Carlos Alcaraz, le surdoué…
Comme une évidence, l’année ou la légende Rafael Nadal n’a pas pu être au rendez-vous de Roland-Garros, c’est un autre espagnol qui l’a remplacé. Et qui de mieux que Carlos Alcaraz. La pépite espagnole de 21 ans vient (déjà) de remporter, après l’US Open et Wimbledon, son troisième titre du grand chelem : Roland-Garros, le tournoi de ses rêves.
Il n’avait encore jamais réussi à dépasser les quarts de finale du tournoi, comme impressionné et tétanisé ces dernières années au moment de pouvoir remporter ses matchs. Ici, sur la terre-battue parisienne, “Carlitos” ne semblait pas réussir à surmonter son stress de remporter le tournoi de ses plus grands rêves. Cette année, à la suite de la méforme de son idole, Rafael Nadal et de l’abandon de Novak Djokovic, Carlos Alcaraz faisait office de favori. Une compétition chirurgicale jusqu’en demi-finale puisqu’il n’a concédé qu’un seul set en 5 matchs, avant de vivre une grande frayeur lors de sa demi-finale face à Jannik Sinner qui, lui, aussi a semblé apeuré au moment de conclure le match lorsqu’il menait 2 set à 1.
Une situation qui a semblé se répéter en finale, avec un Alexander Zverev menant 2 sets à 1 qui a été incapable de conclure le match. Et c’est dans ces moments-là que l’Espagnol a prouvé qu’il avait, malgré son jeune âge, un mental d’acier ; celui des plus grands. En effet, Alcaraz a su retourner ses deux matchs en sa faveur et s’imposer pour remporter son premier Roland-Garros. Les Espagnols et Paris semblent être une réelle histoire d’amour..
… Iga Swiatek, l’habitué
Iga Swiatek vient de remporter son quatrième Roland-Garros, le troisième d’affilé.. Une suprématie difficile à expliquer tant la Polonaise semble surpasser tous ses adversaires. En ⅛ de finale, elle a infligé un 6/0 6/0 en 40min… puis 6/0 6/2 en ¼ de finale, face à la N°6 mondiale. On pourrait même ajouter sa victoire 6/1 6/2 en finale, en 1h. C’est dire comment la Polonaise semble être la reine incontestée du circuit féminin. Elle n’a vécu qu’une seule frayeur face à l’ex-championne de Roland-Garros, Naomi Osaka, qui a bien failli créer la surprise en menant 6/7 6/1 5/2 face à Swiatek, qui a même dû sauver une balle de match ! Mais finalement, Iga Swiatek a remporté son quatrième tournoi de Roland-Garros et son cinquième tournoi du Grand Chelem.
Bilan mitigé pour les Français
Les Français peuvent fortement remercier Corentin Moutet et Varvara Gracheva qui sont venus sauver une nation française un peu timide durant cette quinzaine à Roland-Garros. Le premier s’est finalement arrêté en 1/8 face au nouveau N°1 mondiale Jannik Sinner, en 4 sets, tout comme sa compatriote Française qui, elle, a buté sur la jeune Mira Andreeva. Cela faisait trois ans qu’il n’y avait plus eu de Français en deuxième semaine du tournoi, avant que Varvara Gracheva et Corentin Moutet ne stoppent l’hémorragie. Le public de Roland-Garros a eu droit à quatre matchs gagnés de plus par les joueurs français qu’en 2023 (14 contre 10), l’une des deux pires années de l’histoire du tennis français porte d’Auteuil, avec 2021, sans aucun joueur au 3e tour. À l’inverse, ceux qui généraient le plus d’attentes ont connu une élimination précoce. Des quatre têtes de série françaises engagées dans les deux tableaux, seule Caroline Garcia (n°21) a dépassé le premier tour. Chez les hommes, Ugo Humbert (n°17), Adrian Mannarino (n°22) et Arthur Fils (n°29) ont été éliminés dès leur entrée en lice.
La tribune bleue, les ultra français complètement déjantés
Vous les avez surement vu et surtout entendu si vous étiez branchés sur FranceTV durant les qualifications et la première semaine du tournoi principal. La tribune bleue est composée d’une dizaine de personnes qui se retrouvent sur les matchs des Français et qui prennent le rôle d’ultra pour les encourager du mieux possible, en proposant des chants personnalisés et en mettant le plus d’ambiance possible. Un groupe qui s’est constitué cette année et qui s’est fait fortement remarquer dans les allées parisiennes, au point même d’agacer certains adversaires des Français. Le Belge, David Goffin, d’ordinaire plutôt calme, s’est lâché en conférence de presse sur l’attitude du public français, à la suite de sa victoire contre le Giovanni Mpetshi Perricard : « Clairement, ça va trop loin, c’est de l’irrespect total, c’est vraiment trop. Ça commence à devenir ridicule. Certains sont plus là pour foutre le bordel que pour mettre l’ambiance. Aujourd’hui, quelqu’un m’a craché son chewing-gum. Ça devient compliqué. » Du côté des tricolores, c’est unanime, ce public acquis à leur cause est un booster énorme et peut expliquer les bonnes performances françaises lors de cette édition. Corentin Moutet, particulièrement marqués par cette ambiance de folie, avouait à la suite de ces matchs être transcendés par cette énergie.
Des sièges vides en tribune qui font polémiques
Cette année, une nouvelle fois, le tournoi de Roland-Garros a été confronté à une nouvelle polémique qui revient depuis plusieurs années. Le nombre important de sièges vides autour des terrains et cela même pour les plus gros matchs. Cette année, lors de la demi-finale hommes entre Zverev (4e) et Ruud (7e), l’angle de la caméra qui filmait le match, montrait un stade quasi vide avec un nombre de sièges vaquants important.
Comment cela est-il possible lorsque l’on sait la difficulté d’obtenir des billets pour ce genre de rencontres ? Le problème se situe au niveau des loges et sur les places les plus proches du terrain tandis que les tribunes hautes affichent complets. Un problème auquel la directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, souhaite remédier rapidement : « J’ai des idées pour y remédier et on pourrait les qualifier de poussées. Je ne les donnerai pas aujourd’hui, mais la réflexion est lancée car on ne se satisfait pas de ce qu’on a vu vendredi. 650 000 billets sont vendus, mais les sièges restent vacants, ce n’est pas satisfaisant”, avait-elle déclarée en conférence de presse.
Le nouveau toit du court Suzanne-Lenglen est tombé à pic
Inauguré cette année, le toit du court Suzanne Lenglen n’aurait pas pu mieux tomber. Il est vrai que le Grand Chelem parisien a connu plusieurs journées catastrophiques avec des arrêts de matchs récurrents à cause de la pluie. Le programme a donc dû être chamboulé, et avec lui des matchs décalés sur des « plus petits courts ». Possédant maintenant deux toits, après celui déjà construit sur le Philippe-Chatrier, deux matchs peuvent se jouer en simultané lorsque la pluie vient perturber le tournoi. Pouvant se fermer en 15 minutes, ils assurent un jeu en continu sur ces deux courts. Ils pourront notamment servir lors des Jeux Olympiques puisque le site de Roland-Garros recevra la compétition de tennis mais aussi les phases finales de boxe.