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Arnaud Merklé : « Je veux devenir le numéro un français »

Arnaud Merkle est un badiste français. Après une belle saison 2022, le joueur de 22 ans nous a accordé une interview exclusive sans cacher ses ambitions et son objectif bien précis : disputer les Jeux Olympiques de Paris 2024. 

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Photo : L’Alsace /Vincent VOEGTLIN

TTC : Arnaud peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas forcément ?

AM : Je m’appelle Arnaud Merklé, j’ai 22 ans, je suis joueur professionnel de badminton au Red Star Mulhouse. Je suis 12 fois champion de France jeune, une fois en senior en 2021. Je suis trois fois champion d’Europe juniors, dont une fois en individuel. J’ai atteint les demi-finales des Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2018. J’ai été à mon meilleur classement troisième mondial en juniors. Aujourd’hui, je suis 43ème joueur mondial et je compte cinq titres chez les seniors.

TTC : Quand et comment as-tu découvert le badminton ?

AM : Mon grand frère, mes parents et ma famille en général ont toujours fait du badminton. Je me suis donc retrouvé dans les gymnases avant même de savoir marcher. Je suis presque né avec une raquette entre les mains !

TTC : Tu as eu une grande carrière chez les juniors, comment s’est passée ta transition chez les seniors ? Tu as réussi à t’adapter sans problèmes ?

AM : Alors oui la transition a été difficile mais pas pour des raisons badistiques. C’est plutôt le Covid-19 qui m’a freiné dans ma progression. Comme tout le monde, j’ai été confiné et je n’ai pas pu disputer de tournois pendant près d’un an. Et ce à une ou deux places près, je m’explique. Seul les trois premiers mondiaux juniors à la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo pouvaient disputer des tournois. Jétais quatrième et cinquième. Je n’ai disputé aucun tournoi entre mars 2020 et avril 2021. Ça m’a stoppé dans mon élan. Mais j’ai réussi à me relancer et à faire une très belle saison en 2022.

Tu parles de ta saison 2022, mais tu affirmais il y a quatre mois que tu devais changer quelque chose dans ton jeu. De quoi tu parlais et as-tu réussi à modifier ce qui n’allait pas ? 

Oui c’est vrai. Aujourd’hui j’ai un nouvel entraîneur et pour pouvoir se confronter aux meilleurs, au top 20 mondial. Il fallait que je change beaucoup de choses dans mon jeu. J’ai modifié quelques points techniques, notamment mes déplacements et intentions dans la zone avant. C’est quelque chose qui me prend beaucoup de temps, mais vraiment nécessaire pour performer contre les meilleurs mondiaux. Je l’ai encore vu il y a quelques jours contre le 11ème joueur mondial, qui a beaucoup plus de créativité que moi dans cette zone, et ça se ressent. 

Justement pour revenir sur ce match contre l’Indien Kidambi Srikanth, 11ème joueur mondial, est-ce le meilleur joueur que tu ais affronté dans ta carrière ?

En termes de niveau de jeu oui, avec Anders Antonsen (5e joueur mondial), que j’avais joué en Thomas Cup (Championnats du Monde par équipe) en 2021. J’ai également affronté en 2018 Lin Dan, ancien numéro un mondial et double champion Olympique. Donc ces trois joueurs représentent les trois plus grands joueurs que j’ai affronté. Mais il est difficile de définir qui détenait le meilleur niveau de jeu. Aujourd’hui il y a un joueur qui m’inspire beaucoup, c’est le Danois Viktor Axelsen, numéro 1 mondial et champion Olympique en titre. Je suis sûr de pouvoir en apprendre beaucoup en l’affrontant !

On sait que les revenus peuvent être très faibles dans certains sports peu médiatisés, est-ce le cas du badminton ?

Honnêtement non. Les revenus dans le badminton ont énormément augmenté ces dernières années, quand je compare à mon frère qui jouait il y a 10 ans. Et notamment dans le « Top 12 », qui représente la Ligue 1 du badminton, dans lequel s’affrontent les 12 meilleurs clubs de France. En plus, quand on est très bon chez les Juniors comme je l’ai été, on peut négocier des beaux contrats avec Yonex, qui est la marque numéro une d’équipement de badminton. Cela me permet de vivre pleinement du badminton, et de pouvoir m’entraîner dans les meilleures conditions possibles.

C’est ce contrat qui représente ta principale source de revenus actuellement ?  

Oui, mes revenus viennent principalement de mes sponsors et de mon club, le Red Star Mulhouse, qui m’aide énormément depuis que j’ai 11 ans.

Quels sont tes objectifs à court et plus long terme ? 

À court terme c’est évidemment la qualification pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Actuellement, j’essaye d’améliorer mon classement mondial pour commencer ma qualification Olympique en étant le plus haut possible. À plus long terme, ce serait d’atteindre le Top 10 mondial.

Combien de Français disputeront les Jeux Olympiques en 2024 ? J’ai vu que tu étais début novembre 4ème français.

Oui, en sachant que Thomas Rouxel (2e) arrête sa carrière internationale. Alors il n’y aura qu’un seul français qualifié pour le tournoi simple des Jeux Olympiques. Je pense être très proche du niveau de jeu des meilleurs français, et notamment du numéro 1 français Toma Junior Popov. C’est un bon pote, on s’entraîne ensemble sur les tournois même si nous ne faisons pas partie du même club.

Pour être très honnête, je ne fais pas attention au classement. Je préfère me concentrer sur mes résultats et j’espère pouvoir être au niveau pour disputer les Jeux Olympiques de Paris. Mais ce n’est pas gagné d’avance, il y a encore un long chemin à parcourir !

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