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Après 2 ans de guerre, 5 points sur la situation entre l’Ukraine et la Russie

Le 24 février 2022, l'Ukraine se réveillait sous le choc de l'invasion russe. 2 ans plus tard, les deux parties s'enlisent dans cette guerre, alors que la communauté internationale accentue ses sanctions envers la Russie. CSActu dresse 5 points sur la situation actuelle entre l'Ukraine et la Russie.

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Manifestations en soutien à l'Ukraine, 26 février 2022 - Pexels.
Manifestations en soutien à l'Ukraine, 26 février 2022 - Pexels.

1. Le constat humain après deux ans de guerre

Le bilan humain précis de ce conflit armé reste très difficile à évaluer. Kiev et Moscou, tant sur le plan militaire que sur le plan civil, ne font état d’aucune communication sur les pertes humaines. À l’heure actuelle, la Russie occupe 17 % du territoire ukrainien, et les pertes militaires présumées atteignent des chiffres alarmants. 

Malgré la difficulté d’établir un décompte depuis deux ans, certaines institutions et organes de presse ont tenté d’évaluer les pertes militaires de ce conflit. En août 2023, le New York Times évaluait les pertes militaires à 70 000 morts et 100 000 à 120 000 blessés côté ukrainien, et à 120 000 morts et 170 000 à 180 000 blessés côté russe. Le 29 janvier 2024, le ministre britannique de la Défense James Heappey estimait plus de 350 000 morts et blessés du côté russe.

Selon les estimations, cinq fois plus de civils ont été tués depuis deux ans. En juin 2023, le dernier bilan des autorités ukrainiennes évaluait le nombre de civils tués à 10 368, alors que l’ONU s’inquiétait d’un bilan “considérablement plus élevé”. L’ONU, après deux ans de conflit, a réalisé une première estimation des déplacements forcés de populations. Plus de 14 millions de personnes auraient ainsi fui leurs foyers dans les deux dernières années. Parmi eux, près de la moitié serait encore réfugiée à l’étranger.

Un autre chiffre saisissant vient du ministère ukrainien de la santé : 50 000 soldats auraient été amputés depuis le début de la guerre. Des membres artificiels sont fabriqués en quantité industrielle et tentent de remettre en marche des militaires de tout âge.

2. L’aide financière et militaire européenne et américaine

La pérennité de l’aide américaine en faveur de l’Ukraine devient de plus en plus incertaine. Le Sénat américain, à courte majorité démocrate, a adopté mardi 13 février un programme d’aide de 95,34 milliards de dollars en faveur de l’Ukraine, d’Israël et de Taïwan. Ce programme prévoit 61 milliards de dollars pour l’Ukraine. Il doit toutefois passer par la Chambre des représentants, à majorité républicaine, ce qui ne garantit pas l’adoption définitive de l’aide financière. Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, est en effet catégoriquement opposé à l’inscription du texte à l’ordre du jour.

Ce bras de fer entre démocrates et républicains intervient en pleine campagne présidentielle entre le président sortant Joe Biden et l’ex-président Donald Trump, opposé à toute aide supplémentaire en faveur de l’Ukraine.

Au niveau européen, c’est une rallonge de 50 milliards d’euros qui a été débloquée pour Kiev. La France et l’Allemagne ont signé avec l’Ukraine, le 16 février, des accords de sécurité, prévoyant un soutien pour une durée de dix ans. D’ici à quelques jours, la Commission Européenne devrait annoncer une “stratégie pour l’industrie européenne de la défense”. Autrement dit, passer en “économie de guerre”, comme le proposait l’eurodéputé candidat à sa réélection, Raphaël Glucksmann.

3. Zelensky en quête d’une nouvelle dynamique militaire

Durant sa dernière conférence de presse de l’année 2023, alors que le conflit s’enlisait, le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’écartait pas l’idée de mobiliser 450 000 à 500 000 citoyens supplémentaires, en rabaissant à 25 ans l’âge des hommes mobilisables.

Deux ans après le début de l’offensive russe ; même s’il tient bon, le front ukrainien reste très fragilisé. Volodymyr Zelensky, au départ en retrait et confiant en ses généraux, est désormais plus personnellement impliqué dans la conduite des opérations militaires. Il a en effet fait remplacer, le 8 février dernier, le commandant des armées du général Valeri Zaloujny par le général Oleksandr Syrsky, peu connu de la population ukrainienne. 

Au-delà de cette transformation d’ordre militaire, Volodymyr Zelensky multiplie les voyages présidentiels sur les lignes de front : symptôme d’une volonté d’afficher sa solidarité avec les soldats ukrainiens. En plus de ces voyages sur les lieux de combat, le président ukrainien continue sa tactique auprès des pays occidentaux lui apportant leur soutien militaire, en leur réclamant davantage d’armes.

4. L’élection présidentielle russe

La campagne présidentielle russe a officiellement démarré le samedi 17 février, pour un premier tour prévu entre le 15 et le 17 mars, et un éventuel – mais très improbable – second tour le 7 avril. Trois candidats sont autorisés à se présenter face au président sortant Poutine : Leonid Sloutski (Parti libéral-démocrate de Russie), Vladislav Davankov (Parti du Nouveau peuple) et Nikolaï Kharitonov (Parti communiste), les trois soutenant la guerre en Ukraine.

Boris Nadjedine, dernier candidat d’opposition à Poutine, a vu son recours contre le refus d’enregistrement de sa candidature écarté mercredi 21 février par la Cour suprême. Il avait ouvertement pris position pour la fin de l’offensive russe en Ukraine.

Les ministres des Affaires étrangères des trois pays Baltes (Lettonie, Estonie, Lituanie), dont les relations avec la Russie restent tendues, ont quant à eux dénoncé un scrutin “ni libre, ni équitable”.

5. La mort de l’opposant Alexeï Navalny

La mort de l’opposant le plus marqué au Kremlin, Alexeï Navalny, vient une nouvelle fois confirmer l’emprise totale du dirigeant russe, depuis désormais deux décennies. Navalny était emprisonné depuis 2021, dès son retour en Russie après un retrait en Allemagne pour sa convalescence, après un emprisonnement imputé au Kremlin.

Militant anticorruption et opposant résolu de Vladimir Poutine, âgé de 47 ans, il avait disparu de la colonie pénitentiaire où il était détenu, avant d’être transféré vers un autre établissement pénitentiaire, situé dans l’Arctique russe. Il avait été condamné pour “extrémisme”, après avoir dénoncé la corruption sous le régime de Vladimir Poutine et tenté, sans succès, de se présenter contre lui à l’élection présidentielle de 2018. 

L’épouse d’Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, militante depuis plusieurs années à ses côtés, a déclaré : “Je tiens personnellement Poutine pour responsable”. Depuis les États-Unis, et dans l’immense majorité de l’Europe, des manifestations en l’honneur de Navalny ont été tenues.

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