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Cinq choses à savoir sur le VIH

Le mois de décembre s’est une nouvelle fois ouvert sur la journée mondiale de lutte contre le Sida (Syndrome d’Immunodéficience Acquise), dernier stade du VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine). Une journée de mise en lumière nécessaire mais qui ne doit pas être la seule occasion de parler du virus, au risque de faire de l’ombre à cet enjeu de santé public majeur.

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L'information est l'une des clefs pour combattre efficacement le VIH - @jcomp / Freep!x
L'information est l'une des clefs pour combattre efficacement le VIH - @jcomp / Freep!x

Avec près de trente-sept millions de personnes touchées dans le monde, les contaminations au VIH se poursuivent. La mission d’information est un élément clef dans la lutte quotidienne contre cette infection sexuellement transmissible redoutée des aînés, mais parfois ignorée des plus jeunes.

Yann Giuliano, animateur d’action à l’association AIDES Metz, nous partage cinq incontournables pour mieux connaître de ce qu’il désigne comme son « colocataire ». Porteur du VIH depuis 15 ans, il a dû apprendre à vivre avec. « Aujourd’hui, mon parcours est la force de mon combat ! »

Indétectable = Intransmissible (I=I)

« Sous traitement, la charge virale devient indétectable. Il n’y a donc pas de transmission possible du virus. C’est le fameux I = I », commence Yann Giuliano.  

C’est important d’insister sur ce point car la sérophobie est dévastatrice pour la santé mentale des personnes touchées par le VIH. À cause de la méconnaissance, elles sont encore confrontées à de nombreuses discriminations tant dans leur vie professionnelle que privée.

« Je pense que les pouvoirs publics n’ont pas assez fait en sorte que ce problème se calme. Il ne faut pas dédramatiser le VIH mais c’est beaucoup moins violent que dans les années 90. Psychologiquement, ça reste dur par rapport à cette société qui est un peu trop dans la discrimination », témoigne l’animateur d’actions avant d’ajouter : « Il est encore très compliqué de libérer la parole lorsque l’on est VIH. La sérophobie est omniprésente et éloigne parfois du soin. On peut se faire rejeter et on ne sait pas à quel moment le dire à nos partenaires ».

Initialement créée pour accompagner les personnes atteintes du SIDA en fin de vie, l’association AIDES œuvre à libérer cette parole. « On y va doucement pour aider à accepter et avancer. Pour ça on propose notamment des groupes de discussions ».

Avec un comprimé par jour, qui provoque nettement moins d’effets secondaires qu’avant, la prise de médicament est véritablement simplifiée. Les personnes séropositives suivies sont assurées d’un quotidien quasi-normal, avec une espérance de vie égale à celle des séronégatifs. 

Déjà appliquée aux États-Unis depuis plusieurs années, une technique innovante a également fait ses premiers pas sur le sol français courant 2022 : le traitement par voie injectable.

Les patients éligibles bénéficient d’une injection intramusculaire tous les deux mois dans chaque fesse. Cette solution vient tourner la page du comprimé quotidien. « C’est une avancée car le traitement journalier rappelle à certains le poids de la maladie » rapporte le trentenaire.   

VIH ne veut pas dire SIDA

« Le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) va détruire les cellules immunitaires au fur et à mesure. Au bout de 10 – 15 ans, le Sida (Syndrome d’Immunodéficience Acquise) apparaît. C’est la maladie qui se déclenche quand il n’y a plus de défenses immunitaires », détaille cette fois-ci Yann Giuliano.  

Ce processus se divise en plusieurs étapes dont le Sida est la dernière.

La primo-infection équivaut à la période où le virus prend place dans le corps. Cette étape, pouvant aller de pair avec des symptômes variés, s’achève par le processus de séroconversion.

Le ou la patiente passe du statut de séronégatif, à celui de séropositif, et entre dans une période asymptomatique. S’en suit une phase d’accélération qui provoque l’effondrement du système immunitaire marquant l’arrivée du Sida. Toutes les personnes séropositives ne l’atteignent pas car la prise de médicaments bloque cette évolution.

3 modes de contamination… pas plus, pas moins

Le VIH se transmet uniquement par les rapports sexuels, le sang et de la mère à l’enfant.

Une pénétration non-protégée par un préservatif, le partage de matériel lors de la consommation de stupéfiants, ou encore un contact direct avec du sang sont autant de situations où il existe un risque de contamination.

La grossesse, l’accouchement et l’allaitement le sont également si la mère porteuse du VIH n’est pas sous traitement.

Pour le reste, à bat les idées reçues qui sous-entendent que le VIH se transmet par la salive, la transpiration, les larmes, les baiser ou les poignées de main…  Ce ne sont que des rumeurs !  

Les préservatifs externes sont remboursés en pharmacie pour les – de 26 ans – @freepik / Freep!k 

1 seule contraception efficace !

Lors d’un rapport sexuel, seuls les préservatifs externes et internes protègent du VIH et plus largement des infections sexuellement transmissibles.

« Aujourd’hui, la capote n’a plus vraiment la côte », constate l’animateur d’actions. « Comme il y a plus de moyens de protections contre le VIH, il est possible de voir une recrudescence des autres MST », reprend-t-il.  

Inconfort, manque de temps, barrière au plaisir… Les raisons avancées par ceux qui la délaissent sont multiples. Mais les risques eux, demeurent.

Nos amies les capotes sont distribuées gratuitement dans les associations de prévention. La version externe, achetée en pharmacie par les moins de 26 ans, est quant à elle remboursée.  

TPE et PrEP peuvent bloquer les contaminations

En cas de prise de risque, il est possible de se rendre à l’hôpital pour se voir attribuer un traitement rétroviral dans les plus brefs délais. Le TPE (Traitement Post-Exposition) peut prévenir de la contamination du VIH. Plus il intervient rapidement après la possible exposition au virus, plus il aura de chances de faire effet.

Certaines personnes séronégatives bénéficient à l’inverse de la PrEP (prophylaxie pré-exposition). Ce traitement prévient du VIH en cas de rapport non-protégé. Il peut être conseillé par un médecin notamment pour les personnes qui multiplient les partenaires sexuels. Dans ce cadre, un dépistage est à effectuer tous les trois mois.

Plus généralement, la vérification régulière de son statut sérologique contribue à la détection du virus dès les prémices. « Il existe des tests rapides à orientation diagnostique (TROD) dont le résultat est visible en moins de 5 minutes. En cas de réponse positive, il faut le faire confirmer avec un dépistage sanguin en laboratoire », explique le salarié actif dans le secteur messin. Hors prise de risque, il est conseillé de se faire dépister au moins tous les dix partenaires différents.

Un repérage précoce ouvre à la mise en place rapide d’un traitement.

Il existe maintenant un certain nombre de moyens pour contrôler le VIH. En revanche, il n’y a toujours ni traitement pour guérir, ni vaccin pour prévenir. L’information et l’éducation restent donc à ce jour des armes de choix pour continuer à le faire reculer.  

Pour plus d’informations, retrouvez via Instagram :

Association AIDES : @assoaides
Association AIDES – Metz : @aides_metz
Association Sidaction : @Sidaction
Ces associations disposent également d’un site internet.

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