L’attente, l’attente, toujours l’attente
Depuis sa nomination il y a une semaine, François Bayrou laissait traîner les discussions avec le Président de la République sur son gouvernement. La censure du gouvernement Barnier avait laissé penser à la classe politique que le changement était enfin venu.
Tous les groupes parlementaires de l’arc républicain ont été consultés par le Premier Ministre dans l’espoir de trouver un gouvernement qui pourrait obtenir un accord de non-censuré avec le bloc central, les Républicains et les socialistes.
Mais finalement c’est la tradition qui l’a emporté. Puisque le gouvernement de François Bayrou est empli de visage largement familier sous l’ère Macron.
Le retour des fantômes du passé
C’est à 18h45 que Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, a annoncé le gouvernement Bayrou. Avec 14 Ministres d’Etat et 20 ministres délégués, ce gouvernement est resserré par rapport à celui de Michel Barnier.
Les ministères régaliens seront incarnés par Bruno Retailleau qui conserve sa place à Beauvau au Ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin qui récupère le Ministère de la Justice. Autour du ministre de l’Intérieur, on retrouve des spécialistes des questions de l’Immigration comme François-Noël Buffet.
Gérald Darmanin a d’ailleurs déjà exprimé ses priorités sur X
Catherine Vautrin récupère un ministère qu’elle avait déjà décroché sous le gouvernement Attal. Elle était passée par le Ministère du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation. Elle retrouve donc un ministère du Travail, de la Santé, de la Solidarité, et des Familles.
Parmi les revenants, on peut citer, Aurore Bergé, qui retrouve le Ministère délégué à l’égalité entre les hommes et les femmes, et Elisabeth Borne, qui hérite d’un ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et du Numérique. Mais surtout Manuel Valls, en tant que ministre des Outre-Mers, il aura la lourde tâche de la reconstruction de Mayotte et devrait avoir un budget conséquent.
La mission Budget, une touche Macron
La principale mission de ce gouvernement sera de voter un budget pour la France. François Bayrou a déjà averti qu’il pensait adopter un budget avant février. Mais cette mission s’annonce plus que périlleuse avec un gouvernement qui ne ravit ni les bancs de la Droite ni à gauche. Les menaces de censure planent déjà largement au-dessus du Maire de Pau.
Alors, le Président de la République a dû assurer le poste du ministre délégué au budget à une personne de confiance: Amélie de Montchalin, fidèle marcheuse depuis les premiers pas du candidat Macron.
Amélie de Montchalin ne sera pas seule face à cette montagne, le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, portera aussi cette lourde responsabilité. Ancien patron de la caisse de dépôt, il est considéré comme un banquier “de gauche”, et a longtemps été un fidèle supporter de Mitterrand.
Les reconduits qui font craindre que le changement ne soit pas pour tout de suite
Les oppositions parlementaires doivent penser que le cauchemar ne s’arrêtera jamais. En plus de Bruno Retailleau, Rachida Dati garde son ministère de la Culture, Jean-Noël Barrot, proche de François Bayrou, garde le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Malgré la crise des agriculteurs, Annie Genevard se maintient à l’Agriculture. Agnès Pannier-Runacher fera, elle aussi, partie de ce gouvernement et récupère le ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Sébastien Lecornu, un temps appelé comme Premier Ministre, reste finalement Ministre des Armées.
