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Affaire P.Diddy : ou comment abuser de sa célébrité ?

L’arrestation de Sean Combs ce 16 septembre, dit Diddy ou Puff Daddy, et les révélations qui s’accumulent, ébranlent le show-business américain. L’enquête a mis en lumière un réseau de trafic sexuel tentaculaire, concernant, entre autres, près de 25 mineurs. Alors, comment P.Diddy a mis son “empire” au service d’un violent trafic sexuel ? 

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120. C’est le nombre de personnes accusant P. Diddy d’agressions sexuelles. Depuis le 16 septembre, le producteur de musique de 54 ans Sean Combs, dit Diddy, est poursuivi par la justice fédérale de New York pour des faits de trafic sexuel.
120. C’est le nombre de personnes accusant P. Diddy d’agressions sexuelles. Depuis le 16 septembre, le producteur de musique de 54 ans Sean Combs, dit Diddy, est poursuivi par la justice fédérale de New York pour des faits de trafic sexuel.

120. C’est le nombre de personnes accusant P. Diddy d’agressions sexuelles. Depuis le 16 septembre, le producteur de musique de 54 ans Sean Combs, dit Diddy, est poursuivi par la justice fédérale de New York pour des faits de trafic sexuel. D’après le parquet fédéral de Manhattan, le rappeur est accusé de trafic sexuel et d’extorsion : « Pendant des décennies [il] a abusé, menacé et contraint des femmes à satisfaire ses désirs sexuels, protéger sa réputation et cacher ses actes ». Alors qu’une dizaine de plaintes pour des faits de violences et séquestration ou encore de proxénétisme se sont accumulées ces dernières années, le dossier s’annonce énorme avec des faits remontant jusqu’en 1990. Pourtant, dans sa prison de Brooklyn, le rappeur continue à nier les faits alors que les révélations s’enchaînent. 

Un empire au service de l’abus et de la surenchère   

Depuis ses débuts, P. Diddy a tout fait pour cultiver son image de magnat des affaires. Il est présent partout : dans la musique (avec son label Bad Boys Records), les médias (le réseau télévisuel Revolt), l’alcool (Cîroc, DeLeón), la mode (Sean John) ou encore le domaine académique (l’école primaire Capital Preparatory Harlem).  

Mais c’est surtout en musique qu’il s’illustre. Il s’est rapidement imposé comme une figure du hip-hop que ce soit du côté du micro ou de la production. Côté production d’abord. En 1993, il fonde le label Bad Boy Records. Il a notamment produit le rappeur The Notorious B.I.G. Du côté du micro maintenant, il est connu pour ses nombreux titres comme Missing you, Last night, I need a girl ou encore Coming home. Il a sorti six albums studio entre 1997 et 2023. Le rappeur a également collaboré avec les grands noms du rap et de la pop américaine, comme Mary J. Blige, Justin Bieber, Busta Rhymes, 50 Cent. 

Abus de notoriété 

En plus de trois décennies, il a amassé une fortune conséquente faisant de lui un milliardaire. Il prend un malin plaisir à cultiver son image bling-bling, exhibant diamants, montres de luxe ou costumes sur mesure. Mais cette fastueuse image et cette notoriété, il en a largement abusé. Dans la série de plaintes déposées à l’encontre du rappeur, les plaignants le décrivent comme un homme violent qui a utilisé sa célébrité pour s’attaquer aux femmes. Preuves ou plutôt plaintes à l’appui. Le 2 décembre 2023, une femme dépose une plainte pour viol en bande organisée : le musicien et deux de ses collègues l’ont kidnappée en 2003 alors qu’elle avait 17 ans, avant d’abuser d’elle dans le studio d’enregistrement du rappeur. 

La même année, c’est son ancien producteur, Rodney ‘Lil Rod’ Jones qui accuse P.Diddy de l’avoir agressé sexuellement, drogué et violé. Il affirme également détenir des enregistrements de soirées mêlant drogues, travailleurs du sexe, mineurs et soumission chimique. 

Autre exemple, plus révélateur encore, la chanteuse Dawn Richards relate des faits d’attouchements remontant à 2004. Elle aurait aussi subi de la maltraitance. La jeune femme affirme avoir été privée de sommeil et de nourriture lorsqu’elle participait à Making the Band, une émission musicale de téléréalité dirigée par le P.Diddy lui-même.

La violence comme moyen de pression

Son principal atout, c’est la domination qu’il exerce sur ses victimes. Une domination toujours basée sur sa notoriété. Le procureur fédéral Damian Williams décrit un système fondé sur la “violence” pour contraindre les femmes à avoir de “longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe”. Ces scènes, ils les enregistrent. On y voit les victimes être forcées à prendre des substances comme de l’ecstasy, du GHB ou encore de la kétamine. Le procureur décrit le rappeur comme un homme violent : “Lorsque Combs n’obtenait pas ce qu’il voulait, il était violent […], donnant des coups de pied et traînant ses victimes, parfois par les cheveux.”

Des accusations en cascade 

Les accusations s’enchaînent jusqu’à n’en plus finir. Les révélations à propos des agissements du rappeur ont débuté dès novembre 2023. Son ancienne compagne Casandra Elizabeth Ventura alias Cassis, accuse P.Diddy de viols et violences physiques. Dans sa plainte, elle écrit avoir été  “souvent frappée à coups-de-poing, de pied, tapée, piétinée”. Quelques mois plus tard, une vidéo datant de 2016, montrant le rappeur la violenter est diffusée. On le voit la rattraper dans un couloir d’hôtel, l’attraper brutalement et la projeter violemment au sol, avant de lui asséner plusieurs coups de pied. Si les deux parties finissent par trouver un accord à “l’amiable”; très vite, de nouvelles plaintes suivent. Elles émanent, elles aussi, de jeunes femmes l’accusant de violences physiques et sexuelles. Tout s’enchaîne alors très vite, mettant sur le devant de la scène, le réseau tentaculaire de trafic sexuel orchestré par P.Diddy qui a pris racine dès les années 1990.

Domination, violences, viol, drogue : voici comment il est possible de résumer l’affaire P.Diddy en quelques mots. Cette affaire ébranle le monde entier et vient mettre en avant les tournures malsaines que peut prendre la célébrité chez certains artistes. 

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