« 219 277 555 arbres plantés » et « 89 541 865€ consacrés à l’action climatique ». Voilà le bilan du moteur de recherche Ecosia, au moment où cet article a été écrit. Car vous l’aurez sans doute remarqué, le compteur d’arbres plantés et celui de de la somme dépensée pour cela, grimpent à chaque rafraîchissement de la page d’accueil d’Ecosia.
Planter des arbres grâce aux internautes
Le principe d’Ecosia ? Planter des arbres grâce aux recherches des internautes qui l’utilisent. À première vue, il paraît difficile de planter des arbres à partir de simples recherches en ligne. Alors comment cela fonctionne-t-il ? Planter des arbres c’est possible, encore faut-il de l’argent. Ecosia en gagne grâce aux publicités présentes à l’écran des internautes qui naviguent en ligne sur le moteur de recherche.
« Nous gagnons de l’argent lorsque les internautes cliquent sur les publicités affichées dans nos résultats de recherche », détaille le centre d’aide d’Ecosia. C’est en fait le même système que celui des publicités que l’on voit sur le web et les réseaux sociaux.
Ainsi, « nos partenaires de recherche, tels que Google et Bing, vendent des espaces publicitaires de tailles et de portées différentes. Nous générons la majorité de nos revenus en plaçant leurs publicités à côté des résultats de recherche pertinents », précise le centre d’aide du moteur de recherche. Cependant, Ecosia se différencie des autres acteurs du web en consacrant « 100 % de ses bénéfices à l’action climatique ».
Ecosia en action sur le terrain
« Nous travaillons toujours avec les communautés locales, qui bénéficient des arbres et s’assurent qu’ils poussent sur la durée », explique une vidéo d’Ecosia. Argentine, Brésil, Cameroun, Nigéria, Indonésie, Thaïlande, Inde… L’organisation a déjà œuvré dans une trentaine de pays à travers le monde.
En Australie, Ecosia a commencé à planter des arbres en Nouvelle-Galles du Sud, région qui a souffert des puissants incendies en 2019 et 2020. L’entreprise replante plus d’une centaine d’espèces natives d’Australie notamment en réutilisant les espaces auparavant utilisés par les fermes laitières aujourd’hui inactives.
Plus proche de chez nous, Ecosia participe à la reforestation en France. Ainsi, en Provence, « 160 arbres » ont été replantés par l’organisation en partenariat avec le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) « depuis 2022 », selon un rapport d’Ecosia. Parmi les espèces replantées figurent le chêne, l’olivier et le frêne.
Autres projets environnementaux
Ecosia s’est aussi engagé dans des projets plus technologiques. Treecard en fait partie. Le concept ? Une carte bancaire avec un impact positif sur l’environnement. Cela permet de « reforester la planète en marchant, en dépensant et en faisant du shopping », énumère le site de l’organisation. Le système est plutôt incitatif. Il y a par exemple un arbre planté tous les « 10 000 pas », et des récompenses à gagner pour les utilisateurs de Treecard.
L’entreprise s’est aussi récemment alliée avec d’autres acteurs pour agir au niveau des énergies renouvelables. À Rottenbach en Allemagne, Ecosia possède et gère un champ de panneaux solaires. Sur ce même espace, l’entreprise a créé un habitat pour de nombreuses espèces avec « un étang » et « des haies ».
Toujours sur le créneau du solaire, Ecosia a aussi permis à l’entreprise allemande Zolar de construire « 1300 systèmes de panneaux solaires domestiques ». À cette occasion, Christian Kroll, le PDG d’Ecosia rappelait l’importance de préserver la planète, chose « faisable avec des alternatives telles que l’énergie éolienne et solaire ».
Ecosia aujourd’hui et demain
En 2024, l’entreprise continue sur sa lancée. Et 14 ans après sa naissance, elle continue de prospérer. Le moteur de recherche est d’ailleurs transparent à propos de ses résultats puisque ses rapports financiers sont disponibles publiquement. Le dernier, daté de septembre 2024 montre qu’Ecosia disposait de 2 294 182 euros au total. Cette somme a été entièrement investie pour le fonctionnement d’Ecosia.
Elle se décompose ainsi en plusieurs dépenses. 594 166 euros ont été transférés aux partenaires d’Ecosia pour la plantation d’arbres. 266 569 euros ont été mis de côté ou utilisés pour des projets autres que la reforestation. Cela sert par exemple à la mise en œuvre de centrales photovoltaïques. En septembre 2024, 382 099 euros ont été utilisés pour communiquer à propos d’Ecosia.
L’entreprise allemande a aussi payé 300 773 euros de taxes et de frais liés à la sécurité sociale. Enfin, 750 575 euros de frais opérationnels ont été dépensés notamment pour les serveurs, le personnel et les bureaux.
Ecosia s’implique aussi dans le futur du monde numérique. L’entreprise s’est ainsi associée au moteur de recherche français Qwant. Derrière ce projet se trouve une véritable volonté de se détacher des géants américains du web. Dans une interview à CNBC, le fondateur d’Ecosia constate que les européens sont « très dépendants des États-Unis » en ce qui concerne la technologie.
Les deux acteurs du web ont donc annoncé la création de l’entreprise European Search Perspective (EUSP), dont « l’objet est de bâtir une infrastructure de moteur de recherche indépendante », selon un article de 01 Net, média spécialisé dans l’actualité autour du numérique.
Dans les prochaines années, Ecosia pourrait donc devenir un acteur très important du web en Europe de par son origine mais surtout grâce à son fonctionnement écologique. Pour rappel, ce secteur « représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde », d’après l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP).