L’affaire Maëlys
En août 2017, lors d’un mariage en Isère, une petite fille, prénommée Maëlys, disparaît pendant la soirée. Elle n’a seulement que huit ans. L’hypothèse de l’enlèvement est d’abord soulevée par les enquêteurs. Très vite, un suspect ressort : Nordahl Lelandais. Cet homme, âgé de 34 ans au moment des faits, est maître-chien dans l’Armée de Terre et est un ami du marié. Malgré les soupçons, rien ne prouvait à ce moment-là qu’il était coupable.
Mais le 14 février 2018, il décide d’avouer les faits et reconnaît avoir tuer Maëlys Araujo, ce 27 août 2017. Jusque-là, les enquêteurs se sont démenés afin de trouver des éléments qui permettraient de condamner Nordahl Lelandais. Plusieurs preuves ont mené les gendarmes jusqu’à lui. En effet, la vidéo-surveillance d’une station-service aurait enregistré l’homme le lendemain de la disparition de Maëlys. Sur la vidéo, le suspect nettoie le coffre de sa voiture. Quelques semaines plus tard, après des dizaines d’analyses et de recherches, l’ADN de la petite fille sera retrouver sur le tableau de bord de la voiture. Les enquêteurs retrouveront également des traces de sang sous les tapis du coffre, malgré les efforts de Nordahl Lelandais à les dissimuler.
Après sa révélation, l’accusé explique qu’il a agit sous l’emprise de la drogue. Seulement un mois et demi après son aveu, il reconnaît le meurtre d’Arthur Noyer, jeune caporal de 23 ans. Le corps de l’homme avait été retrouvé six mois après sa disparition, en avril 2017. C’est en septembre 2017 que ses ossements seront retrouvés par un randonneur, à quelques kilomètres de son lieu de disparition.
Condamnation de Nordahl Lelandais
Ce 18 février 2022 est marqué par la condamnation de Nordahl Lelandais, provoquant soulagement et satisfaction pour la famille de Maëlys. L’homme est alors condamné à perpétuité, soit vingt-deux ans en France. Au-delà de son jugement, la Cour d’Assise a décidé d’un « suivi socio-judiciaire pendant 10 ans. » Face à cette décision de justice, le coupable n’a pas décidé de faire appel, et se conforme à sa condamnation. Ce dernier explique : « je reconnais l’intégralité des faits qui me sont reprochés. ». Il justifie son acte par « l’impression complètement folle » d’halluciner. Il aurait visualisé le visage d’Arthur Noyer.
Nordahl Lelandais tente de présenter ses excuses à la famille meurtrie par la disparition de leur fille, mais en vain. Il adresse alors « avec la plus grande sincérité » ses excuses « à tous ceux à qui [il a] fait du mal. » Les parents et la sœur de Maëlys n’en tiendront pas rigueur. La mère de la fillette rappelle que « la perpétuité, c’est ce qu’on a pris, nous, en n’ayant plus Maëlys ». Une manière pour elle d’exprimer sa tristesse face à la perte de son enfant.
Cependant, la condamnation de Nordahl Lelandais n’est pas signe de pleine satisfaction. En effet, aucune preuve d’un potentiel viol de la petite fille n’a pu être avancée. La sœur de Maëlys, Colleen de Araujo, appelée à la barre lors du procès, n’a pas hésité à demander à plusieurs reprises au suspect si ce dernier avait violé sa sœur. Sans réponse. Ce dernier a réfuté cette hypothèse tout au long du procès. Il demeure important de rappeler que Nordahl Lelandais avait déjà été condamné dans une précédente affaire pour agressions sexuelles sur deux de ses petites-cousines, âgées de seulement 4 et 6 ans.
Un soulagement pour la famille et l’entourage
Les parents de Maëlys se sont dit soulagés de cette peine, considérée comme la peine maximale en France. Malgré leur soulagement, la famille n’en demeure pas moins frustrée. Avec vingt-deux ans de peine et en étant âgé de seulement 39 ans, Nordahl Lelandais a des chances de pouvoir sortir à la fin de sa peine. Le père de Maëlys souligne tout de même qu’ils savent « qu’il part en prison et qu’il ne fera plus de mal à personne ».
La famille évoque leur partielle satisfaction en expliquant qu’ils n’auront « pas cette vérité » qu’ils attendaient tant. Les raisons du décès de Maëlys ne seront donc jamais exposées. Seul Nordahl Lelandais sait comment se sont déroulées les dernières heures de la fillette cette nuit-là. C’est avec émotion que la mère et la sœur de Maëlys se sont exprimées à la suite du procès. Les deux femmes ont affiché leur soulagement face à la situation et souhaitent que cette histoire demeurent dans les mémoires de chacun. Jennifer de Araujo, mère de Maëlys, souhaite que « Maëlys soit dans le cœur des Français », afin « qu’on ne l’oublie jamais ».