Accord de cessez-le-feu adopté entre Israël et le Hamas

Ce mercredi 15 janvier, au moment de l’annonce de négociations concernant un cessez-le-feu, de nombreux Palestiniens en liesse ont manifesté leur joie et leur espoir de pouvoir enfin sortir de l’enfer dans lequel ils sont plongés depuis plus de 15 mois. 

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Gaza en ruine : Photo by Abed Rahim Khatib/Anadolu via Getty Images
Gaza en ruine : Photo by Abed Rahim Khatib/Anadolu via Getty Images

 

Une lumière au bout du tunnel pour Gaza

En effet, un accord de cessez-le-feu a été signé par le Hamas et Israël cette semaine, sous l’égide des Etats-Unis, de l’Egypte et du Qatar. Censé entrer en vigueur ce dimanche 19 janvier, celui-ci prévoit 3 phases de 42 jours chacune, dont la première annonce un arrêt temporaire des hostilités dans la bande de Gaza.

L’aide humanitaire pourra y entrer, moyennant 600 camions par jour, afin d’y apporter notamment du carburant et de l’eau, dont l’accès et l’approvisionnement furent coupés intentionnellement par Israël. La directrice exécutive de l’ONG Human Rights Watch assène à ce propos qu’ “il s’agit d’une politique de privation calculée qui a entraîné la mort de milliers de personnes par déshydratation et par maladie, ce qui n’est rien d’autre qu’un crime contre l’humanité d’extermination et un acte de génocide”. L’un des 5 définis par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.

La première phase de l’accord comprend également la libération progressive de 95 otages israéliens détenus dans les décombres de Gaza. Avec d’abord celle de 33 otages durant les 6 semaines qui arrivent, s’agissant prioritairement des femmes, enfants et personnes de plus de 50 ans. 

3 phases successives 

Israël entend libérer de son côté 30 femmes ou mineurs palestiniens pour chaque israélien relâché. Et 50 prisonniers palestiniens lorsqu’il s’agira d’une soldate israélienne. 

De même, l’accord prévoit le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza, permettant le retour des gazaouis déplacés dans des camps de tentes miséreux, gangrénés par la maladie et la misère. 

Puis, il est question lors de la deuxième phase de l’accord d’une déclaration d’une “paix durable” et de la libération des derniers otages détenus par le Hamas en échange d’un nombre de prisonniers palestiniens encore inconnu. Le dirigeant du Fatah Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine pourraient sortir des geôles israéliennes. 

Enfin, il est prévu une reconstruction de la bande de Gaza pour la troisième et dernière phase.

Un accord tardif


Alors qu’Amnesty International rappelle dans son rapport du 4 décembre 2024 le génocide qui y a cours depuis le 7 octobre 2023, celui-ci fut prolongé par Netanyahou et l’extrême droite israélienne. 

Gershon Baskin, activiste israélien et négociateur de discussions entre Israël et le Hamas, souligne que “l’accord conclu est sur la table depuis la fin du mois de mai”. Il demande alors des comptes aux responsables politiques des 2 camps, dénonçant leur cynisme.

Certains dirigeants israéliens, notamment le ministre chargé de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir a fièrement affirmé sur son compte X (ex-Twitter) “Au cours de l’année dernière, en utilisant notre pouvoir politique, nous avons réussi à empêcher cet accord d’aller de l’avant, à maintes reprises”. 

De son côté, Mustafa Barghouti, membre de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine, rappelle que cet accord est précisément le même que celui signé le 3 juillet 2024. Annihilé par “l’égoïsme” de Netanyahou, cet accord aurait permis de sauver des milliers de vies humaines, qu’il en soit de celles des soldats israéliens ainsi que celles des civils palestiniens. 

Ainsi, cet accord de cessez-le-feu est porteur d’espoir et surtout de lendemains désormais envisageables pour des civils ayant perdu la notion du temps. Alors que plus de 46 000 d’entre eux sont déjà morts sous les bombardements israéliens, la revue médicale The Lancet estime en réalité que ce nombre est supérieur de 40%. D’autant que cet accord n’a pas empêché Tsahal de poursuivre ses crimes. D’après Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile, des avions israéliens ont décollé à la suite du cessez-le-feu pour bombarder Gaza. Depuis, ce sont au moins 73 personnes qui ont été tuées par cette armée, parmi lesquelles 25 femmes et 20 enfants.

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