La frise chronologique : fil conducteur de l’exposition
Après avoir visionné une courte vidéo résumant brièvement la vie de l’artiste, place à la salle principale de l’exposition. Aménagée suivant la frise chronologique d’Alaïa, elle s’avère être une mine d’informations : anecdotes, clichés, évènements marquants : tout y est.
Sa lecture nous apprend par exemple que c’est au cours de ses études aux Beaux-Arts de Tunis, que le jeune Azzedine s’initie à la passion qui l’anime depuis son enfance : la couture. Elle met aussi en lumière les différentes femmes qui l’ont inspiré : se mère, sa sœur Hafida, mais surtout son amie d’enfance Latifa.
C’est d’ailleurs en commençant à créer des tenues pour Latifa, à la taille extrêmement fine, que le couturier améliore sa technique dans la confection de vêtements cintrés, faisant désormais partie intégrante de l’ADN de la Maison.
Puis, il se noue d’amitié avec Leila Menchari, qu’il rencontre à l’école. Admirant son talent, elle porte ses créations et le présente à ses amies du gratin tunisien, qui ne peut bientôt plus se passer des services du jeune homme. Cette relation d’une fusion exceptionnelle sera d’ailleurs mise en exergue dans la seconde salle de l’exposition, située à l’étage de la fondation.
Finalement, lors de son arrivée à Paris dans les années 1950, il est hébergé par la Comtesse Nicole de Blégiers, qui l’introduit au cercle littéraire parisien, lui permettant de se tisser rapidement un réseau.
Entre amitiés et business, le « phénomène Alaïa » éclot quelques décennies plus tard : le créateur tunisien est désormais appelé pour habiller les plus grandes célébrités : la belle Greta Garbo, la somptueuse Arletty, ou encore la sublime Naomi Campbell.
Des pièces iconiques exposées
Les pièces iconiques de la marque sont d’ailleurs exposées, nous laissant entrevoir les spécificités de l’allure de la femme Alaïa : vêtements cintrés aux airs de Jacquemus, robes longues noires couvrantes drapées rappelant la tenue de Kim Kardashian signée Balenciaga pour le dernier Met Gala, ensembles de cuir travaillés, inévitable référence au couturier Mugler…
Inédite et originale, cette exposition nous permet indéniablement d’en apprendre plus sur Azzédine, jusqu’alors dissimulé par l’ombre du succès de la Maison Alaïa, dont les créations s’arrachaient dans les années 1980.