leur activité physique de prédilection, et peut-être, un jour, viser le haut niveau de leur discipline.
Même si de nombreux progrès ont été faits ces dernières années, beaucoup de jeunes garçons et jeunes filles arrêtent le sport de haut niveau parce qu’ils ne peuvent pas alterner avec leur parcours scolaire. On parle aujourd’hui de « double projet ». Cette notion définit la recherche de l’excellence sportive et la réussite du sportif. L’objectif est d’éloigner toutes situations où le sportif de haut niveau doit choisir entre la poursuite de sa carrière sportive et ses études.
Beaucoup d’universités et d’écoles favorisent l’accès à la formation initiale. Ce qui permet aux sportifs de continuer à rêver du plus haut niveau dans le sport favori. Cela se traduit directement par un aménagement de l’emploi du temps, mais aussi d’une flexibilité des absences pour des raisons sportives (compétition, stages, etc.). Un suivi pédagogique et une mis en place de cours en ligne est mise en place. On les nomme les cours Online.
Mais comment un étudiant peut-il réussir à décrocher à la fois ses examens et les sommets de son sport ?
Nous sommes allés interviewer un ancien sportif de haut niveau (VTT XCO), lorsqu’il était en STAPS, à Grenoble : Nathan DUGUA.
Entrée, en septembre 2021, en première année de master Management du sport à l’INSEEC. U de Chambéry, Nathan à intégrer l’entreprise Julbo en tant que promoteur France, en alternance. En choisissant ce parcours d’études, il était difficile de continuer à allier le sport de haut niveau et les études. Nathan a fait le choix de faire passer le vélo au second plan et de se consacrer à son projet professionnel.
Cependant, il continue tout de même à pratiquer sur son temps libre.
Parle-nous de ton sport de prédilection : le VTT XCO (cross-country). Que représente ce sport pour toi ? Quelle sensation te procure la course ?
« Je pratique le VTT cross-country depuis de nombreuses années. Il s’agit de la discipline-phare du VTT. Le but d’une course de VTT XCO est de franchir la ligne d’arrivée le premier. Après un départ en mass start, les coureurs doivent effectuer un certain nombre de tours de circuit, allant de 3 à 5 km. Le nombre de tours varie en fonction de la catégorie. La durée moyenne pour une course élite est d’environ 1h20. Les circuits, courts et nerveux, sont tracés dans des milieux naturels et variés, composés de différentes difficultés. Des montées, des descentes, des sauts, des pierriers… C’est une discipline physique, mais également technique, qui demande la maîtrise de nombreuses qualités pour être performant, que ce soit physique, technique mais aussi mental.
Pour moi, ce sport représente beaucoup, c’est ce qui rythme mes journées. En effet, il ne suffit pas d’aller s’entraîner pour être performant. C’est aussi un mode de vie. Il faut faire attention à l’alimentation, au sommeil, aux heures de récupération… C’est une discipline très exigeante et prenante 24h/24 !
La compétition et les courses, c’est ce qui anime cette passion et qui me pousse à me dépasser chaque jour sur le vélo. La pression d’avant course, la confrontation, le dépassement de soi et la douleur physique, mais aussi la sensation d’avoir tout donné après 1h20 d’effort. Seules les courses peuvent procurer ce genre de sensations. »
Lorsque tu étais en STAPS à l’UGA de Grenoble, quels ont été les aménagements mis en place, afin que tu poursuives tes études, tout en étant sportif de haut niveau ?
« En effet, j’ai eu la chance d’intégrer l’Université Grenoble Alpes pour mes 3 ans de licence STAPS. L’université met en place un aménagement pour les sportifs de haut niveau, ce qui m’a permis d’allier ma pratique sportive, ainsi que la poursuite de mes études. Le statut SHN (Sport de Haut Niveau) de l’université permet de bénéficier de nombreux avantages pour nous mettre dans les meilleures conditions pour réussir notre double projet : sportif et scolaire.
Comme des modifications d’emplois du temps pour les entraînements ou les déplacements sur les compétitions, de sessions de partiels en décalés, un accès à une salle de musculation, accès à un centre de soins et de récupération, mais aussi l’étalement du parcours universitaire sur plusieurs années.
Je remercie l’UGA pour la mise en place de ce cursus ! »
Quels conseils donnerais-tu aux étudiants qui souhaitent exercer une pratique sportive de haut niveau en même temps que leurs études ?
« De la rigueur, de l’organisation et du sérieux. Aujourd’hui, une grande partie des universités et des écoles supérieures proposent des parcours et des aménagements spécifiques pour les sportifs de haut niveau. C’est une réelle opportunité pour mener de front ce double projet sportif et scolaire. Cependant, avoir l’emploi du temps et les aménagements ne fait pas tout. C’est aussi à l’athlète de se prendre en main et de tout mettre en place pour réussir son double projet ! »
Dans le VTT XCO de haut niveau, les compétitions officielles des femmes sont-elles autant médiatisées que celles des hommes ? As-tu un avis sur les inégalités hommes-femmes dans le sport ?
« Depuis plusieurs années, le cyclisme féminin se développe fortement. En VTT, nous retrouvons les mêmes courses pour les hommes et pour les femmes, que ce soit au niveau national, avec les coupes de France mais aussi à l’international, avec les coupes du Monde. Les femmes peuvent donc bénéficier du même calendrier de courses que les hommes, et ainsi faire une saison complète.
Le nombre de licenciées féminin est là aussi en hausse, des équipes 100 % féminine voient le jour. Nous retrouvons de plus en plus de féminine sur les lignes de départ, et cela dès le plus jeune âge, le cyclisme féminin va dans le bon sens !
Pour ce qui est de la médiatisation, le VTT est encore trop méconnu du grand public. Le VTT XCO masculin est peu médiatisé, il en est de même pour les courses féminines. Cependant, depuis quelques années, nous avons la chance de pouvoir voir du VTT cross-country en direct sur la chaîne l’Équipe 21, avec la retransmission de certaines manches de la coupe du Monde. Et nous retrouvons là aussi la diffusion de la course féminine !
Ces retransmissions apportent énormément de visibilité à la discipline, et permettent de la faire découvrir au grand public, mais également à motiver les plus jeunes à se rapprocher d’un club. »
La parfaite gestion du quotidien
Pour qu’un étudiant réussisse à concilier ses études et ses activités physiques, entre les transports, les révisions, les repas, etc. il faut qu’il ait une bonne gestion de son emploi du temps.
Tout d’abord, le sportif doit être organisé ! Cela permet de garder un bon équilibre de vie, entre 3 points importants : la pratique sportive, les études ou le travail, puis la vie sociale.
L’étudiant doit aussi optimiser son temps libre. Ces derniers doivent être bien utilisés au cours de chaque journée.
Il faut savoir planifier correctement ses séances. Il est important, pour chaque sportif de haut niveau, de programmer ses séances de sport dans son emploi du temps. C’est un moment important pour lui, dans la semaine, de relâcher et évacuer le stress cumulé. Cela permettra de garder un rythme régulier et de trouver un « équilibre de vie ».
Bien sûr, le sportif n’aura pas une carrière remplie que d’or. Il y aura aussi des échecs. À la suite de ses mésaventures, il faudra qu’il apprenne à relativiser. Il doit passer à autre chose rapidement, afin d’éviter que cela l’impact négativement dans ses études, sa vie personnelle, et même ses résultats sportifs. C’est un travail sur soi-même auquel il doit faire face.
Mais pourquoi essayer de concilier les deux ?
Selon de nombreuses études, la pratique du sport augmenterait les notes et favoriserait même la réussite scolaire. Une activité sportive régulière permet aux étudiants de s’évader et de garder un équilibre mental et physique nécessaire.
Dès le plus jeune âge, l’élève apprend à pratiquer une activité physique. Le sport est enseigné pour permettre aux élèves de réaliser des performances, de travailler en équipe, mais aussi de se dépenser. Ce qui est essentiel pour le corps !
Aujourd’hui, le sport disparaît dans l’enseignement supérieur, sauf dans celles réservées au sport, comme la licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives).
Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’il disparaît totalement. Il existe, en effet, des associations dans les universités, avec le BDS (Bureau Des Sports). Elles permettent aux élèves de venir pratiquer le sport de leur choix après les cours, tout en rencontrant d’autres étudiants.
Alors comment font les sportifs de haut niveau ?
Pour certains élèves, la pratique sportive tient une place considérable dans leur vie, parfois au détriment des études.
Il est vrai que la plupart pratiquent une activité, seul, à petit niveau sans objectif de compétitions. Mais d’autres y consacrent leur vie d’étudiant et parfois mettent de côté les études… Mais pour quels résultats ?
En effet, beaucoup de jeunes pratiquent le sport à haut niveau. Ce qui a souvent un impact sur leur scolarité, même si cela représente une minorité. Mais il est compliqué d’additionner les deux. Les compétitions sont fréquentes et peuvent s’étaler sur plusieurs jours. Ce qui peut entraîner des absences à l’école, malgré la mise en place du Online.
Le niveau sportif est souvent très exigeant. Nombreux sont les prétendants à vouloir devenir un sportif de haut niveau, mais les places sont extrêmement chères.
C’est donc pour cette raison qu’aucun étudiant doit laisser tomber ses études en cas d’échec sportif, sinon il risque de se retrouver dans une situation compliquée…