Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Israël: la voie vers une société “apaisée”?

Un vent nouveau souffle sur la scène politique israélienne. Un vote de confiance du parlement le 13 juin dernier a porté au pouvoir l'homme d'affaire Naftali Bennett, à 60 voix contre 59 pour son prédécesseur Benjamin Netanyahou. Il met ainsi fin au douze ans de mandat de son opposant.

Partagez ce post

Portrait de Naftali Bennett

Ancien commandant d’une unité d’élite de Tsahal, l’armée israélienne, Naftali Bennett est né en 1972 à Haïfa de parents américains qui ont fait leur aliyah (retour en terre d’Israël).

L’homme de 49 ans a fait son entrée en politique en 2006, en intégrant le Likoud, parti national-libéral de droite, sous le joug de Benjamin Netanyahou. Très vite, il fait scission avec son futur adversaire.

Ultra-sioniste, il rejoint en 2008 la tête du Conseil de Yesha, une organisation de lobbying des colons israéliens en Cisjordanie. Le sionisme est une doctrine fondée sur l’idée d’une nation juive ayant vocation à la souveraineté sur son territoire.

Quatre ans plus tard, il devient le Président du Foyer juif, parti nationaliste conservateur avant de former la Nouvelle Droite en 2018 aux côtés de la députée Ayelet Shaked. Il prend la tête de la coalition de droite Yamina en 2019.

Une coalition exceptionnelle

La Knesset (Assemblée) a adopté la coalition conçue par le centriste Yair Lapid. Le Président Reuven Rivlin avait en effet demandé au nouveau ministre des Affaires étrangères de rallier une majorité parlementaire face à l’incompétence en cette matière du Likoud lors de sa victoire aux législatives de mars dernier.

Composée de huit partis, de gauche, du centre, de droite et de droite radicale, la coalition bénéficie également du soutien déterminant de la Liste arabe unie (Ra’am) de Mansour Abbas, un mouvement islamiste représentant la sensibilité conservatrice de la population arabe israélienne.

Le leader de la droite-religieuse déclarait: « Le gouvernement œuvrera pour toute la population – les religieux, les laïcs, les ultraorthodoxes, les Arabes  et ce, sans exception ».

Yahir Lapid prendra le relais du poste de Premier Ministre dans deux ans, en août 2023, à la moitié du mandat de M. Bennett.

Quels enjeux?

Aussi optimiste qu’il soit de constater une coopération entre toutes ces couleurs politiques, cette diversité fait aussi la fragilité du nouveau gouvernement.

Le programme se concentre sur des questions économiques et sociales, comme celle du budget de l’Etat ou encore la construction d’hôpitaux. Sont toutefois mis de côté des sujets plus sensibles comme la colonisation de la Cisjordanie ou la création d’un État palestinien, qui, abordés, pourraient mettre en péril cette délicate coalition.

Cependant, celle-ci trouve son unité dans sa volonté d’écarter ­Benyamin Netanyahou du pouvoir.

Un premier projet vise à limiter la longévité d’un Premier ministre à deux mandats, soit huit ans. La possibilité pour “King Bibi” de se représenter serait donc exclue.

Une opposition vive et des défis imminents

Alors qu’une foule grandissante manifestait sa joie sur la place Rabin de Tel-Aviv face à ce changement lundi dernier, l’ambiance dans la Knesset semblait moins allègre. Mr Bennett a été traité de « menteur» et d’« escroc » par des députés d’extrême droite messianique, qui ont dû quitter la salle à la suite de ces propos.

Il a tenté d’apaiser la situation en assurant: “Je comprends que ce ne soit pas un jour facile pour beaucoup aujourd’hui, mais ce n’est pas un jour de deuil, c’est un jour de changement, de changement de régime dans une démocratie”.

L’extrême droite a quant à elle contesté ce changement en organisant mardi 14 juin la “Marche des Drapeaux” sur Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville, engendrant ainsi un risque de nouvelles tensions avec le Hamas.

Par ailleurs, Benjamin Netanyahou va devoir répondre de ses actes dans un procès pour corruption, malversation et abus de pouvoir maintenant qu’il ne bénéficie plus de l’immunité parlementaire. Mais cela ne l’a pas empêché d’avertir le nouveau gouvernement qu’il serait “de retour bientôt“…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share

CSMAG, votre point actu’ mensuel !

Nous souhaitons faire de ce magazine le reflet de l’esprit de CSactu, en y intégrant toute nos nouveautés : articles de fond, podcasts, émissions sur Twitch, conférences et bien plus encore. 

Chaque mois, nous nous engageons à vous offrir un magazine qui, tout en valorisant le travail de notre rédaction, mettra en lumière l’ensemble des initiatives portées par CSactu.