Pourriez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Yann Stotz : Je m’appelle Cécile Giroud. Je suis championne du monde et championne de France d’improvisation théâtrale. J’ai débuté en trio avec Les Tops Models. Avant, j’ai fait du piano-bar. Ensuite, j’ai fait du solo et là, je me retrouve avec un grand chauve. C’est improbable mais il faut dire que le spectacle marche plutôt bien en tournée. Je fais également du pot-au-feu et je grossis pas mal ! (Nous rigolons ensemble)
Cécile Giroud : Je m’appelle Yann Stotz. Je suis comédien, auteur, chanteur, danseur. Je fais un petit peu de claquettes. Très jeune, j’ai commencé par un solo. J’ai été produit par Juste pour rire pendant un moment. J’ai fait un premier solo qui était extrêmement talentueux et qui a bien marché…
Yann Stotz (qui s’exprime en même temps que Cécile Giroud) : Je tiens à dire que c’est la première fois que l’on fait cela !
Cécile Giroud : Ensuite, j’ai fait un duo avec Cécile Giroud…
Yann Stotz (qui s’exprime en même temps que Cécile Giroud) : C’est très long ! (Dit-il sur le ton de l’humour pour taquiner Cécile Giroud)
Cécile Giroud : Et puis, par rapport à cela, j’ai fait présentateur du Battle Show, une émission de télé. Je suis aussi réalisateur parce que je tourne derrière la caméra. Donc j’écris et je réalise ce que je fais, ainsi, je suis vraiment multifonctions. De plus, je dois dire que je joue depuis quelques temps avec Cécile Giroud qui est une des plus jolies partenaires et des plus talentueuses que j’ai jamais eu l’occasion de jouer avec ! (Elle regarde Yann Stotz avec sympathie, ils sourient ensemble et je rigole à la suite de cette présentation et Cécile Giroud s’enjoint à mon rire) Je suis également en admiration constante de sa beauté…
Yann Stotz (coupe Cécile Giroud) : Non mais c’est bon, c’est bon ! Ça va oui ? (En simulant un énervement, nous rigolons ensemble de nouveau)
Pourquoi avez-vous eu envie de vous lancer dans le domaine de l’humour et de la comédie ?
Cécile Giroud : Par dépression ! Par dépression totale !
Yann Stotz : Parce que le théâtre classique ne voulait pas de nous quand on est arrivé en sous-vêtements ! Donc finalement, on a fait de l’humour. (Nous rigolons ensemble)
Comment définiriez-vous ce qu’est l’humour et la comédie ? Quelle en est votre vision ?
Cécile Giroud : La question est très large…
Yann Stotz : En ce qui me concerne, c’est la liberté totale, c’est pour ça ! Il y a des règles en théâtre classique et il y a des règles en chant. Il faut chanter juste par exemple. Pour moi, l’humour, c’est un peu le jazz de la musique. Je compare cela au jazz parce que c’est très rythmé et c’est une liberté totale. On peut aller dans n’importe quel rythme, n’importe quelle gamme d’humour, n’importe quelle note d’humour !
Cela fait bizarre quand je réponds sérieusement, non ? (En regardant Cécile Giroud, nous rigolons ensemble)
Comment définiriez-vous cette liberté que vous pouvez avoir dans la comédie, l’humour et que vous ne retrouvez pas dans le théâtre classique ?
Yann Stotz : Justement, je fais souvent des parallèles avec le cinéma ! Si on peut faire un parallèle entre le cinéma et le théâtre, quand ils ont fait le Nouvel Hollywood ou la Nouvelle Vague, par la suite d’autres réalisateurs sont arrivés pour transgresser ces règles. Si ces règles n’avaient pas existé, ils n’auraient pas pu montrer à quel point ils étaient libres. C’est pareil dans le théâtre classique, il y a des règles et heureusement, c’est comme ça qu’on peut voir de très belles pièces de théâtre classique. Avec l’humour, on peut transgresser toutes ces règles ! On peut jouer de dos, on peut bafouiller, on peut faire ce que l’on veut dans l’humour tant que cela est drôle !
Cécile Giroud : Après, il y aussi beaucoup de créativité, de liberté dans des créations contemporaines. Cependant, il est vrai que l’humour nous permet aussi de décaler le regard qu’on peut avoir sur le monde, sur les autres, sur les gens, sur des situations. Cela paraît être un lieu commun de dire cela mais on va plutôt en rire que de s’en apitoyer.
Vous avez décidé de former le duo Giroud et Stotz, comment vous est venue l’idée de créer celui-ci ?
Cécile Giroud (sur le ton de l’humour) : Alors moi, on m’y a obligée ! Personnellement, j’ai été contrainte et forcée !
Yann Stotz (sur la même longueur d’onde) : Oui c’est vrai ! Et comme je pensais que c’était une bonne idée, je ne lui ai pas laissée le choix ! Je lui ai dit : « Tu es obligée, c’est comme ça ! »
Cécile Giroud : Voilà comment notre duo est né !
Yann Stotz : En vrai, on s’est rencontré quand on avait nos solos chacun de notre côté. On s’est rencontré en festival d’humour puis, ça a matché artistiquement ! Donc on s’est dit : « allé, hop ! ». En revanche, humainement… c’est une ordure !
Cécile Giroud : C’est une catastrophe… C’est vraiment un vieux débris…
Yann Stotz : On ne s’entend pas du tout dans la vie mais bon… cela marche bien sur scène !
Cécile Giroud : C’est vrai ! De plus, il voudrait coucher avec moi mais je ne veux pas !
Yann Stotz : Moi non plus je ne le veux pas. Plutôt crever ! Vous pouvez l’écrire ça : Plutôt crever ! Signé Yann Stotz.
Comment travaillez vous en tant que duo et quels sont les avantages et les inconvénients de ce procédé ?
Yann Stotz : Les inconvénients, c’est Cécile Giroud.
Cécile Giroud : Les inconvénients, c’est Yann Stotz.
Yann Stotz : Les avantages, on les voit lorsque l’on est en tournée. Vous savez, quand vous êtes en tournée, vous avez souvent l’assiette à l’hôtel qui vous a été mis au frigo. Quand vous êtes tout seul, c’est un petit peu la déprime. Alors qu’à deux, on a beau se retrouver dans le plan le plus merdique du monde de temps en temps, on va en rigoler parce que l’on est deux là-dedans.
Cécile Giroud : C’est vrai !
Yann Stotz : Nôtre manière de travailler est d’ailleurs basée là-dessus. On voit un peu ce qui se passe autour de nous, on allume la télé, on lit des livres, on regarde des magazines pour voir ce qu’on peut détourner et voilà.
En parlant de tournée, comment décrirez-vous votre relation avec votre public ?
Cécile Giroud : Je la trouve très saine notre relation avec le public. En plus, je ne sais pas si on peut parler de « notre » public en réalité parce que tout dépend des lieux où nous allons nous produire. Suivant si c’est un festival, si ce sont des abonnés, des personnes peut-être un peu plus âgées, si on se retrouve dans une programmation plutôt éclectique et qu’il va y avoir des gens plus jeunes…
Yann Stotz : En revanche, les gens qui nous suivent sont d’une fidélité hallucinante !
Cécile Giroud : Voilà, les gens qui nous aiment nous aiment vraiment bien !
Yann Stotz : On est même gênés parfois quand on se rend compte qu’il s’agit de la septième ou huitième fois qu’ils viennent nous voir en spectacle ! On leur dit qu’on va leur payer la place la prochaine fois qu’ils viennent et d’arrêter de dépenser autant d’argent pour nous car cela nous gêne !
Cécile Giroud : Oui, c’est vrai que l’on fini par inviter les gens qui viennent souvent tellement on est gêné qu’ils viennent aussi souvent ! Donc, bon, ce n’est pas rentable notre truck ! (Dit-elle sur le ton de l’humour, elle en rigole).
Non mais il est vrai que les gens sont gentils et puis ils comprennent notre folie ! Les gens qui adhèrent à ça adhèrent à notre folie donc c’est vrai qu’ils aiment bien tout ce que l’on fait ! Je pense que c’est parce que c’est un peu notre patte qu’ils apprécient.
Dans votre duo, vous mélangez les genres. C’est-à-dire que nous avons de l’humour, des imitations, des chansons, des mimes et des sketchs. Pensez-vous qu’il s’agit de votre clef de réussite ?
Cécile Giroud : Je ne sais pas si c’est une clef. En tout cas, nous l’avons fait sans penser que c’était une clef de quoi que ce soit. On s’est rencontré principalement autour de la musique, du chant, du vin et du rire. Il est vrai que quand on regarde des films ou un spectacle, on rigole très souvent au même moment. On n’a pas le même humour parce que Yann, quelquefois, c’est lamentable… (dit-elle sur le ton de l’humour) En tout cas, quand on regarde les autres, on rit au même moment.
Yann Stotz (sur le ton de l’humour) : Je suis fatigué par ce qu’elle raconte, vous ne pouvez pas vous imaginer… (Cécile Giroud rigole en regardant Yann Stotz)
Cécile Giroud : Je ne sais pas s’il y a des clefs en fait. Il y a ce que nous aimons voir. Quand on va voir un spectacle à Londres et que ça chante, ça danse, ça bouge, qu’il y a du rythme etcétéra, c’est ce que l’on aime ! Donc, on ne calcule pas, on fait ce que l’on aime.
Quelle est l’expérience de votre parcours qui vous a le plus marquée et pourquoi ?
Cécile Giroud : Pour ma part, c’est quand Yann a accouché sur scène ! Il a accouché et ça… c’était traumatisant… je peux vous le dire. C’était traumatisant parce qu’il a écarté les jambes d’un coup.
Yann Stotz : On parlait de public, de choses que l’on aime et je trouve qu’il y a quelque chose qui a vraiment mélangé les deux. C’est quand on a commencé à faire Les Années Bonheur chez Patrick Sébastien. Déjà, on faisait une émission parmi des artistes que l’on aimait bien, notamment des vieux chanteurs et on adore les vieux chanteurs. On était aussi avec d’autres copains humoristes donc on était un peu comme à la maison là-bas. Je dirais même que l’on était un peu comme dans notre cerveau là-bas parce qu’il y avait toujours une ritournelle que l’on connaissait. On croisait de vieux chanteurs comme Pierre Perret, Gérard Lenormand, Serge Lama par exemple. On croisait nos copains comiques aussi et en plus de cela, cela devient notre métier. Cela nous ouvre les portes à notre public aussi, aux gens qui nous ont aimés et qui aujourd’hui nous suivent.
Je trouve que cette expérience a marqué quelque chose dans notre duo. Cela l’a pérennisé dans le cœur des gens et j’ai adoré faire toutes les émissions auxquelles nous avons participé. Cela a duré 1 an et demi pour nous. Ce n’est pas beaucoup 1 an et demi mais c’était un bonheur de se retrouver là-bas !
Cécile Giroud : Oui, puis Patrick est quelqu’un qui, quand il aime, ça se voit !
C’est-à-dire « quand il aime, ça se voit » ?
Cécile Giroud : Quand il aime, c’est franc et c’est vrai. Ce n’est pas un coup de cœur un jour et puis le lendemain il ne s’en rappelle plus de nous. Il nous a fait venir régulièrement à son émission et puis on était libre !
Yann Stotz : On était libre et il te donne les clefs ! Il te prête son jouet ! Il te dit : « Regarde, il y a de belles lumières ! », « Faites un truc avec l’orchestre, regarde, il y a 20 musiciens ! ». Il te prête son jouet et il en est tout content.
Quand je vous écoute, j’ai l’impression de ressentir de la nostalgie lorsque vous évoquez Les Années Bonheurs. Notamment vis-à-vis de l’arrêt de l’émission.
Yann Stotz : S’il y avait plus d’émissions dans ce genre, nous n’aurions pas cette nostalgie-là. Avant, il y avait des grandes émissions de divertissement où il y avait des chanteurs, des artistes, des comédiens, des humoristes et des humoristes qui faisaient des sketchs avec les chanteurs. Je pense notamment aux émissions qui ont été produites par Maritie et Jacques Carpentier. Vous pouviez y voir Jacques Villeret qui jouait avec Gilbert Bécot dans des sketchs. Tout se mélangeais et les artistes avaient leur place !
Maintenant, pour faire notre promotion, que faut-il faire ? Il faut faire les émissions de Cyril Hanouna, de Yann Barthès. C’est-à-dire être autour de la table avec des beaufs ou bien des bobos qui vont critiquer je ne sais quel évènement en lien avec l’actualité…Malheureusement, il n’y a plus de lieu pour l’humour et la chanson aujourd’hui…
Cécile Giroud : De plus, Les Années Bonheur portaient bien leur nom car il s’agissait d’une émission de variété. C’était varié, on voyait de tout ! On pouvait aussi bien voir les tout nouveaux tubes qui venaient de sortir que des chansons de Kim Carnes ou bien celles de gens que l’on entendait plus et que l’on ne voyait plus à la télé, qui n’avaient plus droit de cité !
Yann Stotz : Nous n’avons pas forcément que la nostalgie des Années Bonheur mais nous avons la nostalgie de ne plus voir ce type d’émission.
Cécile Giroud : En plus, les émissions actuelles sont des émissions où l’on voit tout le temps les mêmes personnes.
Ainsi, est-ce que votre participation à « La revue de presse » s’inscrit dans ce cadre-là ? Est-ce encore l’un de ces rares lieux où l’on peut mêler la musique, le divertissement, le chant entre autres face à un public télé ?
Yann Stotz : Pour notre part, nous n’avons que trois participations à notre actif à « La revue de presse ». Néanmoins, je pense que si l’on arrivait avec une chanson, Jérôme ne nous dirait pas non !
Cécile Giroud : Jérôme ne va pas nous dire non c’était vrai ! De plus, je pense que c’est encore une fois un état d’esprit et cela quelque soit le contenu. On peut se dire que La revue de presse, c’est politique et on pouvait se dire que les émissions de Patrick Sébastien relevaient plus du cabaret. Mais, si vous voulez, c’est un état d’esprit et l’on retrouve à La revue de presse un état d’esprit chaleureux, accueillant, de camaraderie et en même temps irrévérencieux. Par irrévérencieux, je veux dire un côté « sale gosse » qu’a Patrick Sébastien très clairement. On n’y retrouve aussi un côté « vous ne me ferez pas dire ce que j’ai envie de dire » et de liberté totale que nous pouvions avoir chez Patrick Sébastien.
Yann Stotz : On est si libre que l’on envoie souvent notre texte le jour même. Pendant les répétitions, Jérôme s’en va pour pouvoir découvrir notre sketch en direct alors qu’il est quand même l’initiateur du projet ! On peut dire n’importe quoi en direct, il nous fait confiance ! Il tient à découvrir notre sketch en direct pour en rigoler franchement.
Vous jouez également des inspecteurs dans le cadre de l’émission « La revue de presse » présentée par Jérôme de Verdière. Pourquoi était-il important pour vous de mener l’enquête ? Quel est votre modèle pour réaliser ce type de sketchs ?
Yann Stotz : Je dois vous avouer que je ne sais pas ! La forme nous faisait rire.
Cécile Giroud : Je pense que l’on doit mener l’enquête parce que l’on n’est pas non plus des spécialistes de la politique et il fallait que l’on recherche un peu en amont.
Yann Stotz : Je dirais aussi que nous faisons des billets d’humeur à la radio et que l’on voulait tout simplement faire autre chose, quelque chose de différent dans la forme. De plus, on voulait faire quelque chose qui puisse être identifiable. Et, pour le moment, il est vrai que les gens sur les réseaux sociaux se disent qu’ils nous connaissent car ils nous voient mener l’enquête sur Paris Première. De plus, comme nous aimons bien Colombo, nous trouvons concept marrant !
Cécile Giroud : Je rajouterais que cette forme nous permet de mélanger des choses. Dans ce que l’on aime, il y a, dans le même temps, des inspecteurs très affutés et puis des grands branlos qui mènent l’enquête comme des pieds et cela est très drôle !
J’ai remarqué que, parfois, vous vous reteniez de rire aux blagues de l’un et de l’autre, notamment lorsque vous partez en improvisation. Je pense l’avoir constaté lors de ma venue à l’émission du 9 janvier lorsque Yann Stotz a imité Éric Dupond-Moretti en train de courir comme un dinosaure par exemple. Pensez-vous que cette forme de sketch est aussi un exercice de style et de pratique de l’improvisation ?
Yann Stotz : Je pense que cette forme de sketch nous fait pratiquer un peu moins l’improvisation. En revanche, c’est un exercice de style dans l’écriture effectivement ! Cela rejoint les cadavres exquis ou les associations d’idées que les surréalistes pouvaient faire à l’image de Benjamin Péret et André Breton. Alors, bien sûr que l’on ne se compare pas à eux, cependant, je dirais que cela est très intéressant de partir dans l’absurde. Et dans un absurde qui peut même prendre le risque de perdre un ou deux spectateurs.
De plus, ce que l’on aime beaucoup, ce sont les gens qui nous disent qu’ils ont regardé plusieurs fois le sketch car ils n’ont pas tout compris et souhaitent comprendre notre humour ! C’est cela qui nous amuse, en tout cas sur la forme de sketch que nous faisons à La revue de presse. L’improvisation, sur cette forme-là, c’est plus compliqué.
Cécile Giroud : Il est vrai que l’on se fait rire parce que, comme le disait Yann, on a écrit le texte très souvent la veille au soir voir des fois le matin même et, en fait, on l’écoute et on le découvre vraiment quand on se retrouve en filage. C’est aussi la première fois qu’on l’entend avec des rires aussi !
En plus, ce que vous n’entendez pas forcément, ce sont les réflexions de nos camarades qui sont derrière et qui découvrent le sketch. Au moment où nous déroulons notre sketch, ils se parlent entre eux et se disent des conneries. Je vous avoue qu’on se retrouve à devoir tenir notre sketch tout en entendant ce qu’ils se disent. Et il est vrai que, des fois, on a qu’une envie, c’est de lâcher le sketch pour pouvoir rigoler avec eux et faire de l’improvisation. Mais, notre forme à nous ne s’y prête pas trop car on mène l’enquête. Il faut donc quand même que les gens suivent un peu le fil.
Si vous deviez faire un bilan de votre parcours personnel et de votre duo, quel serait-celui-ci ?
Cécile Giroud : En tant que Yann Stotz, je dirais que mon bilan est un enchaînement de catastrophe !
Yann Stotz : En tant que Cécile Giroud, je me demande comment j’ai pu tenir aussi longtemps ! (Nous rigolons ensemble)
Yann Stotz : Plus sérieusement, je souhaite que cela continue ! Je suis très heureux !
Cécile Giroud : Concernant notre duo, nous avons trouvé un petit fonctionnement de croisière qui nous va bien !
Yann Stotz : En plus, on a trouvé un équilibre car, les gens nous arrêtent dans la rue très rarement donc je peux encore aller faire les soldes pour m’acheter des petits trucs. En revanche, nous avons des copains pour qui s’est plus compliqué ! La copine Foresti, si elle veut aller chez HM, elle est obligée d’aller à Londres ou à New York.
Pour passer à la thématique de la jeunesse, quel est votre regard sur l’avenir qui se dessine pour la jeunesse ?
Yann Stotz : Je trouve que, quand j’étais jeune, nous n’avions pas énormément le choix de nos références culturelles ainsi, on prenait ce qu’il y avait ! Et il y avait principalement de la qualité ! Là, je trouve que c’est compliqué pour les jeunes de faire un choix. Ils peuvent se jeter sur de la merde très facilement et avoir des références complètement biaisées voir même de la non-culture qui peut les mener à une bêtise ambiante que l’on sent dans l’air… Tout cela parce qu’il y a beaucoup de choix, beaucoup de propositions et il faut vraiment être très précautionneux pour choisir ce que l’on prend.
Je parle de la culture, mais cela est sociétal aussi. Je faisais référence à certaines émissions… Certaines émissions se font passer pour des émissions politiques ou des émissions d’actualité mais ce ne sont que des émissions qui font ressortir quelque chose de très bas de la société et de très bas intellectuellement chez l’homme, chez le jeune qui va se lancer dans une vie active !
J’avais un choix et le choix qu’on me donnait était quand même assez qualitatif. On allumait la télé, les débats étaient des vrais débats, le divertissement était du vrai divertissement. Du coup, on pouvait se forger une culture ou un point de vue sur la société. De nos jours, c’est compliqué et l’on peut vite devenir con avec ce que l’on nous dit ! A la différence qu’il y a des trucs sublimes.
Ce que je dis est valable pour tous les médias. Regardez Tiktok, il y a des chaînes où l’on peut apprendre l’histoire ou des choses merveilleuses et il y a toujours des connes qui montrent leur cul et se font payer 30 000 euros par mois… C’est mon regard sur la jeunesse d’aujourd’hui si vous voulez, il faut qu’ils fassent très attention à ce qu’ils sélectionnent et peut être demander plus d’informations sur ce qu’ils regardent !
Cécile Giroud : Il faut être plus exigeant et plus actif que passif ! C’est la même chose si on sort un peu du milieu de l’humour, de la comédie et de la télévision, au niveau de la société, au niveau de l’environnement. Oui, la jeunesse va devoir être beaucoup plus active que passive ! Il va falloir qu’elle retrousse les manches, quelle prenne des décisions que les générations d’avant et la nôtre ( surtout la nôtre ), n’ont pas su prendre. Même si on a commencé à amorcer des changements, il va falloir qu’ils aillent un cran au-dessus.
Pour rencontrer très fréquemment des jeunes, je trouve qu’il y a une jeunesse merveilleuse ! Parce que l’on pourrait être hyper pessimistes et complètement dépressifs en voyant le monde qu’on leur laisse mais non, je vois des gamins qui ont envie de mordre à pleine dents dans leur futur ! Peut-être qu’ils sont parfois un peu trop radicaux sur pleins de sujets comme le féminisme par exemple, mais ils ont des idéaux de bienvivre ! Ils ont des idéaux qui sont des idéaux que je trouve noble.
Auriez-vous des conseils de lectures à donner à nos jeunes lecteurs et/ou des personnalités issues du monde de l’humour que vous recommanderiez de suivre sur les réseaux sociaux ?
Yann Stotz : Le conseil que je pourrais leur donner serait de regarder les spectacles de Ricky Gervais. Je trouve ses spectacles très importants pour la jeunesse et la société. Vous pourrez les retrouver sur Netflix. Je ne les recommande pas uniquement parce qu’ils sont drôles mais parce que je trouve qu’au niveau sociétal, ils sont très importants. C’est un point de vue sur Twitter, sur le mouvement woke, sur l’appropriation culturelle entre autres. Il y a des bêtises dans un soi-disant progrès, des grosses bêtises qui font que l’on retourne dans les clans au lieu de s’ouvrir aux autres !
Avec le mouvement woke, les gens se referment sur eux-mêmes, font des clans et vont faire des guerres à cause de ce genre de bêtises. Alors que le but et le début du mouvement woke, c’est justement d’accepter tout le monde. Ainsi, regardez Ricky Gervais, écoutez ce qu’il dit car vous ne vous ennuierez pas, vous vous marrerez pendant 1h15 à chaque fois.
Cécile Giroud : En lien avec la lecture, je ne peux que vous recommander de lire. Lisez ! Cela peut me faire paraitre comme une vielle femme…
Yann Stotz ( en même temps que Cécile Giroud, sur le ton de l’humour ) : Oh la vielle bonne femme !
Cécile Giroud : Regardez tout, c’est-à-dire qu’il faut aller voir des films, lire des livres, regarder des séries sur les plateformes de streaming si vous voulez et surtout, faites vous votre avis ! Une fois de plus, ne subissez pas comme un consommateur mais digérez les et extrayez en la substantifique moelle !
Quel est votre avis sur les initiatives comme CSactu qui proposent un journal pour les jeunes, par les jeunes ?
Yann Stotz : Je dirais que ce genre d’initiatives sont très bien du moment qu’elles restent ouvertes et diversifiées. Apparemment, c’est ce que vous faites donc continuez ainsi !
Cécile Giroud : Quand c’est fait par les jeunes, c’est bien car cela les mets dans un rôle actif ! Cela rejoint ce que je disais précédemment quand je disais : « Ne faîtes pas que consommer, agissez ! » Même s’il s’avoir parfois qu’en consommant, on peut susciter une action positive.
Pour conclure cette interview, souhaiteriez-vous revenir sur un point qui a pu être oublié d’être évoqué et/ou nous parler de votre actualité pour l’année 2023 ?
Cécile Giroud : Je souhaiterais parler de l’alcoolisme de Yann Stotz… Vous ne réalisez pas à quel point il consomme de l’alcool…
Yann Stotz : Je voudrais dire à quel point c’est un enfer de travailler avec Cécile Giroud et d’ailleurs, je vais aller me boire un verre…
Cécile Giroud : Je dois l’aider à arrêter d’ailleurs !
Yann Stotz : Arrête, il ne faut pas dire aux jeunes de boire comme moi !
Cécile Giroud : Justement, je m’en plains ! Surtout ne faîtes pas ça !
Yann Stotz : Ma conclusion serait donc la suivante : Cécile Giroud se plaint de tout !
Cécile Giroud : Non, cela n’est pas vrai ! J’ai ramené une bouteille de champagne d’ailleurs !
Yann Stotz : Ah ! Là, on peut parler !
En même temps : Now we are talking !
Cécile Giroud : Plus sérieusement, je pense que nous sommes bien. On ne peut pas se plaindre, on est très heureux et l’on vit d’un métier formidable ! On travaille, on croise des gens avec lesquels on rigole…
Yann Stotz ( sur le ton de l’humour ) : Ce n’est pas sa la question, la question c’est est-ce que l’on a oublié d’évoquer un point !?
Cécile Giroud : Justement, c’est de dire qu’on est chanceux ! Il faut avoir de la gratitude pour les gens et les choses que l’on vit.
Yann Stotz : Oui, cela est vrai ! La vie est belle tant que l’on n’a pas de gros soucis ! Aimez votre vie si vous n’avez pas des problèmes insurmontables ! Il y a peu de problèmes qui sont insurmontables !