Une si longue attente
Treize ans. Il aura fallu attendre treize années pour découvrir la suite du chef d’œuvre de James Cameron et retourner sur Pandora. Dans un entretien accordé à GQ, le réalisateur canadien a expliqué les raisons de cette si longue attente. En s’engageant dans un tel défi, James Cameron savait qu’il partait pour l’aventure d’une vie, pour un « projet qui serait vraiment de l’ordre de la décennie ». « Il y avait la technologie, il y avait le design, il y avait les scénarios. Il a fallu un an et demi pour écrire les trois scénarios et puis six mois pour que je réalise que le premier scénario devait être séparé en deux films », explique-t-il. « Puis il m’a fallu 18 mois pour revenir en arrière et réécrire personnellement les quatre scénarios à tourner, incluant la séparation en deux de la première suite », avoue-t-il a nos confrères.
En effet, le canadien a vu les choses en grand avec deux autres nouveaux volets de la saga en perspective. Pour garder une unité scénaristique et pour ne pas que ses personnages vieillissent à l’écran, le troisième Avatar ainsi qu’une partie du quatrième film ont déjà été tournés. Les fans seront donc ravis de savoir que le troisième volet de la saga sortira dans nos cinémas courant 2024.
Des longueurs et un scénario simpliste
« Avatar : la voie de l’eau » plonge le spectateur plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier volet de la saga. On y suit Jake (Sam Worthington), Neytiri (Zoe Saldana) et leurs trois enfants biologiques Neteyam (Jamie Flatters), Lo’ak (Britain Dalton) et Tuktirey (Trinity Bliss) ainsi que Spider le fils du colonel Miles Quaritch (Stephen Lang) et Kiri (Sigourney Weaver) la fille du docteur Grace Augustine. Vivant en harmonie avec la nature, la paix du peuple de la forêt est mise en péril par le retour des envahisseurs venus coloniser et exploiter les ressources naturelles de Pandora.
Au centre d’une guérilla et d’une vengeance personnelle, Jake Sully n’a d’autre choix que de fuir pour protéger sa famille et le peuple de la forêt du colonel Miles Quaritch. Contraint à l’exil, la famille Sully trouve refuge auprès d’une tribu îlienne et entame un processus d’acclimatation à son nouvel environnement pour s’intégrer le plus rapidement possible. Il faut s’adapter à un environnement aquatique, apprendre un nouveau langage et vivre en osmose avec le cœur de l’Océan, avec la Terre Mère. Cette partie du film rappelle l’apprentissage de Jake auprès du peuple de la forêt, dans le premier Avatar et comporte malheureusement quelques longueurs.
Le récit, au contraire du premier film Avatar, explore de nouvelles problématiques en se centrant sur les liens du sang, l’âge difficile de l’adolescence, les premiers amours ou encore les relations au sein du cercle familial. Ici, le cadet de la famille cherche à trouver sa place et à rendre fier son paternel.
Un visuel éblouissant au service de la cause environnementale
Dès les premières minutes du long métrage de James Cameron, le spectateur est plongé, happé par la beauté d’une nature luxuriante et par l’abondance de détails rendant la planète Pandora plus vivante que jamais. Les particules inondent les plans et donnent un réalisme sans précédent. On retient notamment la subtilité des nuances de couleurs et les jeux de lumières hypnotiques. Le réalisateur canadien met alors en avant la beauté des océans et des lagons qui peuplent le monde qu’il a créé.
Cette beauté fascinante permet de mettre en lumière la richesse et la fragilité de nos écosystèmes marins et invite le spectateur à une remise en question. En effet, les peuples marins vivent en harmonie avec les animaux marins qu’ils considèrent comme des égaux, comme des frères. L’Océan est source de vie et permet de se connecter à la Pachamama et à ses ancêtres. Au contraire, les hommes exploitent les ressources marines et pêchent intensivement les « tulkuns ». Cette espèce marine dotée d’une capacité émotionnelle unique met en balance la cruauté et l’avidité de l’espèce humaine.
“Avatar: la voie de l’eau” est donc un long métrage époustouflant dont la forme est au service du fond. On déplore tout de même le manque d’intrigue et la simplicité des sujets abordés. En somme, peu de surprise.