Du football à la politique, il n’y a qu’un pas. Jean-Michel Aulas a été président de l’Olympique Lyonnais durant plus de trois décennies. Il a aujourd’hui 75 ans et s’il n’est plus à la tête des Gones depuis 2023, il n’a pas encore quitté le monde du football puisqu’il est actuellement vice-président de la Fédération française de football (FFF) en charge du football féminin.
Durant ses plus de 30 ans à la tête du club de la ville, Jean-Michel Aulas s’est fait une place de choix dans la cité des Gones. Aimé de la plupart des habitants, il a écrit les plus belles pages de l’histoire de l’Olympique Lyonnais. Depuis 1987, date de son arrivée à la tête du club, l’OL a glané 7 titres de champion de France, 2 coupes de France, une coupe de la Ligue et 6 trophées des champions. Soit un très beau total de 16 trophées majeurs en grande partie remporté lors de l’âge d’or lyonnais au début des années 2000.
Une section féminine modèle
Pour agrandir encore un peu son armoire à trophée, le dirigeant de l’OL a créé une section féminine en 2004. La réussite est totale. Précurseur du football féminin, leur palmarès est tout simplement impressionnant. 8 Ligues des champions, 15 titres de champion de France, 9 coupes de France et 2 trophées des champions. Si on additionne le tout (féminin et masculin), on tombe sur le très flatteur chiffre de 50 trophées. Autant vous dire que Jean-Michel Aulas n’a pas fait les choses à moitié lors de son passage à la tête du club lyonnais. Maintenant que cette page est tournée, il est prêt pour une nouvelle aventure assez inattendue.
À l’assaut de la mairie !
Dans un entretien donné au Figaro, Jean-Michel Aulas a expliqué qu’il envisageait de se présenter aux élections municipales de 2026 dans sa ville de cœur.
« J’y réfléchis, bien sûr. Les sollicitations, à ma grande surprise, sont très nombreuses, et viennent de toutes parts, des commerçants aux politiques, en passant par les entrepreneurs, les jeunes. Ils me font tous l’honneur de me demander des conseils… À Lyon, nous devons pouvoir mieux faire, et parfois j’ai l’impression que ça part dans tous les sens. Une ville doit être au service de tous les citoyens« , dit-il avec un vocabulaire digne d’un politicien expérimenté.
Des petits indices disséminés
Avant cette déclaration, Jean-Michel Aulas avait déjà commencé à tâter le terrain. Sur son réseau favori X, le vice-président de la Fédération française de football nous avait déjà gratifié de nombreux posts mettant en exergue les difficultés de circulation à Lyon. Depuis plusieurs semaines, il enchaîne les pics laissant entrevoir une future candidature. Il s’est aussi justifié avec ces termes dans le même entretien.
« Il manque un peu de bon sens à Lyon. Économiquement, nous pourrions être bien plus dynamiques. Je voudrais qu’il y ait un électrochoc chez les professionnels de la politique« .
Même s’il n’y a encore rien d’officiel, le Lyonnais de toujours semble avoir les armes pour se lancer dans cette course effrénée. Il est une personnalité adorée dans la Ville Lumière. Ses qualités d’homme d’affaires et de gérant hors-pair pourraient être de véritables atouts pour arriver à ses fins. En tout cas, cette sortie médiatique a fait réagir à Lyon, le maire écologiste de la ville, Gregory Doucet, a été interrogé à ce sujet. Une question évitée avec malice en dressant à la place les louanges de son possible futur adversaire sans parler de politique.
« C’est assurément, et je le dis sans offense pour l’actuel président de l’OL, le plus grand président que l’Olympique Lyonnais ait eu dans son histoire. C’est un entrepreneur lyonnais (…). Et puis c’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup de reconnaissance parce que si j’ai la chance d’être maire d’une ville qui a la plus grande équipe de football féminin du monde, c’est grâce à Jean-Michel Aulas » Même son de cloche du côté d’Edouard Hoffmann, candidat de la société civile.
« Il est plus que bienvenu, c’est un Lyonnais qui aime sa ville, après je ne vais pas dire d’autre chose que c’était un très grand patron de club, et un grand patron Lyonnais »
Un sixième candidat
Si jamais sa candidature se confirmait, il se rajouterait à la liste des prétendants dans laquelle figure déjà l’actuel maire écologiste Grégory Doucet, l’ancien maire de Lyon entre 2017 et 2018 Georges Képénékian, la Républicaine Véronique Sarselli, le candidat de la société civile Edouard Hoffmann sans oublier le chef cuisto Christophe Margrin. Une liste qui va probablement encore évoluer dans les mois à venir.
Doucet ne va pas se la couler douce
Si le maire écologiste de Lyon est donné largement vainqueur, cela ne sera pas si simple que cela. La droite sera bien sûr une opposition de taille mais c’est du côté de la société civile qu’il risque de déchanter. En tête de fil de ses fervents opposants, Edouard Hoffmann. Pourtant fervent écologiste, ce paysagiste est loin d’être satisfait par la politique menée actuellement.
« Je n’ai jamais vu une ville aussi sale, surtout polluée de mégots de cigarette. Un peu contradictoire pour un maire écologiste quand même« , explique le candidat de la société civile. Un désamour de Grégory Doucet qu’il partage avec… Jean-Michel Aulas, autre possible candidat de la société civile. Une future alliance dans les petits papiers ? Rien n’est sûr mais Édouard Hoffmann le sait, pour battre le maire actuel, il ne faudra pas être seul.
« C’est évident, il faudra s’unir. il faudra se mettre autour de la table, les opposants à un vrai projet pour les Lyonnais. Critiquer c’est bien beau mais il faut du concret pour espérer quelque chose«
Rendez-vous en 2026
Il est encore trop tôt pour faire des plans sur la comète. La possible candidature de Jean-Michel Aulas pourrait en tout cas rebattre totalement les cartes pour ses élections municipales lyonnaise. Ce dernier a bien plus de pouvoir que l’on ne le pense dans la capitale des Gaules. En cas de victoire, son élection serait une réelle surprise. Néanmoins cela reste assez peu probable, on ne va pas se mentir. Tant qu’Alexandre Lacazette n’est pas nommé premier adjoint au maire, JMA restera un candidat sérieux. Rendez-vous en 2026 !
