Une victoire sans majorité absolue
L’ancien Premier Ministre Scott Morrison a rapidement reconnu sa défaite en contactant le représentant du parti travailliste et l’a « félicité pour sa victoire ». Néanmoins, cette victoire pour les travaillistes, est en demi-teinte, car ils n’ont pas pour autant obtenu une majorité absolue, ce qui les force soit à travailler avec un gouvernement minoritaire soit à mettre en place une coalition pour obtenir cette majorité.
Au-delà de la victoire des travaillistes et de la défaite des conservateurs, ce scrutin est en effet riche en enseignements. Il représente tout d’abord une véritable victoire pour les Verts australiens et les Teal Independents, des candidats sans étiquette, qui ont fait campagne sur la lutte contre le réchauffement climatique, l’égalité des genres et la probité politique. Ces deux partis avaient pour objectif prioritaire que Scott Morrison ne soit plus le Premier ministre, il est donc probable qu’ils rejoignent une éventuelle coalition avec Anthony Albanese à sa tête.
Une élection remportée sur les thèmes du climat et de l’inflation
Cette victoire pour le parti travailliste s’explique de plusieurs manières au vu de la politique gouvernementale des dernières années. Tout d’abord, l’ancien gouvernement conservateur a été assez largement accusé d’inaction pour lutter contre le dérèglement climatique. En effet, durant son mandat débuté en 2018, Scott Morrison s’était distingué par des positions et des soutiens vers l’industrie du charbon et du gaz. Il avait également ignoré les appels mondiaux l’appelant à accélérer le processus de réduction des émissions de carbone, en restant fixé sur le cap de -28% d’ici à 2030.
Or, le pays étant marqué par des incendies fréquents, des inondations et des sécheresses de plus en plus graves et de plus en plus longues, le discours des travaillistes s’engageant dans la lutte contre le changement climatique a été perçu comme clé et comme facteur déterminant pour de nombreux électeurs australiens. Anthony Albanese s’est en effet engagé à atteindre le chiffre de -43% de réduction des émissions de CO2.
L’autre point-clé de cette campagne a été la hausse continue de l’inflation que connaît l’Australie depuis plusieurs mois. En effet, sur la dernière année, l’inflation a atteint les 5,1%, sans que les salaires ne suivent pour autant. Les propositions du candidat travailliste, ainsi que son profil (il a eu une enfance très modeste et a grandi dans un logement social de Sydney), ont donc convaincu les électeurs australiens. Reste à voir si la mise en place d’une coalition sera le chemin emprunté par ce nouveau gouvernement…