Haguenau (N2), Still/Mutzig (R1), Strasbourg (Ligue 1). Ce week-end, trois clubs d’Alsace disputaient les 1/32es de finale de la Coupe de France. L’objectif pour les deux premiers était clair : faire appel à la magie de la Coupe de France pour créer l’exploit face à, sur le papier, plus fort qu’eux. Pour le Racing Club de Strasbourg, il s’agissait justement d’éviter ce piège contre une équipe installée quatre échelons plus bas, en National 3.
Le RCSA a fait le job contre Calais
Défi réussi pour les hommes de Liam Rosenior qui ont assuré leur qualification grâce à un succès 3-0 face au Racing Club de Calais. Le jeune coach anglais avait refusé de prendre ce déplacement dans les Hauts-de-France à la légère : « Je sais que ce très joli stade sera plein. Tout le monde voudra assister à une surprise et voir Calais gagner. C’est un grand challenge, différent, mais très difficile, pour mon équipe, car – comme tout le monde le dit – nous avons un groupe très jeune », avait-il prévenu en conférence de presse d’avant-match. Le coach du Racing ne s’était pas trompé en ventant également les qualités des Calaisiens. Ces derniers n’ont pas démérité et ont surpris les Strasbourgeois. A la 36’, un pénalty était même sifflé en leur faveur après un tacle en retard de Guela Doué sur le numéro 10, Sam Alexander. La soirée aurait donc pu tourner au vinaigre pour les Alsaciens, auteurs d’une première mi-temps famélique. C’était sans compter sur le portier suédois, Karl-Johan Johnsson qui s’est détendu de tout son long pour sortir le tir de Luca Pelissier. La suite se résume à une seconde mi-temps sans accro, ou presque pour Strasbourg, où les hommes de Rosenior ont haussé leur niveau de jeu. Andrey Santos a ouvert le score sur corner à l’heure de jeu (0-1), puis Sékou Mara a doublé la mise 15 minutes plus tard (0-2). Calais a cru pouvoir relancer les débats à la 80’ mais le but inscrit par l’ancien Lyonnais, Claudio Beauvue, a été refusé pour une position de hors-jeu. Finalement, les Bleu et Blanc ont enfoncé le clou en toute fin de match : Sékou Mara y est allé de sa deuxième réalisation de la rencontre pour sceller la qualification alsacienne (0-3).
Haguenau n’aurait pas pu rêver mieux
Il fallait le voir pour y croire. La magie de la Coupe de France a opéré au Parc des sports de Haguenau samedi après-midi. Certes, les Haguenoviens ne sont pas venus à bout d’une équipe de Ligue 1 ou de Ligue 2, mais l’exploit ne reste pas moins retentissant face au leader de National. Car oui, le FRH, à la lutte pour le maintien en National 2 n’a fait qu’une bouchée de Boulogne, en tête du championnat de National avec Nancy. Une folle victoire 4-1 offrant la première qualification de l’histoire du club bas-rhinois en 16es de finale de la Coupe de France. Après deux échecs en 1996 et 2005, c’est Alexis Gouletquer qui a montré le chemin de la rédemption dès la 6’ (1-0). À la passe décisive, Gil Lawson n’était qu’à son premier coup d’éclat de la soirée. Le natif d’Epinay-sur-Seine, dix minutes après l’ouverture du score, poussait le gardien boulonnais à la faute dans sa sortie, synonyme d’exclusion.
En supériorité numérique, les Alsaciens ont déroulé leur plus beau football. Gil Lawson, servi d’une délicieuse passe en profondeur lobbée par-dessus la défense (un LB + Y comme on les aime sur FIFA), s’offrait le but du break (2-0) dans un stade survolté. Il ne s’agissait là que d’un simple amuse-bouche pour l’attaquant haguenovien qui s’est permis d’inscrire un doublé juste avant la pause (3-0). Un sentiment d’irréalité flottait donc à la mi-temps dans l’enceinte du Parc des sports tant personne ne s’était permis d’imaginer un tel scénario avant la rencontre. Et ce n’était pas terminé. Malgré des Nordistes déterminés à changer le cours du match, le FRH, grâce aux parades de son gardien Stéphane Schneider, a douché les espoirs visiteurs. Alexis Gouletquer a lui aussi inscrit un doublé (4-0), paraphant ainsi le large succès des Alsaciens. Le but de Boulogne à la dernière minute restera anecdotique (4-1). C’était Noël avant l’heure à Haguenau.
Still/Mutzig sort la tête haute
De son côté le petit poucet bas-rhinois de Still/Mutzig n’a pas créé l’exploit mais peut être fier de sa prestation. La marche était trop haute face au Stade de Reims (Ligue 1), il faut dire que cinq divisions séparaient les deux formations. « Le but était la qualification qui aurait été un très grand exploit. L’autre objectif était de montrer une image positive. De ce côté-là, c’est une réussite. Je suis fier de mes joueurs, ce sont des bons mecs », déclarait après la défaite, le coach de Still/Mutzig, Jacky Duguépéroux, très connu en Alsace notamment pour ses prouesses en tant que joueur et entraineur avec le RCSA. Personne ne lui donnera tort. Ses joueurs ont joué avec les tripes et le cœur, laissant parfois quelques doutes quant à la véritable identité des deux équipes. Les Alsaciens ont même entr’aperçu l’espoir de faire tomber les Champenois en égalisant à la 60’ par l’intermédiaire de leur buteur, Thomas Schall (1-1). Malheureusement, l’ivresse qui s’était emparée du Stadium de Molsheim a trop vite été refroidie par Mamadou Diakhon, qui a permis à Reims de repasser devant. L’entrée de Keito Nakamura, rémois le plus décisif cette saison, a eu raison des joueurs de Still/Mutzig. Le Japonais a offert sur un plateau un centre repris dans la surface par son jeune coéquipier Nhoa Sangui (1-3). S’en était terminé pour les hommes de Jacky Duguépéroux, valeureux de bout en bout. Malgré l’élimination, les Bas-rhinois peuvent sortir la tête haute et leur parcours version 2024/2025 restera dans les mémoires.
Pour le Racing et Haguenau, l’aventure continuera en 1/16es de finale contre Thaon (N3) et Dunkerque (Ligue 2). Les Racingmen, au tirage clément, auront l’interdiction de partir à la faute tandis que les Haguenoviens voudront poursuivre leur magnifique épopée pour marquer l’histoire.
