De la science à l’histoire, les découvertes et innovations ont ponctué cette année 2023. Zoom sur cinq d’entre-elles…
Une pile comestible
Introduire des appareils médicaux dans le corps humain est sans doute aussi technique qu’une expédition sur la lune. Mais il en faut plus pour décourager les scientifiques, et plus particulièrement ceux de l’Institut Italien de Technologie (IIT).
Après la mise au point d’une batterie biodégradable par des chercheurs Suisses l’an passé, 2023 a été témoin de la naissance de … la première pile comestible. Une pile apte à se désagréger dans l’estomac sans aucun danger !
L’IIT, son créateur, la destine au fonctionnement de tous ces appareils électriques médicaux. Notamment ceux chargés de la surveillance des constantes du corps humain.
Dans un futur proche, leur utilisation pourrait bien être étendue aux jouets, limitant ainsi les conséquences en cas d’ingestion.
Cette invention laisse aussi la porte ouverte à la généralisation de la fabrication de piles avec des éléments nettement moins nocifs que le lithium.
Une bactérie impliquée dans l’endométriose
On en connait désormais davantage sur les origines de l’endométriose, cette maladie gynécologique qui touche près d’1 femme sur 10. Caractérisée par la migration des tissus utérins à l’extérieur de l’endomètre, elle est responsable de vives douleurs notamment lors des menstruations ou des rapports sexuels.
Cette affection pourrait être en partie liée à la bactérie « Fusobacterium ». C’est ce qu’a révélé une étude japonaise publiée dans la revue Science. Celle qui se trouve en temps normal dans la région buccale, pourrait lorsqu’elle se développe dans la flore-gastro-intestinale et vaginale, occasionner des anomalies dans les fibroblastes, soit des cellules du tissus conjonctif. Par la suite, le gène TAGLN pourrait générer une protéine responsable de la prolifération anormale des tissus utérins.
Même si les scientifiques avaient déjà établi le caractère génétique et hormonal de l’endométriose, ses origines et les causes de son développement restent encore floues.
Cette découverte est susceptible d’ouvrir la voie à un traitement. Des premières études ont notamment été réalisées sur des souris.
Un test salivaire pour diagnostiquer la maladie devrait être prochainement disponible en France.
Système de freinage pour fauteuils roulants
« Dreeft », un système de freinage basé sur le rétropédalage a reçu le prix du Président de la République. C’est la plus haute distinction du concours Lépine. Crée en 1901 à l’initiative du préfet de police Louis Lépine, il récompense chaque année les inventions les plus novatrices.
Colin Gallois et Lancelot Durand, accompagnés de leur équipe EPPUR, se félicitent de cette invention. Elle permet aux utilisateurs de fauteuils de cesser de mobiliser bras et avant-bras pour freiner. Le système nécessite près de cinq fois moins d’efforts que lors d’un ralentissement ou arrêt classique.
Le prix de ce système s’élève à près de 2 000€. Mais ses créateurs espèrent le voir rembourser par la Sécurité Sociale. La Maison du Handicap (MDPH) peut néanmoins délivrer une aide financière pour son achat.
Trouvailles surprises
Sous les regards ébahis des archéologues, la Basilique de Saint-Denis a livré de nouveaux vestiges.
Les fouilles préventives menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et l’Unité d’Archéologie de la ville de Saint-Denis dans la célèbre nécropole des rois de France, préalablement à des travaux de reconstruction, ont dépassé tous les attendus. 211 tombes ont été exhumées. Les plus anciennes datent du Vème siècle.
Il ne s’agirait cette fois pas de princes, mais plutôt de personnes aux catégories sociales plus modestes. Mais les archéologues n’excluent pas l’idée de pouvoir y trouver une personnalité de haut rang car des fils, qui pourraient correspondre à une coiffe d’or, ont été retrouvés dans l’un des tombeaux.
D’autres fouilles ont par la suite été menées notamment en face de la Basilique pour comprendre davantage le passé médiéval de la ville.
La célèbre église parisienne et ses alentours n’ont sans doute pas encore levé le voile sur tous leurs secrets.
Des sociétés pas si patriarcales…
Le prisme paternaliste de notre époque a joué des tours aux chercheurs quand il a fallu percevoir l’organisation sociale de certaines civilisations lointaines.
Le rôle tenu par les femmes dans les sociétés a longtemps été sous-estimé par les chercheurs. C’est encore parfois le cas. Ce biais s’est retrouvé dans l’interprétation des sociétés Vikings.
Des nouvelles études des pierres runiques danoises de Jelling, gravées il y a plus de 1 000 ans et inscrites au patrimoine de l’UNESCO depuis 1994, viennent réhabiliter la position de la reine Thyra. L’épouse de Gorm l’Ancien (895 – 958), l’un des premiers rois du Danemark, aurait joué un rôle actif dans la construction du royaume. Les inscriptions des pierres sont en l’honneur du rôle politique majeur de ce couple.
Ces nouvelles connaissances sont prometteuses et ne demandent qu’à être approfondies en 2024 !