La “farmers league” semble bien loin, du moins en Ligue des Champions. Soulignant la domination du Paris Saint-Germain en Ligue 1 et donc le manque de concurrence en championnat, cette expression est littéralement traduite par “ligue des fermiers”. Comme vous l’imaginez bien, elle a pour but de moquer le niveau de notre bonne vieille Ligue 1. Pourtant, force est de constater que les performances des clubs français en Ligue des Champions cette saison contredisent cette vision du championnat, bel et bien dominé par la formation francilienne. Car si l’absence de concurrence en Ligue 1 est souvent associée aux échecs du PSG en C1 ces dernières saisons, Lille, Monaco et Brest ne semblent pas en subir les conséquences. Le club de la capitale souffrirait-il alors d’un “problème de riche” ? En affrontant des équipes jugées plus faibles sur le papier, les Parisiens manquent quelquefois d’adversité sur le rectangle vert. A contrario, Lillois, Monégasques et Brestois, qui affrontent régulièrement des équipes du même niveau, et parfois légèrement supérieures, semblent mieux préparés au combat européen.
Le PSG trop fort pour la Ligue 1 ?
Le débat n’est pas nouveau. Il revient tous les ans, à chaque désillusion, ou presque, du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions. Vainqueurs sans trembler à Angers samedi soir, les hommes de Luis Enrique semblent subir le plus faible niveau de leurs adversaires. La preuve, alors que le Classique face à l’Olympique de Marseille s’annonçait comme l’un des plus disputés de ces dernières saisons, il s’est avéré être une promenade de santé. Pour la plus grande déception des amateurs de Ligue 1, et même de certains supporters parisiens, lesquels n’ont pas pu pleinement savourer ce succès ô combien facile. Car en enchaînant les gros scores, le Paris Saint-Germain domine certes son championnat, mais manque d’une préparation solide pour briller en C1. Et même si l’adage dit qu’un prétendant au titre doit être fort face aux clubs de second plan, Paris souhaiterait certainement une opposition plus relevée pour s’extraire de cette routine qui fait tant mal en Coupe d’Europe.
Un championnat ambivalent
La contradiction est là : alors que la Ligue 1 semble plus faible et déséquilibrée que jamais, les clubs français, hormis les Parisiens, rayonnent en Ligue des Champions. Et désormais, les formations de seconde zone surprennent les gros du championnat. La semaine passée, l’AS Monaco chutait face au SCO d’Angers. Quatre jours plus tard, elle s’imposait face à Bologne à l’extérieur. Début septembre, Lille s’inclinait face au promu stéphanois, avant de surprendre le Real et l’Atlético de Madrid, puis d’accrocher la Juventus. Le Stade Brestois, quant à lui, surclassait le Red Bull Salzbourg, quelques jours après avoir sombré face à l’AJ Auxerre. Bien évidemment, ce phénomène n’est pas nouveau. Le football se dispute à onze contre onze, et heureusement, les outsiders peuvent parfois rêver en faisant chuter la crème de la crème. Mais avouons qu’il est tout de même assez intrigant, voire illogique, de constater une telle différence de dynamique entre les performances en Ligue 1 et en Ligue des Champions.