Charlie Dalin : Nouveau roi des Océans

En remportant la dixième édition du Vendée Globe en 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes, Charlie Dalin pulvérise l’ancien record de la course détenu par Armel Le Cléac’h de plus de 9 jours. Deux autres Français, Yoann Richomme (Paprec Arkéa) et Sébastien Simon (groupe Dubreuil), complètent le podium et battent également l’ancien record.

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LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - NOVEMBER 10, 2024: Biotherm skipper Paul Meilhat (FRA) is photographed on the start line of the Vendee Globe, on November 10, 2024 in Les Sables d'Olonne, France - (Photo by Jean-Marie Liot / Alea)


Nous sommes le 14 janvier 2025, il est 8 H 24 et les premières lueurs de l’aube se dessinent à l’horizon lorsque le skipper Charlie Dalin et son bateau Macif santé prévoyance franchissent la ligne d’arrivée du Vendée Globe 2024. Parti le 10 novembre 2024, il aura fallu seulement 64 j 19 h 22m 49 s au skipper de 40 ans pour boucler ce tour du monde en solitaire. Le natif du Havre avait déjà franchi la ligne d’arrivée en tête lors de l’édition précédente, mais avait été finalement classé deuxième derrière Yannick Bestaven en raison de bonifications accordées à ce dernier pour avoir aidé un concurrent. Mais cette fois, pas de mauvaise surprise à l’arrivée : c’était bien son année. Il égalise par la même occasion le record de Michel Desjoyeaux, qui était jusqu’à aujourd’hui le seul à avoir franchi deux fois la ligne d’arrivée en tête de la plus célèbre course en solitaire.


Trois skippers sont parvenus à boucler ce tour du monde en solitaire plus vite que ne l’avait fait Armel Le Cléac’h lors de la huitième édition en 2016. Pourtant, avec un départ aussi lent, très peu de personnes auraient pu imaginer une course si favorable au record. En effet, le 10 novembre 2024, lorsque le départ du Vendée Globe est donné après un ultime au revoir aux milliers de spectateurs venues assister au spectacle, les IMOCA sont presque à l’arrêt faute de vent.

Des bateaux uniques

IMOCA MAITRE COQ IV en navigation. Stéphanie GASPARI, CC BY-SA 4.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0, via Wikimedia Commons

Pour rappel, les IMOCA, ce sont des bateaux d’à peine plus de 18 mètres de long fabriqués avec des matériaux modernes comme le carbone pour maximiser la légèreté et la résistance. Ils sont souvent équipés de foils, qui sont des appendices permettant de « surfer » sur l’eau en réduisant la traînée, augmentant ainsi leur vitesse. Pour prendre le départ, ce type de bateau doit respecter un certain nombre de règles, notamment en lien avec sa taille et son poids. L’une des particularités des IMOCA est qu’ils sont conçus pour être manipulés par une seule personne ou par un équipage très réduit, ce qui les rend adaptés aux courses en solitaire ou en double. Ce sont donc des bateaux rapides, mais assez difficiles à manier, encore plus en solitaire.

Un départ lent


Malgré un départ lent pour les 40 skippers, 34 hommes et 6 femmes, les favoris Charlie Dalin et Yoann Richomme font rapidement la course en tête. Il faudra attendre une météo dans l’Atlantique Sud très favorable pour que les monocoques puissent exploiter leur potentiel de vitesse. Ces conditions idéales ont permis à Sébastien Simon de battre le record du skipper le plus rapide sur un IMOCA en 24 h avec 615 miles, soit 1140 km avalés. Après une bataille rudement menée aux avant-postes, c’est Charlie Dalin qui passe en première position le cap de Bonne-Espérance, devançant Yoann Richomme. Mais c’est de bonne guerre, car Yoann Richomme arrive en tête au cap Horn le 24 décembre ; seulement 9 min 30 le séparent de Charlie Dalin. Les deux skippers ont alors quatre jours d’avance sur le record d’Armel Le Cléac’h qui avait passé le cap Horn en 47 jours. Le 30 décembre, le vainqueur en titre Yannick Bestaven ( Maître Coq V) abandonne à cause d’avaries sur son bateau. Dans la remontée de l’Atlantique, Charlie Dalin fait la différence avec son bateau plus polyvalent dans les vents plus faibles, là où celui de Yoann Richomme est plus axé sur la vitesse dans les vents portants. Charlie Dalin est alors devant et comprend que cette fois-ci, c’est bien lui qui va remporter le Vendée Globe.

Les secrets d’un record


En plus des talents de navigation indéniables des skippers, la technologie des bateaux a un impact non négligeable sur le classement. En effet, sur les bateaux les plus récents, les foils de dernière génération permettent de réduire considérablement la résistance face à l’eau et d’augmenter leur vitesse moyenne, là où des skippers comme Jean Le Cam naviguent sur des bateaux équipés d’un système appelé dérive. La dérive est un élément fixe ou mobile situé sous la coque du bateau, mais contrairement aux foils, cette dernière n’est pas prévue pour lever le bateau hors de l’eau. Les matériaux ultra-légers et robustes permettent également de rendre possibles de nouveaux records. Ajoutés à cela, le matériel électronique de pointe, une aide précieuse à la navigation, permettant ainsi aux skippers d’anticiper et de planifier au mieux leurs trajectoires. Il y a évidemment une part de chance pour Charlie Dalin d’avoir évité une avarie majeure sur son bateau. Et puis il y a cette concurrence accrue avec Yoann Richomme qui est sans doute l’un des facteurs qui a permis à Charlie Dalin de battre le record de la course.

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