Europe Écologie Les Verts en campagne
Quatre ans après leur dernière participation, les candidats d’EELV sont déterminés à faire entendre leur voix. Parmi les enjeux, on compte la transition énergétique, la protection de la biodiversité et la promotion d’une économie verte. Le parti vert espère séduire non seulement les électeurs traditionnels mais aussi ceux déçus par les partis classiques. Pour cela, ils proposent des solutions innovantes pour l’Europe de demain.
Un engagement durable
Les membres d’EELV son connus pour leur engagement envers l’écologie. Ils abordent en effet des thèmes cruciaux. C’est notamment le cas de la réforme de la PAC (Politique Agricole Commune), la lutte contre le changement climatique et la défense des droits sociaux. Ils aspirent à une Europe plus verte et plus juste. Une Europe dans laquelle les décisions politiques sont prises dans le respect de la planète et de ses habitants.
Mobilisation et controverses
EELV a initié une vaste campagne de sensibilisation pour encourager l’inscription sur les listes électorales. Des slogans accrocheurs et des actions de terrain ont par exemple été utilisés. Malgré les polémiques, le parti reste fidèle à ses convictions et continue de promouvoir un message de changement et d’espoir.
Vers le scrutin du 9 juin
Avec les élections approchant, EELV intensifie ses efforts pour convaincre les électeurs de la pertinence de son programme. Les défis sont nombreux, mais l’objectif est clair : faire de l’écologie une priorité au cœur de l’Union européenne. Le 9 juin sera un jour décisif pour EELV et pour l’avenir écologique de l’Europe
M.K: Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
J.M: Je m’appelle Juliana Métivier, j’ai 26 ans et je suis candidate aux élections européennes. Très engagée face aux urgences climatiques et sociales, ça a été mon moteur pour rejoindre la politique. Plus précisément les Écologistes.
Dans mon engagement je souhaite porter les préoccupations des jeunes au sein de l’Union européenne. Il est nécessaire que les jeunes puissent se sentir inclus dans les instances de décisions. Sans cela, nous arrivons à des situations comme celles d’aujourd’hui avec des taux d’abstention record chez les jeunes. J’espère, durant cette campagne, inciter les jeunes et plus largement un maximum de personnes à exprimer leurs convictions au travers du vote.
Je souhaite également défendre les droits et les libertés des femmes en mettant en place des politiques ambitieuses contre la discrimination envers les femmes. Dans le même temps, nous devons garantir à ces droits et libertés une longévité intangible ne pouvant être remis en cause par des politiques rétrogrades.
Et, exerçant le métier de data scientist, je suis consciente des enjeux et dérives que peuvent engendrer l’intelligence artificielle. Nous devons avoir des politiques réactives et complètes face à des avancées toujours plus rapides pour garantir la sécurité de tous.
MK: Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le programme écologique d’EELV pour les élections européennes et quelles sont ses principales priorités en matière d’environnement ?
J.M: Notre programme se concentre autour de 3 axes principaux : la justice sociale, la paix et l’écologie.
L’écologie, car le GIEC nous alerte régulièrement des effets de nos activités sur le dérèglement climatique. Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre pour agir. Nous prônons également une préservation de l’environnement et de la biodiversité.
La justice sociale, car la lutte contre le dérèglement climatique ne doit pas se faire au détriment des plus précaires. De plus, chacun doit pouvoir vivre dignement et subvenir à ses besoins.
La paix, car nous sommes partisans d’une Europe fédérale qui pourrait agir plus efficacement face aux conflits.
MK: Comment votre liste compte-t-elle promouvoir une transition écologique juste et solidaire au niveau européen, tout en garantissant la protection de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique ?
J.M: Le réchauffement climatique est la conséquence d’une succession d’activités et il est utopiste de vouloir endiguer le problème avec 2 / 3 mesures phares seulement. Ce qui est sûr, c’est que nous souhaitons mettre en place des décisions ambitieuses pour atteindre les objectifs définis par le GIEC. Pour cela, nous souhaitons fixer les budgets carbones des États membres, mais également inscrire l’obligation générale de protection du climat. De cette manière, les États membres seraient contraints de diminuer leurs émissions de gaz à effets de serre. Nous souhaitons également que l’Europe prenne le contrôle des six entreprises pétro-gazières les plus polluantes en rachetant 51% de leurs actions afin de peser dans leurs décisions, et que des projets tel que EACOP ne voient pas le jour.
Dans cette lutte contre le réchauffement climatique, nous souhaitons davantage contraindre les entreprises polluantes plutôt que les citoyen·ne·s.
En protégeant l’environnement, c’est notre santé que nous protégeons. En effet, on constate des détériorations de l’environnement par exemple avec les polluants éternels (PFAS) rejetés par certaines industries dans les eaux. On constate également des détériorations avec les résidus de pesticides qui s’accumulent dans l’eau, l’air et les sols. Ces détériorations ont un impact direct sur nos santés car elles sont à l’origine de nombreuses pathologies. En ce sens, nous proposons dans un premier temps une interdiction des substances dangereuses tout en investissant dans la recherche pour trouver des substituts. Ensuite nous souhaitons dépolluer les zones polluées sur le principe de pollueur-payeur. Enfin, nous souhaitons que l’Europe accompagne les personnes dont l’emploi se voit menacé suite aux interdictions.
En parallèle, il est essentiel de reconnaître les droits de la nature pour criminaliser les futures atteintes à l’environnement.
Pour la protection de l’environnement, c’est aussi les entreprises polluantes que nous ciblons et non les citoyens.
Pour résumer, nous souhaitons que la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement se fassent en coordination avec les entreprises. Celles-ci doivent être responsables de leurs actions, et notamment de leurs rejets de pollution et de gaz à effets de serre.
MK: Quels sont les objectifs d’EELV en matière de politique agricole et alimentaire au niveau européen, et comment comptez-vous soutenir une agriculture durable et respectueuse de l’environnement ?
J.M: Il est nécessaire de réformer la PAC afin que celle-ci bénéficie davantage aux petits producteurs plutôt qu’à l’agroculture. Aujourd’hui 80% de la PAC revient aux 20% plus gros producteurs en termes d’hectares. Afin de garantir que chaque agriculteur puisse vivre de son métier dignement, nous souhaitons que les subventions se fassent sur la base du nombre de travailleurs plutôt que sur les hectares.
Pour allier agriculture et respect de l’environnement, nous souhaitons créer un fond de transition destiné aux agriculteurs souhaitant se convertir à l’agriculture biologique afin qu’ils puissent continuer de percevoir une rémunération, tout en aidant à l’achat de matériel.
Enfin, pour nous assurer qu’aucune concurrence déloyale étrangère ne pourrait desservir nos agriculteur·rice·s, nous sommes contre tout accord de libre-échange.
M.K: En quoi le programme d’EELV pour les élections européennes propose-t-il des solutions novatrices et ambitieuses pour relever les défis écologiques et sociaux auxquels l’Europe est confrontée aujourd’hui ?
J.M: Nos convictions se basent sur ce que les scientifiques documentent. Nous sommes les seuls à porter aussi loin les questions écologiques, et avons notamment pu le constater grâce à notre victoire du pacte vert qui a initié des mesures telles que la rénovation des passoires thermiques, la restauration de la nature, l’interdiction de la vente de voitures thermiques d’ici 2035 etc.
Nous avons également permis la mise en place de mesures sociales telles que l’instauration d’un salaire minimum pour chaque État membre calculé individuellement en se basant sur le coût de la vie. Nous avons aussi œuvré pour la protection des travailleurs exposés à certains composants toxiques en réduisant la durée légale de travail dans ces conditions.
Demain nous souhaitons réussir à surmonter le défi écologique qui s’impose, tout en permettant à chacun·e de vivre dignement. Pour cela, nous devons élire un maximum de députés européens conscients des enjeux actuels.