Les bouchons sont de la partie à Paris et pour une fois ce n’est pas la faute d’Anne Hidalgo. La maitresse de la Ville Lumière va finir son second mandat en mars 2026. Et la socialiste a surpris tout le monde: elle ne sera pas candidate à sa propre succession.
“Je ne me présenterai pas à un troisième mandat. C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps. Je me suis toujours inscrite dans l’idée que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements. Par respect pour les Parisiens, je voulais l’annoncer suffisamment tôt et à un moment qui permette de préparer une transmission sereine”, évoque-t-elle dans un entretien donné au Monde.
Elle ouvre donc la porte à de nombreux candidats et ces derniers se bousculent pour prendre les rênes de la mairie de Paris. Même si l’élection n’aura lieu que dans 1 an et demi, les hostilités sont déjà ouvertes.
Le chouchou de la cheffe
Anne Hidalgo a déjà fait son choix. Elle s’est tournée vers Rémi Féraud, sénateur et président de la majorité au Conseil de Paris. Un choix assez logique. L’ancien maire du 10e arrondissement a un avantage de taille sur ses concurrents à gauche. De nombreuses figures de la mairie sortante seront à ses côtés. On peut notamment citer Lamia El Aaraje, adjointe, proche d’Anne Hidalgo, et surtout, première secrétaire de la fédération parisienne du Parti socialiste. Néanmoins, cela ne signifie pas la victoire, loin de là. Les concurrents sont nombreux et même au sein de la gauche, Rémi Féraud est loin encore de faire l’unanimité.
La guerre socialiste va être rude
Effectivement, même si Anne Hidalgo a fait son choix en soutenant Rémi Féraud, les socialistes sont loin d’être unis. Son principal concurrent est Emmanuel Grégoire. Ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo, il s’est lui aussi déclaré candidat mardi 19 novembre, avec le soutien de 450 militants de la fédération socialiste de Paris. Il a d’ailleurs réagi au choix de la mairesse de la capitale de soutenir Rémi Féraud sur les antennes de RTL. Il voit en lui « l’instrument d’une vengeance d’Anne Hidalgo« . Les deux semblent avoir des atouts pour partir à l’assaut de la mairie parisienne mais il va pourtant falloir faire un choix. La candidature unique est probablement le choix le plus logique, reste à savoir lequel des deux hommes va céder sa place.
Un communiste rêve de la capitale !
La gauche ne manque pas de prétendant puisqu’en plus de Grégoire et Féraud, un communiste veut lui aussi tenter sa chance. Il s’agit de Ian Brossat. Même s’il n’a pas encore officialisé sa candidature, il n’a pas caché son envie de tenter sa chance. Le sénateur communiste a montré son intérêt pour ce poste lors d’un entretien à l’émission « Visiteurs du Soir », sur la chaîne Youtube Les Indécis. « Je ne dirais pas que c’est mon ambition (…) Mais, pour moi, le plus beau mandat, pour l’avoir observé de près, je dirais que c’est maire de Paris« , explique-t-il.
Une nouvelle tête
Même si le Rassemblement national a peu de chances de remporter les élections, le parti de Jordan Bardella a déjà son candidat attitré et il ne s’agit pas de n’importe qui. L’extrême droite a choisi Thierry Mariani. Ce dernier n’est pas inconnu en politique. Il est notamment député européen, secrétaire d’État puis ministre chargé des Transports entre 2010 et 2012 durant le mandant à Nicolas Sarkozy, député de la quatrième circonscription du Vaucluse à deux reprises ou encore maire de Valréas pendant plus de 15 ans. Même si la victoire finale semble complexe à envisager, le RN compte bien avoir un réel poids dans l’opposition.
Dati un jour Dati toujours
Comment évoquer la mairie de Paris sans parler de l’ennemi juré d’Anne Hidalgo, Rachida Dati. Présente au sein de l’opposition depuis de nombreuses années, elle s’est battue contre la politique mise en place à Paris par les deux maires socialistes Delanoë et Hidalgo. L’actuelle ministre de la Culture est conseillère de Paris depuis 2008. Lors des dernières élections en 2020, elle a récolté 34% au second tour, à 14 points de pourcentage du score de l’actuelle mairesse de Paris. Un gouffre pouvant sembler béant mais Rachida Dati repart dans la bataille plus que déterminée. Cette dernière a annoncé sa candidature dès le début de l’année 2024. Elle compte bien pour la première fois sortir de l’opposition et montrer qu’elle a les épaules pour être à la tête de la capitale.
Et si Paris se tournait vers de nouveaux Horizons ?
Son nom est peut-être un peu moins clinquant mais le conseiller de Paris et du 18e arrondissement, Pierre-Yves Bournazel, membre du parti d’Edouard Philippe, souhaite lui aussi faire partie de la bataille électorale. Cela fait plusieurs années qu’il prépare sa candidature en étant omniprésent sur le terrain. Il reste un outsider, mais pourrait bien être la surprise si aucun candidat du centre passe à la vitesse supérieure.
Gabriel Attal, une simple rumeur ?
Un nom ronflant est dans la bouche de nombreuses personnes, celui de Gabriel Atal. Attention tout de même, cela reste seulement au stade de la rumeur. Malgré tout, si jamais ce dernier venait à se présenter, il est fort probable que ce dernier soit parmi les favoris. Un sondage Ipsos a révélé que 42% des électeurs de la Ville Lumière pourraient voter pour le président du groupe « Ensemble pour la République » à l’Assemblée nationale si celui-ci venait à candidater. Il faudra donc le surveiller de près.
Même s’il faudra encore un an et demi pour avoir le verdict final, la course pour la mairie de Paris s’annonce palpitante. En tout cas, une chose est sûre, les Parisiens ne pourront plus critiquer Anne Hidalgo, cela ne va pas être simple…